Le bénéfice trimestriel de Morgan Stanley MS.N a dépassé vendredi les estimations grâce à la vigueur des activités de négoce d'actions et de gestion de patrimoine, ce qui fait grimper l'actions de près de 2% en avant-Bourse.
La banque américaine a publié vendredi un bénéfice de 4,3 milliards de dollars, soit 2,60 dollars par action, pour le trimestre clos le 31 mars, un chiffre à comparer aux 3,4 milliards de dollars, soit 2,02 dollars par action, enregistré il y a un an.
Il dépasse également les estimations d'un bénéfice par action de 2,20 dollars, selon les données compilées par LSEG.
Le premier trimestre a été particulièrement volatil, en raison notamment de la décision du président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane supplémentaires aux principales économies mondiales et du lancement d'un modèle d'intelligence artificielle générative par la société chinoise DeepSeek, qui ont déclenché un recul généralisé des marchés.
Les investisseurs craignent notamment une éventuelle récession dans la première économie mondiale et souffrent de l'incertitude quant à l'évolution des taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed).
La volatilité des marchés alimente les transactions, les investisseurs se précipitant pour couvrir les risques, rééquilibrer leurs portefeuilles et tirer parti des fluctuations des cours, ce qui a stimulé les volumes, principalement dans les secteurs de la technologie et de l'industrie.
Le produit net bancaire de Morgan Stanley a ainsi progressé à 17,7 milliards de dollars au premier trimestre, contre 15,1 milliards de dollars un an plus tôt.
La banque a en outre affiché un revenu net record issu du trading de titres à revenu fixe, reflétant des augmentations dans tous les secteurs d'activité et toutes les régions, en particulier en Asie, avec une surperformance dans le courtage de premier ordre et les produits dérivés.
Les droits de douane imposés par le président Donald Trump à ses principaux partenaires commerciaux ont par ailleurs également exacerbé les tensions commerciales, ralentissant les transactions.
Un rebond en Asie a contribué à augmenter les volumes de fusions et acquisitions au premier trimestre, l'activité aux États-Unis - un moteur de revenus clé pour des banques comme Morgan Stanley - a chuté de 13% dans un contexte d'incertitude croissante, montrent les données de Dealogic.
Les banquiers et les analystes avertissent qu'une guerre commerciale prolongée, les débuts décevants des introductions en bourse et le faible suivi des grandes transactions pourraient freiner le sentiment des investisseurs et les projets de conseil au cours du deuxième trimestre.
Le revenu de Morgan Stanley dans le domaine de la gestion de patrimoine - une activité clé pour la banque américaine - s'est pour sa part élevé à 7,3 milliards de dollars au cours du trimestre, contre 6,9 milliards de dollars à la même période de l'année dernière.
Sous la direction de l'ancien directeur général James Gorman, Morgan Stanley s'est lancée dans la gestion de patrimoine afin de se diversifier et de générer des revenus plus réguliers, contrairement à la volatilité des activités de négociation et de banque d'investissement.
(Rédigé par Niket Nishant, Noor Zainab Hussain et Manya Saini à Bangalore et Tatiana Bautzer à New York ; version française Diana Mandia, édité par Augustin Turpin)
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