Le reflet d'un tableau digital à la bourse Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense à Paris
par Claude Chendjou
Les Bourses européennes ont terminé sur de faibles variations jeudi en l'absence de catalyseurs majeurs alors que l'impact positif de la trêve entre l'Iran et Israël commence à s'atténuer.
À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,01% à 7.557,31 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,28% et le Dax allemand, riche en valeurs de l'industrie, a progressé de 0,56% avec notamment Rheinmetall (+7,28%).
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,15%, tandis que le FTSEurofirst 300 a grignoté 0,07% et le Stoxx 600 0,14%. L'indice phare paneuropéen a été soutenu par le secteur du pétrole et gaz (+0,67%), les ressources de base (+3,86%), ainsi que le compartiment de la défense (+2,91%).
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,63%, le Standard & Poor's 500 de 0,51% et le Nasdaq de 0,46%. Les indices américains sont portés notamment par le compartiment des semi-conducteurs (+0,50%), dans le sillage des prévisions optimistes de Micron Technology, ce qui permet à Nvidia de conforter son statut de première capitalisation boursière mondiale.
Sur le plan géopolitique, au Proche-Orient, le cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, entré en vigueur en début de semaine, semble tenir, même si le guide suprême iranien Ali Khamenei a promis jeudi de riposter à toute future attaque lancée par les Etats-Unis en frappant des bases militaires américaines dans la région.
Ce risque semblant lointain, les investisseurs sont davantage tournés vers l'échéance du 9 juillet sur les droits de douane dits "réciproques", qui avaient été abaissés par l'administration américaine à 10% pour 90 jours, dans l'attente d'un accord définitif avec les pays concernés.
Le marché redoute une résurgence de l'inflation avec un relèvement important de ces droits, ce qui pourrait avoir un impact sur la politique monétaire et la conjoncture. Le président de la Réserve fédérale de Richmond, Thomas Barkin, a déclaré jeudi que les surtaxes douanières allaient très probablement faire grimper l'inflation au cours des prochains mois, emboîtant le pas à Jerome Powell, le président de banque centrale américaine, qui a souligné la veille devant le Congrès le risque d'une inflation liée aux droits de douane. Ce débat intervient alors que le président américain, Donald Trump, menace de nommer un nouveau président à la tête de la Fed, bien avant la fin du mandat de Jerome Powell prévu en mai 2026.
VALEURS EN EUROPE
Le marché parisien a peu réagi aux annonces de BNP Paribas (+0,07%) qui veut doper la rentabilité de la banque commerciale en France et d'Axa (-0,40%), dont la filiale bancaire, a creusé ses pertes en 2024, selon le procès-verbal de l'assemblée générale publié au greffe.
Carrefour a chuté de 7,80% alors que JPMorgan a abaissé son objectif de cours sur le distributeur, désormais placé sous surveillance négative.
Edenred et Pluxee ont gagné respectivement 6,30% et 2,23% après la présentation en France d'un projet de réforme des titres-restaurant visant à moderniser et simplifier le système.
Worldline a rebondi de 20,25% après un plongeon la veille à la suite d'une enquête sur des transactions douteuses.
Trigano a avancé de 5,52%, le fabricant de camping-cars anticipant une "dynamique favorable" pour la prochaine saison.
H&M a pris 3,74% avec la publication par le géant suédois du prêt-à-porter d'un bénéfice trimestriel au-dessus du consensus.
EQT a gagné 5,32%, Citigroup étant passé de "neutre" à "acheter" sur le fonds d'investissement suédois.
LES INDICATEURS DU JOUR
L'économie américaine s'est contractée au premier trimestre à un rythme plus marqué qu'initialement prévu, de 0,5% en rythme annualisé, montrent les données définitives du produit intérieur brut (PIB) publiées par le département du Commerce.
Les inscriptions au chômage ont diminué aux Etats-Unis la semaine dernière, à 236.000 après 246.000 la semaine précédente, selon le département du Travail.
CHANGES
Le dollar est tombé jeudi à un plus bas depuis 2021 contre l'euro et la livre sterling dans un contexte de ventes massives, les cambistes anticipant une baisse plus tôt que prévu des taux directeurs de la Fed à la suite des récentes déclarations de plusieurs membres de la Fed et des menaces de Donald Trump de saper l'influence de Jerome Powell.
L'euro s'affiche à 1,1703 dollar et la livre sterling à 1,3734 dollar.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se replie de 1,6 point de base, à 4,2769%, après des indicateurs économiques montrant des faiblesses sur le marché du travail et une révision à la baisse du PIB américain.
Le rendement du Bund allemand de même échéance a fini pratiquement stable, à 2,564%.
L'écart de rendement entre le Bund et l'OAT française à dix ans variait entre 67 et 70 points de base au moment où le Premier ministre François Bayrou tenait sa conférence de presse à Matignon sur les retraites. Il a notamment annoncé des mesures en faveur des mères et a dit espérer un accord sur la pénibilité.
PÉTROLE
Le marché pétrolier monte malgré l'accord de trêve entre l'Iran et Israël alors que les investisseurs se concentrent désormais sur la macroéconomie et les bilans pétroliers.
Le Brent progresse de 1,63% à 68,77 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2% à 66,20 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Augustin Turpin)
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