*
Michelin ne désinvestira pas en Europe pour investir aux US-CFO
*
Si réallocations d'investissements face aux droits de douane, elles ne seront pas massives-DG
*
L'activité de Michelin aux USA est déjà locale à 70%
*
Volumes -5,1% en 2024, confiance pour 2025 malgré l'incertitude
(Actualisé avec précisions, téléconférence analystes)
La possibilité que Michelin MICP.PA accélère ses investissements et ses approvisionnements aux Etats-Unis pour réduire l'impact potentiel des droits de douane décidés par Donald Trump n'affectera pas sa stratégie en Europe, a déclaré mercredi le directeur financier du fabricant de pneumatiques.
Michelin réalise 30% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis avec 35 sites - 20 pour les pneus et 15 pour les solutions de polymères - où il emploie 20.000 personnes. Fidèle à la stratégie "locale" du groupe sur ses principaux marchés, 70% des ventes américaines de Michelin proviennent déjà d'une production américaine.
"On ne va pas désinvestir en Europe pour investir aux États-Unis", a déclaré Yves Chapot au cours d'une téléconférence avec les analystes consacrée aux résultats annuels du groupe clermontois.
"Nous pouvons, sur la base de ce que nous verrons arriver, et si cela devient structurel, réallouer des investissements afin d'optimiser le retour sur ces investissements", a ajouté le directeur général Florent Menegaux, en réponse à une question sur les droits de douane de 25% dont le nouveau président américain agite la menace sur les importations en provenance du Mexique et du Canada.
"Nous n'avons pas dit qu'à cause des droits de douane supposés, nous allons massivement réorienter nos investissements vers les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Yves Chapot a également souligné qu'à l'inverse, l'usine de pneus miniers du groupe à Greenville, en Caroline du Sud, exportait 80% de sa production hors des Etats-Unis, notamment vers l'Amérique du Sud ou l'Asie.
Michelin a par ailleurs fait état mercredi d'une baisse de 5,1% de ses volumes de ventes sur l'ensemble de l'année écoulée, en ligne avec les attentes, à cause notamment du ralentissement des ventes de voitures et de camions neufs en Europe.
En Europe, "le contexte économique incertain conjugué à un accès au financement plus difficile a pesé sur la demande de véhicules neufs", précise le communiqué.
Tout en citant un "environnement incertain", Michelin a dit viser, en 2025, une progression de son résultat opérationnel des secteurs à taux de change constants, ainsi qu'une génération de cash-flow libre avant acquisitions supérieure à 1,7 milliard d'euros.
Le contexte reste marqué par les incertitudes liées aux droits de douane, mais aussi par la perspective d'une reprise de la demande pour les pneus de voitures et de camions au second semestre, ainsi que par la fin des vents contraires qui ont pesé sur le segment des pneus miniers.
Les objectifs 2026, tels que présentés l'année dernière lors d'une journée investisseurs, sont également maintenus.
Michelin proposera par ailleurs un dividende de 1,38 euro par action, en légère hausse après 1,35 euro l'an passé, mais en-deçà des attentes des analystes qui tablaient sur une moyenne de 1,46 euro par action.
(Rédigé par Mara Vîlcu, avec Gilles Guillaume, Mathias de Rozario et Alessandro Parodi, édité par Augustin Turpin)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer