Que s'est-il passé ?
- Le récent rallye des marchés boursiers s'est arrêté vendredi avec des indices en baisse de 4,2 % en Europe et de 3,4 % aux États-Unis. Bien que les annonces de relance aient contribué à apaiser une partie de la panique récente, l'épidémie continue de s'aggraver (pour l'instant) et les investisseurs ne peuvent évaluer l'ampleur de l'impact économique tant que nous ne savons pas combien de temps ele durera. C'est pourquoi nous continuons à penser que les risques baissiers et la forte volatilité persisteront. Dans la continuité des dernières semaines, les futures ont oscillé ce matin mais sont actuellement orientés à la hausse.
- Les mesures prises par les banques centrales ont contribué à protéger le crédit alors que les actions chutaient, les écarts de taux ayant encore reculé de quelques points de base vendredi. L'IG américain s'élève désormais à 310 pb, l'IG européen à 245 pb, le HY européen à 802 pb et le HY américain à 921 pb (à partir d'un sommet de 1100 pb). Les rendements souverains se sont encore mieux comportés, avec le Trésor américain à 10 ans en baisse à 0,67 % et le Bund allemand à 10 ans en baisse à -0,48 %. La notation de crédit du Royaume-Uni a été abaissée par Fitch, mais les rendements des gilts à 10 ans sont restés stables à 0,36 %.
- Les fonds et les ETF actions et obligataires continuent de se déverser. L'IG américains a enregistré plus de 90 milliards de dollars de sorties au cours des trois dernières semaines, tandis que les actions ont connu à peu près la même chose au cours des cinq dernières semaines, principalement des actions non américaines. Il faut garder à l'esprit que les flux vers les obligations ont été beaucoup plus importants que vers les actions ces derniers mois. Les sorties se sont également poursuivies dans les obligations internationales, la dette EM et le HY. Et les flux se dirigent surtout vers les fonds monétaires, qui ont enregistré des entrées d'environ 500 milliards de dollars le mois dernier.
- La Chambre a adopté le projet de loi de relance de 2 000 milliards de dollars et le président Trump l'a signé vendredi, mais son déploiement pourrait prendre du temps et les données économiques et du marché du travail continueront à se dégrader pendant un certain temps encore. En effet, le président Trump a déjà prolongé les directives de confinement jusqu'à la fin du mois d'avril.
- Les prix du pétrole ont de nouveau chuté en raison des inquiétudes concernant la capacité de stockage de l'offre excédentaire qui continue à être pompée dans un contexte d'effondrement de la demande. Le Brent est tombé à 23 USD le baril alors que le WTI est à 20 USD le baril.
- Nous continuons à nous attendre à une forte volatilité pour les semaines à venir comme l'épidémie se propage davantage, et nous maintenons notre opinion qu'un pic dans les cas sera nécessaire pour une reprise durable, même si nous pouvons avoir des jours forts entre-temps. En effet, le facteur le plus important est la durée pendant laquelle nous avons besoin des mesures de confinement, et nous sommes encore loin d'une réponse. Ainsi, à mesure que le temps passe, les marchés pourraient être à nouveau déçus de voir que les mesures prennent plus de temps que prévu.
- Il en va de même pour la publication des données économiques. Elles sont (vraiment) mauvaises, et elles continueront à l'être. À notre avis, la question principale n'est pas de savoir à quel point elles sont mauvaises, mais plutôt combien de temps elles le resteront.
Ce qu'on regarde
- Nous continuons à surveiller les efforts de confinement et les annonces budgétaires et monétaires, qui devraient à terme contribuer à rassurer les marchés.
- Nous surveillerons les cas de plafonnement et de pic dans les pays plus "avancés" dans le processus que la plupart des pays d'Europe et des États-Unis, afin de déterminer combien de temps un confinement strict sera nécessaire. Nous savons que la publication de données économiques sera abyssale quand elles commenceront à sortir, la question est de savoir combien de temps elles devront le rester. Plus cette durée sera longue, plus le risque que notre vision à moyen terme d'une reprise progressive au second semestre de l'année doive être revue à la baisse est élevé.
- Nous surveillons les marchés du crédit et du financement pour voir si les mesures massives prises par les banques centrales, tant aux États-Unis qu'en Europe, contribuent à atténuer les tensions récentes. Pour l'instant, nous pensons que les banques centrales parviendront à maintenir les risques systémiques à un faible niveau afin d'éviter une crise du crédit.
Esty Dwek
Directrice de la Stratégie de Marché de Dynamic Solutions
Natixis Investment Managers
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