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« Marchés : trop vite, trop loin ? » (Ofi AM)
information fournie par Boursorama 31/03/2015 à 17:06

Jean-Marie Mercadal n'hésite pas à présenter ses convictions sur l'évolution à venir des marchés.

Jean-Marie Mercadal n'hésite pas à présenter ses convictions sur l'évolution à venir des marchés.

Jean-Marie Mercadal, directeur général délégué en charge des gestions d’Ofi Asset Management, présente son point de vue sur l’évolution récente et à venir des marchés boursiers dans sa lettre du mois de mars « Flash allocation d’actifs ».

Pour le directeur des gestions d’Ofi AM, la hausse des marchés européens devrait se poursuivre progressivement, soutenue par le plan de relance de la BCE. Mais attention aux survalorisations qui commenceraient à affecter la dynamique des marchés outre-Atlantique.

États-Unis, BRICs, Europe : des directions très différentes

« Le momentum économique devient ainsi moins favorable aux États-Unis où la croissance sera tout de même comprise entre 2,5 et 3 % cette année, mais sûrement pas au-dessus » affirme Jean-Marie Mercadal.

Côté européen en revanche, le directeur des gestions d’Ofi AM explique que les perspectives de croissance actuellement affichées pourraient être dépassées. « La triple action de la baisse de l’euro, du pétrole et des taux d’intérêt pourrait porter [la croissance] à plus de 1,5 % cette année, avec peut-être près de 2 % en Allemagne et plus de 2,5 % en Espagne ».

Côté émergents, est rappelée la divergence des « BRICs » sur le plan économique : « La compétitivité de la Chine est érodée par la force du Yuan qui est très corrélé au dollar… Toutefois l’Inde, et plus globalement l’Asie, devraient bénéficier de la baisse des prix de l’énergie. La situation au Brésil et en Russie est beaucoup plus délicate… Plus globalement et historiquement, les phases de reprise du dollar ne sont pas favorables aux pays émergents ». « La croissance des pays émergents sera de l’ordre de 4% [en 2015], ce qui fait un différentiel de seulement 2 % avec le monde développé contre près de 7 % au début des années 2000 ! », rappelle Jean-Marie Mercadal.

Un QE puissant, et même trop puissant ?

Le directeur des gestions revient en détails sur l’actuel plan de relance de la BCE (« quantitative easing », abrégé QE). « Il y aura cette année en effet un peu plus de 270 milliards d’émissions gouvernementales nettes (dont 100 pour la France et 0 pour l’Allemagne !) alors que le programme de QE prévoit pour 360 milliards d’achats… ». La BCE et les banques centrales nationales continueront donc de racheter des titres circulant déjà sur le marché, maintenant les taux bas, et soutenant en parallèle le prix des titres dont le risque de dépréciation serait donc très faible.

On s’habitue en effet en Europe à un univers de taux d’intérêts extrêmement bas, volontairement entraînés à un niveau plancher par l’action de la BCE. Pour Jean-Marie Mercadal, « Nous entrons en zone d’excès, mais cela peut durer ».

Fed : vers une remontée progressive des taux « autour de 3% »

Il y a deux semaines, tous les regards étaient tournés vers la Fed américaine qui prend quant à elle le chemin d’une remontée de ses taux directeurs. Les investisseurs avaient alors bien accueilli l’absence de véritable annonce de la part de Janet Yellen sur le timing de cette remontée. « Nous pensons que la Fed sera habile et que, même si un premier relèvement des taux intervient dès le mois de juin, il est probable que la communication sera bonne et que le potentiel de hausse des taux monétaires sera modéré dans le contexte actuel », affirme ainsi Jean-Marie Mercadal. Surtout, « ce cycle de hausse des taux sera modéré et prendra fin autour de 3%, ce qui devrait être de nature à ne pas vraiment déstabiliser l’économie et les marchés » estime-t-il, envisageant ainsi l’évolution de la politique monétaire américaine à long terme.

Parité euro-dollar : vers une poursuite plus volatile de la dépréciation de l’euro

Sur le plan du marché des changes, « cette divergence de politique monétaire soutiendra le dollar contre l’euro qui pourrait coter bien en dessous de la parité à moyen terme. Comme à chaque fois, les marchés vont toujours trop loin ! À court terme cependant, le mouvement a été tellement rapide et il devient tellement clair qu’il attire « les investisseurs de dernière minute » et ils seront confrontés à une correction probable », estime toujours le directeur des gestions d’Ofi AM.

Marchés actions : toujours du potentiel en Europe, mais les Etats-Unis s’essoufflent

Malgré la hausse récente des marchés d’actions européens, le potentiel d’appréciation des titres resterait présent selon Jean-Marie Mercadal. « La « zone de confort » est passée mais il reste du potentiel pour les actions européennes » affirme-t-il.

Côté américain, les valorisations boursières sont désormais élevées face aux fondamentaux, au point de freiner le dynamisme des marchés, explique-t-il. « Le PER médian des actions américaines se situe [actuellement] autour de 21, et le PER moyen calculé sur les estimations de résultats de 2015 est proche de 18. Le PER ajusté du cycle (le « CAPE », estimé sur les résultats moyens de 10 ans) est le troisième plus haut de l’histoire… et les précédents plus hauts ont précédé des corrections boursières particulièrement mémorables ! » rappelle-t-il avec méfiance. L’argument renforce ainsi le choix des actions européennes, où les valorisations boursières resteraient moins élevées en moyenne, avec un PER « de l’ordre de 16,5 cette année » mentionne le directeur des gestions d’Ofi AM.

Xavier Bargue

Pour rappel, le PER (Price/Earnings Ratio) est un indicateur cherchant à rendre compte de la forte ou faible valorisation d’un titre en Bourse face aux résultats comptables de l’entreprise. Le PER d’une entreprise s’obtient en divisant sa capitalisation boursière par le résultat net de la dernière année comptable connue ou de l’année en cours (résultat prévisionnel), revenant aussi à diviser le prix d’une action par le bénéfice par action (BPA ou EPS en anglais, souvent communiqué par les entreprises). Un PER haut signifie que les investisseurs valorisent fortement un titre par rapport aux fondamentaux de l’entreprise. Mais une hausse boursière liée à une amélioration du paysage économique s’accompagne toujours d’une hausse des PER sans que cela soit forcément un signe de bulle. Les arguments faisant intervenir les niveaux de PER sont ainsi à prendre avec du recul.

3 commentaires

  • 31 mars 17:34

    Le petit porteur que je suis se pose la question de savoir à quel moment il faut vendre car pour le moment il n'est plus question d'acheter. J'ai déjà commencé avec des cessions partielles car je dois me procurer des liquidités pour acheter après la correction qui arrivera inéluctablement.


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