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Marchés obligataires : les perspectives pour le reste de l’année
information fournie par TRIBUNE LIBRE 27/07/2020 à 09:05

(Crédits photo : Adobe Stock)

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TRIBUNE LIBRE. Par Shamik Dhar, chef économiste chez BNY Mellon Investment Management


Les banques centrales des principales économies voient la taille de leurs bilans gonfler fortement, comme en témoigne l'augmentation des actifs inscrits aux bilans de celles des Etats-Unis, du Japon et de la zone euro dont le total s'élève déjà à quelque 4.500 milliards USD (soit environ 5% du PIB mondial en 2019) depuis le début de l'année (au 10 juin 2020). A titre de comparaison, l'accroissement des bilans a été beaucoup plus faible au plus fort de la crise financière mondiale de 2008, avec une progression de 2 600 milliards USD entre 2008 et 2009. Depuis le début de l'année, la grande majorité des achats d'obligations réalisés dans le cadre des programmes d'assouplissement quantitatif (QE) ont ciblé les emprunts d'Etat. Aux Etats-Unis, ceux-ci représentent près de 70% du total des actifs achetés (2 200 milliards USD) cette année (au 10 juin 2020)1.

Le QE affecte les rendements souverains (et plus généralement les marchés financiers) via de multiples canaux, notamment la liquidité, l'annonce de la politique monétaire suivie, la confiance et le rééquilibrage des portefeuilles. Le lancement simultané de programmes de relance budgétaire de grande envergure à travers le monde va entraîner de considérables hausses des déficits budgétaires et accroître sensiblement les besoins de financement sur les marchés des emprunts d'Etat.

Aux Etats-Unis, par exemple, dans l'hypothèse d'une hausse supplémentaire du volume d'émission nette de bons du Trésor d'environ 1.800 milliards USD avant la fin 2020 (sur la base des estimations du Département du Trésor américain et d'un certain nombre d'hypothèses) et en extrapolant le rythme hebdomadaire des achats de bons du Trésor américain par la Fed (20 milliards USD) observé tout récemment jusqu'à la fin de l'année, le marché pourrait devoir absorber au total quelque 1.300 milliards USD de bons du Trésor.

Ce volume d'émission nette sur une période de six mois est l'un des plus élevés de ces dernières années et s'inscrit de surcroît dans un contexte où les rendements sont bien moins attrayants que par le passé, ce qui pourrait laisser présager une certaine pression à la hausse sur les rendements obligataires (principalement via la prime de risque réelle). Nous pensons toutefois que l'épargne mondiale qui s'est accumulée pendant la période de confinement devrait contrebalancer cette tendance et maintenir les rendements réels d'équilibre à un niveau bas, quel que soit le volume des émissions.

Nous pourrions également observer une « dépréciation» des obligations par rapport aux swaps, en particulier sur les échéances longues (c'est à dire un élargissement des spreads de swap à long terme). Cela étant, si une pression haussière devait effectivement s'exercer sur les rendements obligataires, celle-ci devrait selon nous être limitée et temporaire, compte tenu de la forte demande de rendements plus élevés de la part des fonds monétaires publics, des banques centrales étrangères, des courtiers et des gérants d'actifs. Si cette demande devait se révéler insuffisante, nous pensons que la Fed renforcerait ses achats d'actifs et tempérerait toute pression à la hausse importante sur les rendements.

1 Données à juin 2020. Source : l'équipe Global Economics and Investment Analysis de BNY Mellon sur la base de données provenant de Macrobond.

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