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Marchés : 3 facteurs décisifs pour la fin d’année
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 17/09/2020 à 09:26

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Alors que s'amorce la dernière ligne droite d'une année si particulière, plusieurs experts partagent leurs convictions pour les mois à venir sur les marchés. Retour sur les dernières semaines avant de passer en revue 3 éléments à considérer d'ici la fin d'année pour faire les bons choix d'investissements.

Rétrospective

Dans l'ensemble, les marchés ont été relativement peu mouvementés dernièrement, notamment en comparaison du premier semestre. Malik Haddouk, Directeur de la Gestion Diversifiée chez CPR AM, évoque « un été calme avec une progression continue et une volatilité maîtrisée ». Difficile pour autant de parler d'un long fleuve tranquille. Car si ce constat peut être fait au niveau des indices, les valeurs ont connu des fortunes diverses. « Si vous étiez investis sur les secteurs plus défensifs comme la santé ou les services aux collectivités, vous avez passé un été un peu moins tranquille. Et sur les valeurs du secteur technologique ou les valeurs de croissance, cela s'est globalement mieux passé que sur le value », résume Kevin Thozet, Membre du Comité d'Investissement de la société Carmignac.

Si la bonne tenue des bourses, notamment aux Etats-Unis, reste une bonne nouvelle, elle interroge. En effet, comme expliquer cette progression alors que l'économie mondiale est chahutée ? Doit-on y voir une déconnexion des marchés ?

Selon Hubert Lemoine, Directeur de la Gestion chez Schelcher Prince Gestion, le nécessaire a été fait depuis plusieurs mois par les banquiers centraux pour que les marchés financiers ne soient pas un frein au rebond de l'économie réelle. « Cet été, les marchés financiers ont pris un temps d'avance et ont même été un peu trop loin dans l'exagération », constate-t-il. Akram Gharbi, gérant de fonds high yield à La Française AM, reconnaît qu'en ce sens les gouvernements et les banques ont fait un bon travail. « Il fallait le faire pour sauver les entreprises. Le résultat est plutôt positif puisque l'on ne voit pas une explosion de taux de défaut. Cela limite la casse au niveau social et permet aux économies de rebondir », souligne-t-il.

Il faut aussi rappeler que les marchés financiers sont dans la projection. « Ils ne regardent pas 2020 mais 2021. Ce que valide le marché actions pour l'instant est que nous retrouverons les niveaux de bénéfices de 2019 », poursuit Malik Haddouk de CPR AM.

V, U, W, √… quelle forme pour la reprise ?

Les mesures annoncées par les banquiers centraux et les mesures de relance budgétaire semblent limiter le potentiel de baisse et le risque sur la croissance à moyen-terme. En revanche, pour ce qui est de la gestion de portefeuille, Kevin Thozet appelle à faire preuve d'humilité compte-tenu du choc connu cette année, avec la moitié de l'économie mondiale en pause complète. « Faire des prévisions économiques est compliqué en temps normal. Quand on a un choc aussi violent et une réponse aussi violente, il faut plutôt se concentrer sur la microéconomie que sur la macroéconomie », explique-t-il. En raison de cette faible visibilité, il invite donc à regarder davantage la sélection de valeurs que le contexte global.

D'autres gérants s'essaient néanmoins à l'exercice de la prévision macroéconomique. Et balayent tout optimisme exacerbé. Ainsi, le scénario central de CPR AM table sur une forme en « L », c'est-à-dire celui d'une reprise avec stagnation. Si l'on a eu un rebond en « V » des marchés, Akram Gharbi de La Française AM ne pense pas que celui-ci se reproduira sur l'économie en raison des nombreux facteurs d'incertitudes. Il se positionne davantage sur un scénario en « √ » (racine carrée). « Nous avons perdu 10% du PIB mondial, nous ne retrouverons probablement pas le niveau d'avant crise », indique-t-il.

De leur côté, les investisseurs semblent parier sur un scénario en « K ». C'est ce que l'on observe sur les marchés en ce moment, à savoir des sociétés qui se comportent bien d'une part et des sociétés dont les valorisations sont excessivement faibles de l'autre. Hubert Lemoine de Schelcher Prince Gestion, se révèle assez en revanche assez optimiste sur le fait de trouver un vaccin ou de réaliser que le virus est moins léthal. « Le message sanitaire est plus positif et le message économique l'est aussi. Plus d'argent que nécessaire a été mis sur la table. Tout cela va se retrouver dans l'économie le jour où les consommateurs vont reprendre confiance », anticipe-t-il.

Les banques centrales dictent-elles les marchés ?

Le marché évolue historiquement en fonction de la confrontation entre offre et demande. Avec la multiplication des interventions des banques centrales, est-ce que l'on se retrouve face à un marché désormais "régulé" ?

D'après Akram Gharbi de La Française AM, elles contrôleraient le marché des dettes d'Etats mais aussi, sur la dette d'entreprise, le segment "Investment Grade" (le mieux noté de la cote). Néanmoins, cela ne concernerait pas l'intégralité du segment "High Yield" mais juste « 10 à 15% ».

L'impact est également clair sur le marché de la dette selon Hubert Lemoine. En revanche, celui-ci considère que cela reste différent pour les actions. « Il est excessif de dire que ces marchés sont contrôlés par les banquiers centraux. Le message est aujourd'hui un peu brouillé par les incertitudes sanitaires, mais aussi par les élections américaines et le Brexit », rappelle-t-il.

Il concède cependant que le Quantitative Easing auquel on assiste depuis des années est venu alimenter la valorisation des actifs risqués.

Les élections américaines, un facteur de risque

En parlant d'élections américaines, au-delà de l'incertitude lié à l'issue du scrutin (et sachant que le marché financier s'est souvent trompé ces dernières années dans l'anticipation des résultats), les experts alertent sur la période de confusion qui pourrait suivre le 4 novembre. « C'est la première fois dans l'histoire des Etats-Unis que 50% des votants vont utiliser le courrier pour envoyer leur choix ! Le scénario le plus probable après l'élection est de ne pas avoir de résultat définitif avant quelques semaines », prédit Akram Gharbi de La Française AM.

Le risque d'un statu quo est d'autant plus problématique dans un contexte où il est important d'avoir des gouvernements prêts à en faire davantage en cas de dégradation de la conjoncture, complète Kevin Thozet de Carmignac Gestion : « Quand on voit la performance des actifs risqués américains, c'est un risque qui semble largement sous-estimé », prévient-il. De son côté, ce que redoute le plus CPR AM est une agressivité encore plus forte de Trump, entraînant à nouveau des tensions géopolitiques.

« J'ai malgré tout l'impression qu'il n'y aura pas de grande différence entre les politiques démocrates ou républicaines, à savoir une continuation de la monétisation extrême de la Fed au service du gouvernement américain », tempère cependant Hubert Lemoine de Schelcher Prince Gestion. En dehors du choc a court-terme, il n'est donc pas persuadé que cela impacte significativement les marchés.

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