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Marc Delcourt : «Les premières commandes d’Isonaturane 12 valident notre stratégie de croissance»
information fournie par Boursorama 13/06/2022 à 15:26

(Crédits photo : DR -  )

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Global Bioenergies a récemment annoncé les premières ventes de son isododécane d'orgine naturelle. Une étape importante dans la stratégie du groupe et l'occasion de faire le point avec Marc Delcourt,  directeur général de la société

Boursorama : Vous venez d'annoncer la première commande de la part de grands acteurs de la cosmétique, dont L'Oréal, pour plusieurs tonnes d'Isonaturane 12. Pouvez-vous expliquer l'importance de cette étape dans votre stratégie globale ?

Marc Delcourt : Ces commandes sont très importantes parce qu'elles valident la stratégie de Global Bioenergies de croissance par étapes, à commencer par les niches de marché à prix élevé. L'Isonaturane 12 est la marque commerciale déposée par Global Bioenergies pour dénommer son isododécane bio-sourcé. Il s'agit de l'une des grandes molécules de la cosmétiques qui est, jusqu'à présent, produite à partir de pétrole. L'application où le prix peut être le plus élevé, c'est le maquillage : l'isododécane est depuis toujours la seule base de formulation du maquillage longue tenue, où il représente systématiquement entre 25 et 50% des formules. En disposant l'isododécane d'origine végétale, nous avions donc entre nos mains la clé de la naturalité de ce segment très technique. Nous avons d'abord lancé notre propre marque pour établir le concept de maquillage combinant longue tenue et naturalité. Puis nous vendons aujourd'hui l'ingrédient, à un prix élevé, aux industriels du domaine, c'est-à-dire aux marques et aux façonniers. Notre repère de prix, c'est « la naturalité pour un 1€ de plus », ce qui est acceptable par le domaine et place l'ingrédient à un prix de 500€/Kg environ (il y a environ deux grammes par formule de 5g en tout). C'est ce potentiel de prix très élevé qui fait de ce marché du maquillage un business case unique dans le domaine de la biologie industrielle.
Au-delà du maquillage, notre Isonaturane®12 a des perspectives très importantes en dermocosmétique et dans les soins capillaires. C'est notre horizon suivant : construire une usine pour produire en milliers de tonnes à horizon 3 ans.

Boursorama :  L'Oréal a accepté de se mettre en avant à l'occasion de cette commande. Quelle est votre relation avec ce leader mondial des cosmétiques ?
Marc Delcourt : Notre collaboration avec L'Oréal a commencé en 2016, et n'a cessé de croître et embellir depuis : L'Oréal a investi 9M€ en tout dans Global Bioenergies et est devenu notre premier actionnaire avec 13,5% du capital environ. Aujourd'hui, L'Oréal devient client de nos ingrédients bio-sourcés. L'enjeu est clair : parmi des engagements environnementaux pris par L'Oréal pour 2030, il y a celui d'atteindre 95% d'ingrédients renouvelables dans les formules. Le chiffre actuel est de 60%, et nos ingrédients bio-sourcés ont le potentiel de faire progresser cette valeur de façon significative. A notre connaissance, notre innovation a le potentiel de faire progresser la naturalité des formules du domaine de la cosmétique plus qu'aucune autre au monde.
L'Oréal fait partie des pionniers au niveau de la transition environnementale : ça fait longtemps que ce sujet est au centre des préoccupations du groupe. Nous sommes enthousiastes à l'idée de contribuer à ces efforts très importants, dont chacun comprend bien aujourd'hui le caractère indispensable.

Boursorama :  Votre outil industriel vous permet-il de faire face à la montée en puissance des commandes dans la cosmétique ?
Marc Delcourt :
Nous avons annoncé fin mars le démarrage de la production commerciale d'isododécane sur le site de Pomacle, près de Reims. Cette nouvelle filière de production 100% française et fondée sur des matières premières locales devrait monter à une capacité de 100 tonnes d'isobutène par an d'ici fin 2022, lesquelles seront ensuite converties en isododécane destiné au marché des ingrédients maquillage. C'est un petit volume, mais très significatif à l'échelle du marché du maquillage : 50 millions d'unités de maquillage longue tenue pourraient être formulées à partir de cette production.

Boursorama :  Existe-t-il un surcoût entre l'isododécane bio-sourcé et celui issu de pétrole ? Et le marché est-il prêt à payer ce surcoût ?
Marc Delcourt : Oui, le surcout est important : notre filière est nouvelle, de petite taille, et repose sur plusieurs sous-traitants. Elle est donc beaucoup plus coûteuse que les filières base pétrole. C'est pour cette raison qu'il nous fallait des niches de marché associées à des prix élevés pour commencer l'exploitation.Au fil du temps, nous allons baisser le coût de production au travers des économies d'échelle et des progrès technologiques.

Boursorama : Quelles sont les prochaines étapes stratégiques pour Global Bioenergies ?
Marc Delcourt : Nous raisonnons par horizons : le premier horizon a été atteint l'an dernier avec le lancement de notre gamme de cosmétique LAST. Il s'agissait avant tout d'une marque de démonstration qui a parfaitement rempli son rôle. Depuis le début de l'année, LAST bénéfice également d'un début de croissance commercial : premiers accords de distribution de ces produits. Le deuxième horizon est de fournir des ingrédients aux acteurs du maquillage à partir de notre unité de Pomacle. Ca commence… Le troisième horizon prévoit une usine de plus de mille tonnes à horizon 3 ans, qui ciblera la dermocosmétique et les soins capillaires. Volumes plus importants, prix moins élevés. Enfin, le quatrième horizon verra arriver des volumes beaucoup plus importants liés notamment au marché des biocarburants, notamment aérien. Nous voyons que le marché des biocarburants, qui a connu une éclipse entre 2015 et 2020, reprend de la vigueur.

Boursorama : Avez-vous les moyens financiers de vos ambitions ? Et quel est l'état de votre trésorerie ?
Marc Delcourt : Nous avons procédé à une augmentation de capital de 14,5 millions d'euros en décembre sous la forme d'un Accelerated Book Building, avec la particularité d'avoir pu associer des particuliers à l'opération – ils ont souscrit à hauteur d'un million d'euros.
Ces fonds ont servi à finir la construction et amorcer la production industrielle de l'isododécane bio-sourcé. Nous avons fait ce que nous avions promis. Ils permettent également de mener les travaux d'ingénierie du projet d'usine de l'horizon suivant. Enfin, ils servent à poursuivre la R&D pour réduire le coût d'exploitation du procédé en vue des applications commodités et biocarburants aériens à horizon 5 ans, et diversifier les débouchés commerciaux. Aujourd'hui, notre visibilité financière nous emmène jusqu'à l'été 2023, et nous avons d'ici-là la perspective d'une très forte montée en puissance du chiffre d'affaires.

Propos recueillis par Boursorama.

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2 commentaires

  • 14 juin 09:54

    non lulu, c'est produit depuis des betteraves . il ne faut pas s'arrêter a la première ligne ...


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