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Mali-La Cédéao d'accord pour exiger une transition d'un an seulement
information fournie par Reuters 28/08/2020 à 23:29

(Actualisé avec communiqué de la junte, membre de la M5-RFP)

BAMAKO, 28 août (Reuters) - Les dirigeants des pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont demandé vendredi à la junte militaire qui a pris le pouvoir le Mali de le rendre immédiatement à un gouvernement de transition dirigé par un civil et à organiser des élections dans un délai d'un an.

En échange, la Cédéao s'engage à lever graduellement les sanctions imposées à Bamako après le putsch du 18 août, a précisé son président, le Nigérian Mahamadou Issoufou.

La Cédéao, qui regroupe 15 pays, a suspendu le Mali de ses organes de décision, fermé les frontières et interrompu les flux financiers avec le pays après l'éviction du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Vendredi, à l'issue d'une réunion en visioconférence, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation ont mis en avant les points sur lesquels ils attendent des avancées avant d'entamer la levée de ces sanctions.

Pour la Cédéao, l'intérim de la présidence et le poste de Premier ministre du gouvernement de transition doivent ainsi être occupés par des civils qui ne pourront pas être candidats aux prochaines élections.

"Aucune structure militaire ne doit être au-dessus du président de transition", a ajouté Issoufou.

La Cédéao exige aussi la formation rapide d'un gouvernement chargé de préparer la tenue d'élections présidentielle et législatives dans un délai d'un an.

Un porte-parole de la junte a déclaré que celle-ci étudiait ces demandes.

La junte a par ailleurs invité les partis politiques maliens, y compris la coalition qui soutenait Ibrahim Boubacar Keïta, et des organisations de la société civile, à une réunion samedi pour débattre de l'organisation de la transition.

Au sein de la coalition d'opposition M5-RFP, qui avait organisé d'importantes manifestations et appelé Ibrahim Boubacar Keïta à la démission avant le putsch, plusieurs personnalités ont critiqué la ligne adoptée par la Cédéao.

"La Cédéao doit revoir sa position", a dit Clément Dembélé, ancien candidat à la présidence aujourd'hui membre de la M5-RFP. "Le problème, aujourd'hui, c'est que le Mali a besoin d'hommes d'Etat. Le Mali n'a pas besoin d'un civil ou d'un soldat, mais d'un homme d'Etat."

La ligne dure adoptée par la Cédéao envers la junte malienne s'explique entre autres par les craintes d'une déstabilisation d'autres pays de la région qui saperait les efforts dans la lutte contre les groupes armés djihadistes dans l'ensemble du Sahel.

Le "putschisme" est une maladie grave, a dit le président nigérian. "Pour guérir cette maladie il n'y a qu'une seule prescription: les sanctions. Elle est certes amère, mais n'est-ce pas le cas en médecine (...) pour de nombreuses maladies?"

La junte malienne a autorisé jeudi Keïta à rentrer chez lui mais pour Mahamadou Issoufou, cette libération ne constitue pas un retour à l'ordre constitutionnel "qui exige le retour des militaires dans leurs casernes".

(David Lewis; version française Claude Chendjou et Diana Mandiá, édité par Marc Angrand)

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