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Malgré les déboires de ses stars, le capital-risque européen a résisté en 2023
information fournie par Newsmanagers 27/02/2024 à 08:00

Si les gros titres de l’année 2023 se sont concentrées sur la chute des valorisations des start-up les plus en vue , l’industrie européenne du capital-risque dans son ensemble a plutôt bien résisté, démontrant la robustesse des fondamentaux de l’innovation sur le Vieux Continent.

En dépit d’un ralentissement du marché du financement des jeunes pousses l’an passé, la médiane de valorisation «pre-money» a augmenté sur un an dans le secteur du capital-risque, à l’exception des segments de l’amorçage et du «growth» , révèle Pitchbook dans son rapport sur les valorisations du capital-risque européen publié ce mercredi.

De même, la valeur médiane des opérations a crû au cours de l’exercice écoulé. Pitchbook précise toutefois que ces données peuvent souffrir de biais compte tenu du fait que les conditions de financement plus difficiles ont conduit les investisseurs à se concentrer sur les meilleures entreprises.

IA et cleantechs épargnées

Ces chiffres ne doivent toutefois pas éclipser la baisse significative des multiples de valorisation, la concurrence pour le financement des sociétés aux taux de croissance les plus élevés s’étant amoindrie. Si les chiffres médians ont augmenté sur un an, les principales baisses de valorisation ont concerné les entreprises du premier décile (les 10% les mieux valorisées) de la plupart des sous-segments (excepté en pré-amorçage). Ceci démontre que la partie du marché ayant connu le plus d’inflation ces dernières années est également celle qui a enregistré la plus forte correction en 2023.

Seules les start-up évoluant dans des secteurs d’innovation très prisés ont continué de voir progresser les valorisations de leurs plus belles représentantes, comme dans l’intelligence artificielle avec les méga levées du français Mistral AI et de l’allemand Helsing, valorisés tous deux plus d’un milliard d’euros, ou dans les cleantechs avec le suédois H2 Green Steel qui a levé 1,5 milliard en septembre dernier .

C’est donc le segment growth qui a subi l’essentiel de la correction du marché, pour plusieurs raisons. Cette partie du marché a vu partir en 2023 bon nombre d’investisseurs «touristes», c’est-à-dire les investisseurs extérieurs au monde traditionnel du capital-risque, en raison d’une plus grande volatilité et de rendements plus faibles qu’en 2021, l’année de leur entrée massive. L’activité en termes de sorties, qui permet aux start-up de lever de nouveaux fonds en changeant d’actionnaires, s’est également réduite. Et la correction générale des valeurs technologiques cotées, qui servent de comparables aux sociétés non cotées, a aussi pesé.

Peu de nouvelles licornes

En conséquence, le segment growth est le seul du capital-risque dont les montants médians d’opération et les valorisations médianes ont chuté sur un an en 2023, de 4,7% et 26,2% respectivement. La valeur totale des licornes européennes a donc logiquement reculé, mais de façon relativement limitée. En revanche, le nombre de levées de fonds donnant naissance à des licornes s’est effondré de 77,5% sur un an.

Ces données impliquent une augmentation des tours de table à des valorisations revues à la baisse par rapport aux levées précédentes ( downrounds ). En 2023, 21,3% des opérations ont donné lieu à des downrounds, contre 14,4% en 2022. Un niveau néanmoins plus faible qu’en 2013 et 2014 où ils concernaient une levée sur quatre. Les plus emblématiques ont notamment été celles de Getir, qui a vu sa valorisation divisée par quatre en septembre dernier, Gousto ou encore eToro.

«Nous n’anticipons pas de répit dans la proportion de downrounds dans un futur proche malgré la résilience apparente des valorisations médianes. Il y a toujours des parties du marché qui corrigent fortement et malgré une baisse au troisième trimestre 2023 , cette proportion est repartie à la hausse au quatrième trimestre» , analyse Pitchbook.

Florent Le Quintrec

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