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Maisons du Monde: 200 000 euros d'amende pour délit d'initié
information fournie par AOF 14/11/2023 à 11:46

(AOF) - L’AMF annonce que dans sa décision du 10 novembre 2023, sa Commission des sanctions a infligé à deux ex-dirigeants de Maisons du Monde une sanction pécuniaire. Yohann Catherine, directeur des opérations du groupe, écope de 80 000 euros d'amende pour avoir en 2019 "divulgué deux informations privilégiées" et "recommandé une opération d’initié sur la base de l’une des informations privilégiées" à Remi Guillet, ex-DAF . Ce dernier se voit infliger une sanction pécuniaire de 120 000 euros pour avoir "utilisé ces informations et cette recommandation".

L'AMF avait requis en septembre 320 000 euros d'amende pour les deux dirigeants.

Elle a examiné, pour Rémi Guillet, plusieurs indices tenant notamment à "l'existence d'un circuit plausible de transmission de l'information", à "l'empressement du mis en cause de réaliser les transactions", au "caractère atypique" des interventions litigieuses et à leur "moment opportun" et a enfin pris en compte les explications apportées par le mis en cause pour justifier ses interventions. Elle a retenu que Yohann Catherine avait transmis à Rémi Guillet l'information relative à la baisse de 4,9 % de l'EBITDA au premier semestre 2019 par rapport au premier semestre de l'année précédente, et que Rémi Guillet avait "fait une utilisation indue de cette information en cédant 17 000 titres six jours avant la publication par la société cotée de ses résultats semestriels".

La Commission a retenu le caractère privilégié de l'information relative à la hausse proche de 10 % du chiffre d'affaires au premier trimestre 2019 par rapport au premier trimestre de l'année précédente. Le chiffre d'affaires était un indicateur clé pour la société cotée et revêtait une importance particulière à l'époque des faits, dans le contexte du mouvement dit des " Gilets jaunes ".

La Commission a ensuite constaté que Yohann Catherine avait transmis à Rémi Guillet cette information et une recommandation d'acheter des titres sur la base de cette information, et que Rémi Guillet avait ensuite utilisé cette information et cette recommandation en acquérant 4 000 titres de la société cotée.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points clés

- Distributeur de produits de décoration et de meubles « originaux et accessibles » pour la maison, créé en 1996 ;

- Présence concentrée sur l’Europe avec 350 magasins, les ventes, de 1,11 Md€ se répartissant entre la France pour 54%, avec une part de marché de 20 %, devant l’Italie, l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Proche-Orient ;

- Modèle économique d’une offre unique et abordable, fondée sur une approche intégrée des approvisionnements, sur une offre « design-to-cost », sur un savoir-faire de l’agencement des magasins, sous forme de « mise en scène immersive » ainsi que sur la vente « BtoB » ;

- Capital ouvert avec 2 positions fortes de fonds d’investissement (21,52 % pour Teleios et 11,27 % pour Majorelle), Thierry Falque-Perrotin présidant le conseil des 8 administrateurs et Julie Walbaum étant directrice générale ;

- Structure financière solide à fin juin, avec 300 M€ de disponibilités.et un effet de levier inférieur à 1 150 M€ de prêt garanti par l’Etat.

Enjeux

- Stratégie 2025 :

- ventes entre 1,8 et 1,9 Md€ réalisées à 48-50 % à l’international et à 60 % via le digital,

- marge opérationnelle de 11 % et taux de distribution de 30 à 40 % ;

- Stratégie d’innovation concentrée sur :

- le design – offrir des produits dans les tendances du marché,

- l’e-commerce, supporté par l’approche multicanale et les places de marché ;

- Stratégie environnementale 2025 :

- neutralité carbone sur les scopes 1 et 2 en 2023 et réduction de 25 % de l’intensité carbone globale,

- renforcement de la gouvernance fournisseurs,

- offre de produits « Good is beautiful » : de 21 % en 2021 à 40 % en 2025,

- circularité : offres de reconditionnement, réparation et de ventes de seconde main,

- biodiversité : de 33 projets de préservations en 2021 à 100 en 2025 ;

- Réussite de l’offre en ligne : 53 % des ventes dont 20 % par le « click-in-store »;

- Renforcement dans les centres de distribution en France, entrepôt dans le nord de la France ;

- Poursuite de la reconstitution des stocks de meubles (90 % des produits vendus provenant du Viet-nam et de la Chine).

Défis

- Marché français fragmenté et concurrentiel entre les 5 grands –Casa, Habitat, Maisons du Monde, Zara Home et Zodio- qui en contrôlent le 1/3 ;

- Sensibilité aux ventes du 4 ème trimestre (le 1/3 des revenus annuels) ;

- Impacts négatifs de l’inflation des matières premières, de l’énergie et du fret maritime, de la parité €/$ et de la détérioration de la chaîne d’approvisionnement qui seront compensés dès 2023 par la hausse ciblée des prix de vente, par 20 M€ de réduction des coûts ;

- Après un repli de 2,3 % de l’activité et de 59 % du bénéfice net au 1 er semestre, objectifs 2022 confirmé : 1 à 10 % de recul des ventes, marge opérationnelle de 5 % au moins ;

- Programme de rachat d’action sur 10 % du capital.

En savoir plus sur le secteur de la distribution spécialisée

Les inquiétudes subsistent

D'après la Fédération du commerce spécialisé, Procos, en octobre 2022, l'activité a reculé de 1,5% sur un an. Néanmoins l'activité de la beauté-santé (+ 5,2 %) et de l'alimentaire spécialisé (+ 3,5 %) sont dynamiques par rapport à octobre 2021. La fréquentation des points de vente a été très impactée par les problématiques de carburant et une météo défavorable. Par rapport à octobre 2019, année pré-covid, la baisse de fréquentation est très forte (- 20,9 % en octobre). Les centres commerciaux et la périphérie sont plus impactés que les centres-villes avec un écart de quatre à cinq points.

Plusieurs motifs d'inquiétude existent pour l'avenir. Les acteurs subissent un effet ciseaux très important compte tenu de l'augmentation de leurs coûts d'exploitation alors que l'évolution de la demande est très incertaine. Très peu d'enseignes peuvent répercuter sur les prix de vente la hausse de leurs coûts. La fédération demande donc, entre autres, de limiter l'indexation de l'Indice des Loyers Commerciaux à + 3,5 % pour les loyers de toutes les entreprises en 2023. Elle invoque également une urgence absolue : plafonner le prix de l'énergie pour 2023 et rétroagir sur les contrats déjà signés pour éviter que le rythme de défaillances s'accélère.

Valeurs associées

Euronext Paris -0.11%

1 commentaire

  • 23 novembre 17:00

    Les truffes...


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