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Macron sous pression après l'acte de violence d'un collaborateur
information fournie par Reuters 19/07/2018 à 19:44

    * Le chargé de mission travaille toujours à l'Elysée
    * Enquête pour violences et usurpation de fonction
    * L'opposition presse Macron de s'expliquer

 (Actualisé avec commission d'enquête à l'Assemblée §19, §20)
    PARIS, 19 juillet (Reuters) - Emmanuel Macron et ses équipes
ont subi jeudi un feu roulant de critiques de l'opposition après
la révélation d'actes de violence commis par l'un de ses
collaborateurs portant des équipements normalement réservés à la
police.
    Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour
violences et usurpation de fonctions, après l'identification par
le quotidien Le Monde de l'auteur de ces violences filmées le
1er mai place de la Contrescarpe, à Paris.
    Alexandre Benalla, responsable de la sécurité de la campagne
d'Emmanuel Macron devenu chargé de mission et adjoint au chef de
cabinet du président, apparaît sur ces vidéos frappant un jeune
homme, entouré de CRS et portant un casque de police.
    Avertie le lendemain des faits, la présidence l'a suspendu
15 jours, sans faire la publicité de cet événement. Il a ensuite
été réintégré, en perdant ses attributions en matière
d'organisation des déplacements présidentiels.
    Le porte-parole de la présidence a critiqué jeudi "un
comportement inacceptable" et souligné que cette sanction était
"la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission
travaillant à l'Elysée".
    Bruno Roger-Petit a ajouté qu'Alexandre Benalla avait été
autorisé à observer le travail de la police mais qu'"il a
largement outrepassé cette autorisation", dans une déclaration
d'un genre inédit enregistrée à l'Elysée.
    La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a dénoncé des
"gestes absolument inadaptés" et des membres de la majorité ont
demandé le départ d'Alexandre Benalla de l'Elysée.    
    "Les faits sont graves et ce chargé de mission ne peut pas
rester collaborateur de l'Elysée", a déclaré le député La
République en marche Laurent Saint-Martin sur BFMTV.
    Le porte-parole de l'Elysée a fait état d'un autre cas,
celui d'un gendarme réserviste également mis à pied 15 jours,
avec suspension de salaire, pour des faits similaires commis le
même jour et dans les mêmes conditions.
    
    MACRON NE RÉPOND PAS DIRECTEMENT 
    En déplacement à Périgueux (Dordogne), Emmanuel Macron a
refusé de répondre directement aux nombreuses questions des
journalistes qui le suivaient, sauf lorsqu'on lui a demandé si
la République était "entachée" par cette affaire.
    "Non, non, la République est inaltérable", a-t-il dit.
    Le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête
préliminaire pour "violences par personne chargée d'une mission
de service public", "usurpation de fonctions" et "usurpation de
signes réservés à l'autorité publique".         
    Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé la
saisine de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN)
afin de "préciser quelles sont les règles pour l'accueil et
l'encadrement de ces observateurs et, s'il en existe, de
vérifier dans ce cas précis qu'elles ont été mises en oeuvre."
    Sur d'autres documents datés du même jour, on peut voir
Alexandre Benalla arborer un brassard de police
    L'ex-ministre socialiste Arnaud Montebourg, cité par Le
Monde, explique avoir congédié en 2012 ce spécialiste de
sécurité, un temps membre du service d'ordre de Martine Aubry
puis de François Hollande, qui avait "provoqué un accident de
voiture en ma présence et voulait prendre la fuite".
    L'ensemble de l'opposition, de droite comme de gauche, a
exhorté l'Elysée à prendre des sanctions plus dures et à faire
preuve de transparence.
    A l'Assemblée, les députés de l'opposition ont interrompu
l'examen en cours d'un projet de loi sur la réforme de la
Constitution pour réclamer des explications sur cette affaire. 
    A l'issue d'une réunion des présidents de groupe, le
président de la chambre basse, François de Rugy, a annoncé que
la Commission des lois allait enclencher dans la soirée la
procédure visant à être saisie d'une commission d'enquête sur
les évènements du 1er-Mai. Des auditions pourraient être
conduites dès la semaine prochaine.
    En outre, le rapport commandé à l'IGPN, attendu en fin de
semaine prochaine, sera transmis "immédiatement" à la présidente
de la Commission des lois afin d'en informer les députés.  

    "DEUX POIDS, DEUX MESURES"
    "Il est évident qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer et faire
la lumière sur ces faits", a déclaré le président des
Républicains, Laurent Wauquiez. "Le sentiment qu'on a, c'est
qu'à l'Elysée on se croit au-dessus de tout (...), on se croit
au-dessus des lois", a-t-il ajouté sur Europe 1.
    Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, a
quant à lui estimé que "c'est l'autorité de l'Etat elle-même qui
est engagée (...) c'est la confiance qui est faite aux forces de
l'ordre qui est engagée".
    "Ce président s'autorise toutes les libertés alors qu'il
impose aux Français tous les devoirs", a dénoncé Sébastien
Chenu, député du Rassemblement national.
    Evoquant un "deux poids, deux mesures", Olivier Faure,
premier secrétaire du Parti socialiste, a demandé sur France 2
des sanctions disciplinaires et une réaction de la justice.
    Les syndicats de policiers ont fait part de leur
consternation, Alliance-Police nationale déplorant dans un
communiqué "que l’image de la police soit ternie par le
comportement d’un individu extérieur aux forces de sécurité".
    Alternative Police-CFDT estime que "si ces faits avaient été
perpétrés par un policier (...) il aurait fait immédiatement
l’objet d’une procédure judiciaire et placé en garde à vue,
d’une procédure administrative avec une suspension ou un
changement de service" dans un autre communiqué. 

 (Jean-Baptiste Vey et Simon Carraud, avec Emmanuel Jarry et
Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)
 

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