* Macron fustige l'action de "professionnels du désordre" * 3 à 5% du système universitaire bloqué * La direction des universités dénonce des dégradations (Actualisé avec Emmanuel Macron, réaction) PARIS, 12 avril (Reuters) - Emmanuel Macron a fustigé jeudi "les professionnels du désordre" responsables selon lui des blocages d'universités contre la réforme de l'accès aux études supérieures et invité les étudiants à décrocher leurs diplômes, à l'heure où les facultés dénoncent une violence croissante. "Je constate quand même que dans beaucoup d'universités occupées, ce ne sont pas des étudiants mais ce sont des agitateurs professionnels, des professionnels du désordre", a déclaré le chef de l'Etat au 13-Heures de TF1, précisant que "très peu" d'universités étaient occupées. "Les professionnels du désordre doivent comprendre que nous sommes dans un état d'ordre", a-t-il ajouté. "Et les étudiants doivent comprendre une chose: c'est que s'il veulent avoir leurs examens en fin de l'année, c'est mieux de les réviser, parce qu'il n'y aura pas d'examen en chocolat dans la République". Clémentine Autain, députée La France insoumise, a dénoncé sur BFM TV un discours présidentiel "infantilisant" à l'égard des étudiants. "Puisque Emmanuel Macron dit qu'il n'y aura pas d'examens en chocolat, les étudiants lui répondent qu'il n'y aura pas non plus de manifestations étudiantes en chocolat", a-t-elle dit. 3 À 5% DU SYSTÈME BLOQUÉ Face au mouvement de contestation lancé dès le début d'année dans certaines facultés, le président de la Conférence des présidents d'université Gilles Roussel a déploré jeudi des violences et dégradations croissantes. Outre quatre universités totalement bloquées - Montpellier, Toulouse, Rennes 2 et l'université Paris 8 Saint-Denis - une douzaine d'universités comptent des sites ou amphithéâtres occupés, comme Tolbiac, a-t-il précisé sur Europe 1. Au total, "entre 3 et 5% du système d'universités" est concerné par les blocages. Au lendemain du saccage des serveurs informatiques de l'université Paul-Valéry de Montpellier (Hérault) qui a conduit la faculté à reporter les examens prévus par internet, le président de l'université Paris-Est-Marne-la-Vallée a dénoncé en outre des dégradations inadmissibles. "On a l'impression aujourd'hui que la violence augmente, que les faits de dégradation dans les universités augmentent, c'est inadmissible ce qui s'est passé hier à Montpellier avec un outil de travail des personnels qui a été complètement détruit." Il estime en outre à plusieurs centaines de milliers d'euros le coût des dégâts dans les différentes facultés partiellement ou totalement occupées, et notamment Toulouse "une université toute neuve qui venait d'être rénovée". Au sujet des examens, Gilles Roussel se montre cependant "très confiant sur le fait qu'on arrive à les faire passer", au prix d'un décalage, et justifie la possibilité pour les présidents d'université de recourir aux forces de police. "Il arrive des moments, comme par exemple hier à Montpellier, quand il y a eu ce saccage, quand on a 30 personnes cagoulées qui rentrent dans une université alors un président d'université se doit d'assurer la sécurité des biens et des personnes", a-t-il estimé. (Julie Carriat, Caroline Pailliez et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)
Macron prévient les étudiants: "Pas d'examen en chocolat"
information fournie par Reuters 12/04/2018 à 15:27
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