M&G Investments expose sa stratégie sur les marchés pour les prochains mois
M&G Investments organisait lundi 18 septembre sa réunion de rentrée à Paris en compagnie de plusieurs membres de son équipe de gestion et notamment de Juan Nevado, gérant du fonds M&G Dynamic Allocation, qui a présenté à cette occasion sa stratégie d’investissement sur les marchés.
Après une année 2016 de décollecte, M&G Investments connaît un véritable retour en grâce auprès des investisseurs. Depuis le début de l’année, la société a collecté 800 millions d’euros en France et gère ainsi 5,3 milliards d’euros dans l’Hexagone selon des chiffres arrêtés au 30 juin. Au total, M&G Investments gère 321 milliards d’euros dans le monde.
La société de gestion affiche des performances globalement positives depuis le début de l’année sur ses fonds distribués en France, bien que les parts libellées en euros aient parfois souffert de la hausse de l’euro face aux autres monnaies au cours des derniers mois, notamment face au dollar.
Marchés actions : des paris géographiques et sectoriels marqués
Du côté de la gestion, Juan Nevado, gérant du fonds M&G Dynamic Allocation, reste globalement positif à l’heure actuelle au sujet des marchés actions.
« Il y a 12 mois, tout le monde était pessimiste sur l’inflation et la croissance mondiale. Depuis, on a assisté à une surprise économique avec une accélération des bénéfices des entreprises, un Brexit dont les conséquences n’ont pas été catastrophiques pour l’Europe et une accélération globale de la croissance économique ».
Dans ce cadre, l’exposition aux actions a été augmentée au sein des fonds M&G Dynamic Allocation. Le gérant explique : « Le scénario le plus probable, c’est que les actions américaines ne feront rien dans les prochains mois alors que les autres marchés vont continuer à rattraper leur retard » face aux actions américaines.
Le gérant reste ainsi positif sur les actions européennes et japonaises, qui représentent respectivement 14,5% et 10% de l’exposition du fonds M&G Dynamic Allocation.
Le gérant a construit une position globalement neutre sur les actions américaines en établissant une position short de -11% sur le S&P 500 tout en s’exposant de +7% aux actions du secteur bancaire américain et d’environ +3% au secteur des biotechs. « De cette manière, nous sommes présents sur les secteurs les moins valorisés ou les plus dynamiques, tout en vendant globalement les marchés américains qui nous paraissent chers, notamment lorsque l’on regarde le P/E de Schiller » explique Juan Nevado.
Marchés obligataires : risques en Europe, opportunités dans les pays émergents
Toujours au sein du fonds M&G Dynamic Allocation, les paris sur la poche obligataire sont très contrastés. Le gérant est notamment très négatif sur les obligations souveraines européennes et américaines, dont les taux sont anormalement bas par rapport aux fondamentaux économiques.
Le gérant a ainsi construit des positions en « duration négative » (équivalent de positions de « ventes à découvert » sur le marché obligataire) pour profiter d’une remontée des taux sur ces obligations. Pour rappel, lorsque les taux montent sur le marché obligataire, la valeur des actifs obligataires baisse.
A contrario, le gérant est très positif sur les obligations des pays émergents et sur les obligations subordonnées bancaires (émises par des banques avec des garanties de remboursement plus faibles qu’avec une obligation classique), toujours rémunératrices pour un niveau de risque jugé assez faible.
Charles de Quinsonas, gérant de M&G Emerging Markets Bond Fund, confirme : « On a longtemps été négatifs sur les pays émergents avec la crise russe, la crise brésilienne ou encore la crise chinoise. Mais on assiste désormais à un rebond de la croissance dans ces pays et la Chine tient bon. Les rendements sont intéressants dans certains pays où l’inflation diminue et où le taux de défaut des entreprises baisse depuis un an. Certaines entreprises se désendettent et tout cela permet aux agences de notation de relever leurs notes sur ces actifs, ce qui crée une bonne dynamique en termes de valorisation ».
Pour Juan Nevado, il est impossible pour un investisseur en actions de ne pas être attentif aux évolutions du marché obligataire. En effet, « Le plus gros risque pour les marchés actions occidentaux, ce serait une hausse rapide des taux sur le marché obligataire. C’est aussi pour protéger le portefeuille contre ce risque que nous sommes globalement en duration négative sur les obligations américaines et européennes » explique-t-il.
Enfin, du côté des devises, le gérant explique ne faire aucun pari à l’heure actuelle sur l’évolution de la parité euro-dollar. « L’euro ne semble plus sous-évalué face au dollar comme il l’était encore en début d’année » explique-t-il, et la monnaie unique ne semble pas pour autant surévaluée. L’évolution à venir de la parité est donc devenue difficile à prévoir. Dans le doute, s’abstenir.
H24 Finance pour Boursorama.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer