
Le président des États-Unis Donald Trump
La guerre commerciale mondiale déclenchée par le président américain Donald Trump et ses conséquences sur les marchés mondiaux ont enrayé les prévisions de croissance solide de l'activité des fusions-acquisitions (M&A) pour le début de l'année 2025.
Certes, le volume de M&A a progressé de 12,6% au premier trimestre 2025 sur un an à 984,38 milliards de dollars, selon les données de Dealogic compilées pour Reuters. Mais cette hausse est tirée presque entièrement par la région Asie-Pacifique où trois grandes transactions d'entreprises publiques annoncées par la Chine dimanche et une transaction portuaire sous l'impulsion de Trump ont permis de presque doubler le volume de M&A sur un an à 264,46 milliards de dollars.
Dans le reste du monde, les transactions sont en berne par rapport aux attentes, à l'image des Etats-Unis, qui représentent la moitié des transactions mondiales et dont le volume de M&A a fondu de 13% sur un an à 436,56 milliards de dollars, ou de l'Europe avec un léger rebond de 9% sur un an à 190,18 milliards de dollars.
"Une grande partie des transactions annoncées au cours du premier trimestre ont été réalisées l'année dernière, à un moment où l'exubérance était à son comble en raison de l'arrivée d'une nouvelle administration aux États-Unis, qui s'attendait à des réductions d'impôts et à une déréglementation", a déclaré Cassander Verwey, co-responsable des fusions et acquisitions pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique au sein de la JPMorgan.
"Au vu des développements de ces dernières semaines, la réalité est que l'exubérance a quitté le marché et que l'incertitude s'est installée", a-t-elle conclu.
Les introductions en Bourse (IPO) font aussi grise mine, en baisse de 17,7% sur un pour 1.065 opérations selon Dealogic.
Les dirigeants et les analystes de Wall Street avaient pourtant prédit une année 2025 exceptionnelle pour les transactions financières, s'attendant à ce que Donald Trump réduise les réglementations, abaisse les impôts et adopte des politiques plus favorables aux entreprises. Mais les actions américaines ont fortement chuté depuis son investiture, et le scénario espéré semble moins probable de jour en jour, selon les analystes et les négociateurs.
Des facteurs d'optimisme résistent toutefois, comme l'acquisition du spécialiste du cloud Wiz par Google pour 32 milliards de dollars rendue en partie possible par une approche plus tolérante de l'administration Trump sur les examens antitrust.
(Rédigé par Echo Wang et Charlie Conchie à New-York et Anousha Sakoui à Londres ; version française Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)
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