(Actualisé tout du long avec entretien du PDG au WSJ, discussions commerciales)
PARIS, 24 juillet -
LVMH LVMH.PA prévoit d'ouvrir une deuxième usine dans l'État américain du Texas, a déclaré jeudi son PDG, Bernard Arnault, alors que le groupe s'est dit plutôt confiant à propos des négociations commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis.
Le numéro un mondial du luxe a fait état jeudi d'une baisse organique de ses ventes de 4% au deuxième trimestre, plus qu'attendu, sa division mode et maroquinerie ayant peiné à surmonter la morosité persistante d'un marché qui pèse sur la confiance des consommateurs.
"Je fais tout mon possible pour que nous parvenions à un accord avec les Américains", a déclaré Bernard Arnault dans un entretien au Wall Street Journal publié jeudi, dans lequel il annonce également son intention d'ouvrir une nouvelle usine au Texas d'ici 2027.
LVMH a déjà ouvert une usine Louis Vuitton au Texas en 2019, pendant le premier mandat du président américain Donald Trump. Reuters a rapporté en avril dernier que l'usine était en proie à de nombreux problèmes opérationnels après son inauguration très médiatisée.
Bernard Arnault, qui a travaillé au début de sa carrière comme promoteur immobilier aux États-Unis, connaît Donald Trump depuis des décennies et a fait allusion à plusieurs reprises, depuis le retour de Trump à la Maison blanche, à la perspective d'élargir l'empreinte américaine de LVMH.
Au deuxième trimestre, le groupe a fait état de ventes en baisse organique de 4% à 19,5 milliards d'euros, contre 20,98 milliards d'euros à la même période l'an dernier. D'après un consensus Visible Alpha, les analystes s'attendaient à un recul moins marqué, de -3%.
La division mode et maroquinerie, qui comprend les maisons Louis Vuitton et Christian Dior et représente près de la moitié des ventes de LVMH et l'essentiel du résultat opérationnel, a reculé de 9% sur un an, son quatrième repli trimestriel consécutif. Les analystes tablaient sur une baisse de 6%.
Au cours d'une conférence téléphonique avec des journalistes, la directrice financière du groupe, Cécile Cabanis, a dit rester "plutôt confiante" pour le reste de l'année. LVMH s'attend à ce que les négociations commerciales entre l'UE et l'administration Trump apportent bientôt de bonnes nouvelles, a-t-elle ajouté.
Deux sources diplomatiques européennes ont rapporté cette semaine à Reuters que l'UE et Washington s'orientaient vers un accord commercial prévoyant des droits de douane américains de 15% sur les produits européens. Cela serait une issue globalement positive, a déclaré Cécile Cabanis.
À l'exception des vins et spiritueux, certaines marques de LVMH ont encore la possibilité de s'appuyer sur leur pouvoir de fixation des prix pour atténuer l'impact des droits de douane, a-t-elle noté.
En Chine, où la crise immobilière a freiné l'appétit pour les produits de luxe, LVMH a constaté une certaine amélioration, selon sa directrice financière.
Cependant, l'inquiétude sur la santé de l'industrie grandit, après deux années de ralentissement des ventes, et les marques haut de gamme s'efforcent de revitaliser leur offre.
Le cabinet de conseil Bain estime que les ventes de produits de luxe dans le monde reculeront de 2% à 5% cette année, après une baisse de 1% l'année dernière.
(Reportage Mimosa Spencer et Tassilo Hummel, rédigé par Kate Entringer, édité par Augustin Turpin et Jean Terzian)
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