(AOF) - LVMH (-3,81% à 821,40 euros) occupe la dernière place de l’indice CAC 40, entraînant dans son sillage Hermès et Kering. « Impressionnant, mais moins flamboyant qu’à l’accoutumé. » Invest Securities résume en ces termes le premier semestre du numéro un mondial du luxe. Ce dernier a notamment enregistré un repli de 0,5 point de sa marge opérationnelle courante à 27,4%. LVMH a en effet augmenté ses investissements marketing pour augmenter la désirabilité de ses marques, explique Stifel. Ils représentent 12% des revenus, en hausse de 100 points de base.
Certains analystes ont été déçus par les activités Mode et Maroquinerie, la plus rentable des divisions du groupe. Elle a enregistré une croissance organique de 20% à 21,16 milliards d'euros et son résultat opérationnel courant a bondi de 14% à 8,56 milliards d'euros. Le consensus s'élevait à 8,833 milliards d'euros.
Sur la premier moitié de l'année, LVMH a enregistré un résultat net part du groupe à 8,481 milliards d'euros, en hausse de 30 %. Son résultat opérationnel courant a augmenté de 13% à 11,574 milliards d'euros.
Les ventes s'élèvent à 42,2 milliards, en hausse de 15 %. La croissance interne s'est élevée à 17%. Toutes les activités réalisent une croissance organique à 2 chiffres de leurs ventes à l'exception des Vins et Spiritueux (-3%) qui font face à une base de comparaison particulièrement élevée.
L'activité Parfums et Cosmétiques a enregistré une croissance organique de 13 % de ses ventes au premier semestre 2023 tout comme l'activité Montres et Joaillerie. La Distribution sélective affiche une croissance interne de 26%.
Dans un contexte géopolitique et économique incertain, le groupe "maintiendra une stratégie centrée sur le renforcement continu de la désirabilité de ses marques en s'appuyant sur l'exceptionnelle qualité de ses produits et sur l'excellence de sa distribution".
Un acompte sur dividende de 5,50 euros sera mis en paiement le mercredi 6 décembre 2023.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Leader mondial du luxe né en 1987, regroupant 75 maisons de luxe, dont 25 centenaires (Louis Vuitton, Moët Hennessy, leaders mondiaux, Dior, Céline, Givenchy, Guerlain, Kenzo, Bulgari, TagHeuer, Tiffany…) ;
- Revenus de 79 Md€ réalisés entre la France pour 8 %, le reste de l’Europe pour 16 %, les Etats-Unis pour 27 %, le Japon pour 7 % et le reste de l’Asie pour 30 % ;
- Répartition des activités entre les 2 métiers historiques -mode & maroquinerie pour 42 %, vins & spiritueux pour 9 %- et la distribution sélective pour 19 %, les montres & joaillerie pour 14 % puis les parfums et cosmétiques ;
- Modèle opérationnel fondé sur 6 piliers : organisation décentralisée, intégration verticale de l’approvisionnement aux canaux de distribution (DFS en Asie, Miami Cruise, Sephora et Le Bon Marché), pérennisation des savoir-faire, équilibre des activités et des implantations, synergies et sélectivité de la croissance externe ;
- Capital verrouillé par le groupe familial Arnault (47,8 % du capital, directement et indirectement et les 2/3 des droits de vote), Bernard Arnault étant président-directeur général du conseil de 16 administrateurs ;
- Bilan sain avec une dette nette de 9,2 Md€ face à 56,6 Md de fonds propres et 10 Md€ d’autofinancement libre.
Défis
- Stratégie d’innovation au service de 3 enjeux :
- attrait des talents : Institut des métiers d’excellence de la mode, programme « inside LVMH » pour les étudiants, programme DARE pour les innovations en interne, accueil de 50 start-up dans l’incubateur « le LVMH Luxury Lab »,
- R&D dans la cosmétique (200 brevets et "centres de recherche"),
- digitalisation des réseaux de distribution et expérience client ;
- Stratégie environnementale « LIFE 360 » :
- engagement climat (100 % d’énergie renouvelable pour les sites en boutiques en 2030),
- circularité créative : écoconception à 100 % des produits et recyclage des matières premières à 70 % en 2030 (39 % en 2022),
- traçabilité de toutes les chaînes d’approvisionnement en 2030,
- biodiversité : certification de la préservation des écosystèmes (2026) et régénération de la flore et la faune sur 5 Mhas en 2030 (1,4 en 2022) ;
- Rotation prudente du portefeuille avec des cessions de petites marques et l’acquisition du lunettier de luxe italien Marcolin et du joaillier Pedemonte.
Défis
- Toujours une forte sensibilité du résultat à la mode & maroquinerie;
- Impact de l’inflation compensé par la capacité à augmenter les prix et par un effet de change favorable ;
- Après une fin 2022 marquée par les confinements, attente d’une reprise des ventes en Chine ;
- Après un exercice 2022 record en terme de ventes et profits, anticipations 2023 : accroître encore le leadership mondial ;
- Dividende 2022 de 12 € dont acompte de 5 € versé en décembre et rachats d’actions.
En savoir plus sur le secteur du luxe
Boom du marché pour encore plusieurs années
Selon le cabinet Bain & Company, le marché mondial du luxe (mode, voitures, hôtellerie, vins et spiritueux, croisières...) aura enregistré en 2022 un bond de 21% de ses ventes, à 1 384 milliards d'euros. Le segment des produits personnels de luxe (bijoux, vêtements, montres, maroquinerie...) devrait progresser de 22% et à nouveau croître de 3% à 8% en 2023 malgré le ralentissement économique attendu. La croissance devrait se poursuivre les années suivantes, avec une hausse qui devrait atteindre 60 % d'ici 2030 ! Selon Bain, la dépense des Américains en Europe a plus que doublé entre 2019 et 2022. Cette évolution s'explique en grande partie par un dollar fort. Le marché chinois est en revanche en berne en raison de la politique " zéro Covid " et des confinements stricts.
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