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PARIS - LVMH, numéro un mondial du luxe, a fait état jeudi d'une baisse organique de ses ventes de 4% au deuxième trimestre, plus qu'attendu, reflétant la morosité persistante d'un marché qui pèse sur la confiance des consommateurs, tandis que les marques sont confrontées à la menace de droits de douane élevés de la part des États-Unis.
Le groupe français a fait état de ventes à 19,5 milliards d'euros entre avril et juin, contre 20,98 milliards d'euros à la même période l'an dernier. Selon un consensus Visible Alpha, les analystes s'attendaient à un recul moins marqué, à -3%.
La division mode et maroquinerie du groupe, qui comprend les maisons Louis Vuitton et Christian Dior et représente près de la moitié des ventes de LVMH et l'essentiel du résultat opérationnel, a reculé de 9% sur un an, son quatrième repli trimestriel consécutif, alors que les analystes tablaient sur une baisse de 6%.
La directrice financière Cécile Cabanis s'est dite, lors d'un appel avec les journalistes, toujours "plutôt confiante" pour le reste de l'année, car le groupe s'attend à ce que les négociations commerciales entre l'UE et l'administration du président américain Donald Trump apportent bientôt de bonnes nouvelles.
Un potentiel droit de douane général de 15% sur les exportations vers les États-Unis, serait un résultat globalement positif, a-t-elle ajouté.
À l'exception des vins et spiritueux, certaines marques de LVMH ont encore la possibilité de s'appuyer sur leur pouvoir de fixation des prix pour atténuer l'impact des droits de douane, a-t-elle déclaré.
En Chine, où la crise immobilière a freiné l'appétit pour les produits de luxe, le groupe a constaté une certaine amélioration, selon la directrice financière, qui estime que le succès du nouveau navire amiral de Louis Vuitton à Shanghaï démontre que la marque a encore le pouvoir de capter l'attention.
La plupart des analystes du secteur du luxe considèrent toujours le ralentissement prolongé qui a suivi le boom post-pandémique comme cyclique, induit en partie par la situation économique en Chine, les poussées inflationnistes et le conflit commercial avec les États-Unis.
Cependant, l'inquiétude sur la santé de l'industrie grandit après deux années de ralentissement des ventes et les marques haut de gamme s'efforcent de revitaliser leur offre.
Le cabinet de conseil Bain estime que les ventes de produits de luxe dans le monde reculeront de 2 à 5% cette année, après une baisse de 1% l'année dernière.
LVMH a récemment changé les créateurs de ses maisons Dior, Celine, Givenchy et Loewe, mais du temps leur sera nécessaire pour s'imposer.
(Reportage Mimosa Spencer et Tassilo Hummel, rédigé par Kate Entringer, édité par Augustin Turpin)
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