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Loukachenko brigue un nouveau mandat en Biélorussie, où l'opposition présente un front uni
information fournie par Reuters 09/08/2020 à 08:31

MINSK, 9 août (Reuters) - Les bureaux de vote ont ouvert dimanche en Biélorussie où le président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, brigue un sixième mandat consécutif mais doit faire face à l'opposition imprévue de Svetlana Tikhanouskaïa.

Cette ancienne professeur d'anglais est sortie de l'ombre après l'arrestation au mois de mai de son mari, le blogueur Sergueï Tikhanouski, qui s'était porté candidat et dont elle a repris le flambeau.

Lors de la campagne, elle a créé la surprise, attirant des foules rarement vues en Biélorussie depuis l'éclatement de l'Union soviétique et réussissant à unir autour d'elle d'autres figures de l'opposition.

Pour autant, Loukachenko, qui gouverne la Biélorussie depuis 1994, semble assuré de décrocher un nouveau mandat.

Mais l'ancien directeur de kolkhoze, âgé de 65 ans, pourrait être confronté après le scrutin à une nouvelle vague de manifestations contre la situation économique dégradée et sa gestion de la crise sanitaire et pour les droits civiques.

D'après des associations de défense des droits de l'homme, quelque 1.300 personnes ont été arrêtées récemment sur fond de durcissement de l'attitude des autorités.

Outre l'époux de Svetlana Tikhanouskaïa, deux autres candidats ont été ainsi écartés du scrutin: le banquier Viktor Babariko, arrêté et inculpé de malversations financières en juin dernier, et l'ancien ambassadeur Valery Tsepkalo, qui s'est réfugié en Russie.

Leurs équipes respectives se sont ralliées à la candidature de Svetlana Tikhanouskaïa, qui promet en cas de victoire de libérer tous les prisonniers politiques et d'organiser des élections libres.

Jamais en un quart de siècle un scrutin en Biélorussie n'a été déclaré libre et équitable par des observateurs étrangers, et la commission électorale interdit à l'opposition de procéder à son propre décompte des voix.

En juillet, la délégation de l'Union européenne de Minsk a déclaré que l'invalidation des candidatures de Babariko et de Tsepkalo "a affaibli l'intégrité globale et la nature démocratique des élections" tandis que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) faisait part de ses inquiétudes.

Se présentant en garant de la stabilité, Loukachenko a accusé ses opposants d'être de mèche avec des soutiens étrangers et s'est défendu en déclarant que la France avec les Gilets jaunes ou les Etats-Unis face au mouvement Black Lives Matter avaient eu recours à une répression bien plus lourde.

"Allez critiquer Trump ou l'absence de démocratie aux Etats-Unis, essayez de le faire en Russie", a-t-il dit lors d'un meeting électoral à Vitebsk. "Nous ne voulons pas qu'on nous dise comment vivre. Nous savons comment faire. Réglez d'abord vos problèmes, et ils sont nombreux."

Dans la dernière ligne droite de la campagne, le pouvoir a largement communiqué sur l'arrestation le 29 juillet dernier près de l'aéroport de Minsk d'un groupe de 33 Russes accusés d'être des mercenaires se préparant à commettre des "actes de terrorisme".

Certains observateurs estiment que leur arrestation pourrait justifier un durcissement de la répression après le scrutin.

"Loukachenko a clairement affiché son intention de conserver le pouvoir à tout prix. La question est de savoir quel sera ce prix", dit le politologue Alexandre Klaskovsky.

(Andrei Makhovsky version française Henri-Pierre André)

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