Lina Khan, critique de longue date d'Amazon, cherche à maîtriser le distributeur

information fournie par Reuters •27/09/2023 à 00:51

(Ajout d'un commentaire du sénateur Bernie Sanders au paragraphe 13, ajout de détails sur Khan) par David Shepardson

WASHINGTON, 26 septembre (Reuters) - Les efforts déployés depuis des années par la présidente de la Federal Trade Commission, Lina Khan, pour contester le pouvoir d'Amazon.com

AMZN.O ont pris un tournant mardi lorsque son agence a intenté une action concurrence de grande envergure contre le distributeur en ligne.

En 2017, Khan a écrit un article universitaire influent soutenant que la structure et les pratiques de l'entreprise posaient des problèmes anticoncurrentiels et avaient échappé à l'examen concurrence.

"Avec son zèle missionnaire pour les consommateurs, Amazon a marché vers le monopole en chantant la mélodie de l'concurrence contemporain", a écrit Khan, alors âgé de 29 ans, dans le Yale Law Journal. Amazon "a échappé à l'examen du gouvernement en partie parce qu'elle a consacré avec ferveur sa stratégie commerciale et sa rhétorique à la réduction des prix pour les consommateurs"

Six ans plus tard, M. Khan, qui est devenu président de la FTC en 2021, dirige la charge concurrence de l'agence contre le distributeur en ligne. Mardi, la FTC a demandé à un juge de "mettre fin à la conduite illégale d'Amazon, d'arracher le contrôle monopolistique d'Amazon, de refuser à Amazon les fruits de ses pratiques illégales et de restaurer la promesse perdue de la concurrence"

Mme Khan a déclaré mardi qu'Amazon "a utilisé un ensemble de tactiques punitives et coercitives pour maintenir illégalement ses monopoles" Elle a affirmé que l'entreprise "exploite son pouvoir de monopole pour s'enrichir tout en augmentant les prix et en dégradant le service pour les dizaines de millions de familles américaines qui font leurs achats sur sa plateforme"

Amazon s'est défendu au fil des ans.

En 2021, le géant du commerce de détail a déposé une requête demandant que Khan soit récusée pour les affaires liées à Amazon, affirmant qu'elle avait "appelé à maintes reprises à démanteler Amazon tout au long de sa carrière" Mardi, la FTC a rejeté la plainte concurrence, affirmant qu'Amazon avait contribué à stimuler la concurrence et l'innovation dans le secteur de la vente au détail.

Sous la direction de Mme Khan, la FTC a adopté une position agressive à l'égard d'Amazon, l'accusant d'inscrire des millions de consommateurs à son service d'abonnement payant Amazon Prime sans leur consentement et de rendre difficile leur annulation.

Le 31 mai, la FTC a annoncé un règlement de 5,8 millions de dollars avec l'unité de caméras de sonnettes de porte Ring d'Amazon, après que l'agence a déclaré que les caméras avaient été utilisées pour espionner certains clients. En mai, Amazon a également accepté de payer 25 millions de dollars pour mettre fin aux accusations de la FTC selon lesquelles elle aurait violé le droit à la vie privée des enfants en ne supprimant pas les enregistrements effectués par l'assistant virtuel Alexa.

Bien avant son passage à la FTC, Mme Khan a été une critique influente des grandes entreprises technologiques. En tant que membre du personnel du groupe concurrence de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, Khan a contribué à la rédaction d'un rapport massif alléguant des abus de position dominante sur le marché de la part d'Amazon, d'Apple AAPL.O , de Meta Platforms META.O Facebook et d'Alphabet GOOGL.O Google.

Depuis son article de 2017, la capitalisation boursière d'Amazon a plus que doublé pour atteindre 1 350 milliards de dollars, son chiffre d'affaires étant passé de 177 milliards de dollars à 434 milliards de dollars l'année dernière. La société a investi plus de 530 milliards de dollars aux États-Unis depuis 2010 et emploie maintenant 1,54 million de personnes.

Mais M. Khan a de puissants partisans. Le sénateur Bernie Sanders, qui a soutenu M. Khan au fil des ans, a fait l'éloge de l'action en justice mardi, déclarant qu'il s'agissait "d'un exemple de la concentration massive de la propriété dans un secteur après l'autre, qui remplit les poches des actionnaires et oblige les Américains à payer des prix plus élevés"