Le cap fixé par le Parlement européen pour la fin des moteurs thermiques à l'horizon 2035 va être rééxaminé l'an prochain, dans le cadre d'une "clause de revoyure" qui alimentent les craintes des secteurs engagés dans l'électrification du parc automobile.

( AFP / JULIEN DE ROSA )
A l'instar de l'instabilité politique française qui bouche l'horizon de nombreux acteurs du tissu d'entreprises, le flou entourant l'objectif de fin des moteurs thermiques à l'échelle européenne d'ici 2035 provoque l'inquiétude du secteur des bornes de recharge, en plein essor.
L'association française des opérateurs de recharges de voitures électriques, Charge France, dit ainsi ses doutes quant à de possibles "revirements" à Bruxelles sur l'interdiction européenne des voitures thermiques prévue dans une décennie. Principale crainte : l'hypothèse d'une dérogation accordées aux voitures hybrides rechargeables.
"Sous couvert de neutralité technologique" -principe qui veut que la loi n'impose pas une technologie en particulier-, "certains constructeurs automobiles poussent pour qu'on renonce à l'objectif d'interdiction des véhicules thermiques en 2035 en acceptant l'hybride rechargeable", a déclaré Aurélien de Meaux, mercredi 3 septembre dirigeant de l'opérateur de recharge Electra et président de Charge France, qui regroupe les acteurs clé du secteur en France.
Le cas épineux des hybrides rechargeables et de leurs moteurs à essence
Les voitures hybrides rechargeables sont des véhicules qui possèdent à la fois un moteur essence et un moteur électrique, avec des batteries que leur propriétaire peut recharger comme pour une voiture électrique, ce qui permettrait de diminuer leur empreinte écologique. Or selon Aurélien de Meaux, les propriétaires de ces voitures hybrides "rechargent beaucoup moins que ce que les constructeurs avancent pour leur calcul d'émissions de gaz à effet de serre des véhicules", car ils préfèrent utiliser leur moteur essence. "Au lieu d'être à 30g de CO2 par kilomètre, on serait plutôt à 120 ou 150g" pour ces voitures, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. D'autant que les hybrides rechargeables, avec leurs lourdes batteries, consomment davantage qu'une voiture essence plus légère.
Le Parlement européen a approuvé en 2022 l'interdiction à partir de 2035 de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides comprises, dans l'Union européenne. Mais une clause "de revoyure" a été fixée pour 2026 afin de faire un premier état des lieux et éventuellement apporter des ajustements au texte. Pour M. de Meaux, si une dérogation était introduite, "les constructeurs automobiles européens investiraient trop dans l'hybride rechargeable au détriment de l'électrique, ce qui leur posera des problèmes de compétitivité face aux constructeurs chinois" .
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