
Les bouteilles de cognac sont stockées dans l'usine Hennessy à Cognac, en France
par Tassilo Hummel
PARIS -Les ventes annuelles du cognac ont chuté de 13%, touchées par la baisse de la demande pour les gammes supérieures d'eau-de-vie française et un effondrement des ventes en Chine, selon les données de l'industrie communiquées jeudi à Reuters.
Après une forte croissance durant la pandémie et une série de hausses de prix dans un contexte d’inflation élevée, la demande de cognac est en déclin depuis deux ans.
Le secteur a subi la pression d’une enquête "antidumping" en Chine et de menaces de droits de douane aux États-Unis, ses deux marchés les plus importants, pesant chacun plusieurs milliards de dollars.
Si la filière, dominée par Hennessy de LVMH, Rémy Martin et Martell de Pernod Ricard, a évité cet été l’imposition permanente de droits chinois grâce à un engagement sur les prix, elle n’a pas réussi jusqu’ici à échapper à la taxe générale de 15% sur les importations aux États-Unis.
"Sur la période du 1er août 2024 au 31 juillet 2025, la filière Cognac a expédié 154,6 millions de bouteilles, soit une baisse de 4,2% en volume contre la même période en 2023-2024", a indiqué le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC).
En valeur, "ces expéditions représentent près de 2,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires au départ de Cognac, en baisse de 13,4% par rapport à la campagne 2023/2024", ajoute le BNIC.
La baisse plus marquée en valeur reflète un déplacement vers les cognacs plus jeunes et d'entrée de gamme, dont les expéditions ont augmenté de 2,6%, tandis que les catégories de luxe VSOP et XO ont chuté de 11,3% et 12,9% respectivement.
Les exportations vers la Chine ont reculé de 24,4%, principalement en raison de l'enquête antidumping de Pékin, qui a pris effet en octobre avec l'imposition de droits de douane provisoires.
Le BNIC a déclaré qu'il était trop tôt pour dire si l'accord conclu en juillet, qui suspend les droits de douane pour la plupart des fabricants de cognac qui respectent la politique chinoise de prix minimaux, inverserait la tendance.
Le chiffre d'affaires de la zone Alena (États-Unis, Canada, Mexique) a baissé de 4,6% malgré une légère augmentation des volumes expédiés aux États-Unis, les producteurs ayant opté pour des bouteilles moins chères.
Les ventes européennes ont reculé de 11,3% en valeur.
Les expéditions vers d'autres pays ont augmenté de 19,9% en volume, les producteurs cherchant à réduire leur dépendance à l'égard des États-Unis et de la Chine. Mais ces marchés sont restés relativement petits, représentant 17,5 millions de bouteilles exportées au cours de la période.
(Reportage de Tassilo Hummel, version française Noémie Naudin, édité par Kate Entringer)
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