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Les USA n'ont pas réfléchi aux conséquences du boycott iranien-Rohani
information fournie par Reuters 04/07/2018 à 20:28

 (Actualisé avec nouvelles déclarations du président iranien
Hassan Rohani)
    par Bozorgmehr Sharafedin
    LONDRES, 4 juillet (Reuters) - Le président iranien Hassan
Rohani a assuré mercredi que Teheran n'avait aucune intention de
plier devant les menaces proférées par les Etats-Unis d'imposer
un boycott des exportations pétrolières du pays, ajoutant que
Washington n'avait pas bien réfléchi aux conséquences d'une
telle mesure.
    "Les Américains disent qu'ils veulent réduire à néant les
exportations pétrolières iraniennes (...) Cela montre qu'ils
n'ont pas réfléchi aux conséquences de cette décision", a-t-il
déclaré, cité par l'agence de presse étatique INRA, lors d'une
visite officielle à Vienne.
    Ces propos font écho aux déclarations faites la veille par
Hassan Rohani, quand il avait menacé d'ordonner le blocage du
trafic pétrolier si Washington mettait ses projets à exécution. 
    Hassan Rohani n'avait pas précisé ses projets, mais les
autorités iraniennes ont déjà menacé de bloquer le détroit
d'Ormuz pour faire pression sur les Etats-Unis. Jusqu'à 30% des
exportations mondiales de pétrole transitent chaque année par
cette voie maritime.
    Plus tôt dans la journée, les gardiens de la Révolution
iranienne se sont dits prêts à s'opposer aux exportations
pétrolières des pays du Golfe si les Etats-Unis imposent un
boycott international des hydrocarbures iraniens.
    "Je baise la main de (Rohani) pour ses propos sages et
opportuns, et je suis à (son) service pour mettre en oeuvre
toute mesure bénéfique pour la République islamique", a déclaré
le général Qassem Soleimani, commandant de la force Al Qods,
unité des gardiens de la Révolution chargée des opérations
extérieures, cité par l'agence de presse Irna.
    Donald Trump a dénoncé début mai l'accord international de
juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien, qui a permis la
levée progressive des sanctions commerciales en échange d'une
limitation des activités sensibles de Téhéran. 
    Washington a menacé depuis d'imposer des pénalités
financières aux pays qui continueront à importer du pétrole
iranien après le 4 novembre.  
    
    "C'EST LE CONSOMMATEUR AMÉRICAIN QUI PAIERA"
    Hassan Rohani, qui s'est rendu dans la capitale autrichienne
pour tenter de sauver l'accord dénoncé par Donald Trump, a
également dit que les sanctions américaines contre l'Iran
étaient assimilables à "un crime et une agression", appelant les
Etats européens et d'autres pays à défendre son pays contre la
politique de l'administration Trump.
    "L'Iran survivra à cette nouvelle salve de sanctions
américaines, comme le pays a réussi à le faire par le passé. Le
gouvernement américain actuel ne restera pas au pouvoir pour
l'éternité (...) Mais l'Histoire jugera les autres pays sur ce
qu'ils font aujourd'hui", a-t-il poursuivi.
    Les signataires européens de l'accord de Vienne ont promis
de tout faire pour le sauver, notamment en compensant les
sanctions américaines, mais reconnaissent que leur marge de
manoeuvre est étroite.
    Les ministres des Affaires étrangères des cinq pays qui
restent parties prenantes de l'accord (Chine, France, Allemagne,
Grande-Bretagne et Russie) se réunissent vendredi à Vienne.
 
    "Si les signataires restants peuvent garantir les bénéfices
de l'Iran, nous resterons dans l'accord nucléaire sans les
Etats-Unis", a promis plus tôt dans la journée Hassan Rohani. 
    Le président iranien a par ailleurs jugé la décision de son
homologue américain "contraire aux intérêts nationaux des
Etats-Unis", un avis partagé par Hossein Kazempour Ardebili,
représentant iranien auprès de l'Organisation des pays
exportateurs de pétrole (Opep).
    "L'appel de Trump au boycott du pétrole iranien et ses
pressions sur les entreprises européennes au moment où le
Nigeria et la Libye sont en crise, où les exportations de
pétrole du Venezuela sont en baisse en raison des sanctions
américaines, où la consommation intérieure saoudienne augmente
avec l'été n'est rien d'autre qu'une automutilation", a-t-il
jugé.
    "Cela va faire monter les prix du pétrole sur les marchés
mondiaux. En définitive, c'est le consommateur américain qui
paiera le prix de la politique de M. Trump."

 (Avec la contribution de Francois Murphy et Kirsti Knolle à
Vienne, Jean-Philippe Lefief et Benoît Van Overstraeten pour le
service français)
 

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