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Les puissances étrangères prônent un cessez-le-feu durable en Libye
information fournie par Reuters 19/01/2020 à 23:00

    * Sommet international à Berlin, en présence de Haftar
    * Accord pour un renforcement de l'embargo sur les armes
    * La baisse de la production de pétrole inquiète

 (Actualisé avec production de pétrole, Gargach, Pompeo)
    par Ulf Laessing et Humeyra Pamuk
    BERLIN, 19 janvier (Reuters) - Les grandes puissances
présentes dimanche à Berlin se sont prononcées en faveur d'un
renforcement de l'embargo sur les armes imposé à la Libye dans
l'espoir de parvenir à un cessez-le-feu durable dans un conflit
qui a fait 140.000 déplacés et réduit drastiquement la
production de pétrole du pays. 
    Lors de la conférence de presse finale, la chancelière
allemande Angela Merkel, puissance invitante du sommet, a
déclaré que tous les participants étaient favorables à une
"solution politique".
   L'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar,
dont l'Armée nationale libyenne (LNA) a lancé une offensive sur
Tripoli avec le soutien de l'Égypte, des Émirats arabes unis, de
mercenaires russes et de troupes africaines, a assisté au sommet
dans la capitale allemande.
    La Turquie a dépêché des troupes à Tripoli pour aider le
gouvernement dit d'entente nationale (GNA) du Premier ministre
Fayez al-Serraj, reconnu par la communauté internationale, à
résister à l'avancée du commandant Haftar. Quelque 2.000
combattants venus de Syrie prennent également part au conflit
libyen, selon un responsable de l'Onu.
    Le président français Emmanuel Macron s'est dit vivement
préoccupé par l'arrivée de ces combattants syriens et étrangers.
    "Il revient aux Nations unies de négocier les termes d'un
véritable cessez-le-feu sans qu'aucun des belligérants n'y pose
de condition préalable. Mais il revient à nous de ne rien faire
qui compromette l'arrêt des hostilités, alimente la guerre et
crée de nouvelles menaces pour les Libyens comme pour nous
tous", a dit Emmanuel Macron dans un discours dont le texte a
été fourni par l'Elysée.  
    L'ANL et le GNA s'accusent mutuellement de violer une trêve
entrée en vigueur il y a une semaine à l'initiative de la Russie
et la Turquie.   
    Serraj et Haftar ne se sont pas rencontrés à Berlin. 
    "Nous savons que nous n'avons pas résolu tous les problèmes
de la Libye aujourd'hui, mais nous visions un nouvel élan", a
déclaré Angela Merkel devant la presse, émettant le souhait que
la trêve actuelle se transforme en cessez-le-feu permanent pour
permettre l'avènement d'un processus politique.
    Un comité spécial composé de cinq militaires de chaque camp
surveillera la trêve, a-t-elle annoncé.
    
    "POINT DE DÉPART" 
    Des diplomates craignent toutefois que les parties en
conflit n'utilisent une accalmie dans les combats pour
ravitailler leurs lignes de front.
    "Les deux parties et leurs partisans ne sont pas disposés à
déposer les armes", a estimé un diplomate occidental.
    Les puissances étrangères actives en Libye se sont pour leur
part engagées à respecter l'embargo des Nations unies sur les
armes.
    "Nous ne perdons pas espoir que le dialogue se poursuive et
que le conflit soit résolu", a dit le président russe Vladimir
Poutine avant une rencontre avec son homologue turc Tayyip
Erdogan en marge de la conférence.
    Le chef de la diplomatie des Emirats arabes unis, Aouar
Gargach, a posté sur Twitter un message de soutien aux efforts
déployés à Berlin en faveur d'une solution politique en Libye.  
    Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio,
a qualifié le sommet de "point de départ" pour parvenir à un
cessez-le-feu et bloquer l'arrivée d'armes en Libye, qui s'est
accélérée avec l'offensive de Haftar.
    Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, s'est
inquiété pour sa part de la fermeture de ports et de la baisse
de l'activité pétrolière, ce qui menace d'étrangler les finances
du pays. Les forces fidèles au commandant Haftar ont en effet
fait cesser l'activité des principaux champs pétroliers libyens.
    Selon la compagnie pétrolière publique libyenne (NOC) la
fermeture d'un pipeline par des disciples de Haftar a stoppé
l'activité des champs pétroliers El Sharara et El Feel. Si les
blocages persistent, la production de pétrole va passer de 1,2
million à 72.000 barils par jour, a prévenu la compagnie. 
    Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a dit espérer la
réouverture des installations pétrolières à la suite des
pourparlers de Berlin.
    Le communiqué final du sommet appelle toutes les parties à
reconnaître la NOC comme la seule entité autorisée à vendre le
pétrole libyen et les exhorte à éviter de s'en prendre aux
infrastructures pétrolières, vitales pour l'économie du pays.
    Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est
coupée en deux, entre le gouvernement Sarraj basé à Tripoli et
un gouvernement parallèle dans l'est du pays soutenu par Haftar.

 (Avec Andreas Rinke, Daren Butler, Michael Nienaber, James
Mackenzie, Aidan Lewis et Michel Rose, version française Jean
Terzian, Jean-Stéphane Brosse et Elizabeth Pineau)
 

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