(AOF) - Renault a annoncé que la contreperformance trimestrielle publiée par son partenaire Nissan devrait se traduire, dans son résultat net du premier trimestre, par une contribution négative estimée à 2,204 milliards d’euros. Cette contribution prend en compte les dépréciations et les coûts de restructuration annoncés fin avril par le Japonais. Pour le compte du quatrième trimestre de son exercice fiscal 2024-2025, Nissan a dévoilé un bénéfice d’exploitation de 5,8 milliards de yens (environ 35,3 millions d’euros), contre 90,3 milliards de yens (près de 550 millions d’euros) un an plus tôt.
Parallèlement, le résultat net est passé d'un bénéfice de 101,3 milliards de yens, à une perte de 676 milliards de yens, soit en euros respectivement 616 millions d'euros et 4,112 milliards d'euros.
Le constructeur japonais s'attend à ce que l'activité reste difficile sur l'exercice 2025-2026 en raison d'une concurrence intense, des fluctuations des taux de change et des pressions inflationnistes. Partant, le groupe n'a pas donné ses prévisions de résultat d'exploitation, de résultat net et de flux de trésorerie disponible du secteur automobile.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Quatrième constructeur automobile mondial créé en 1898 et présent sous les marques Renault (marque la + vendue au monde), Dacia (Dacia Sandero 1ère voiture vendue en Europe), Alpine et Korea motors ;
- Positionnement industriel mondial, avec un chiffre d’affaires de 56,2 Mds€ avec des positions fortes en France, (26 % du marché) Italie (11,7 %), Turquie (13,5 %), Espagne (12,7 %), Allemagne (4,7 %), Brésil (5,6 %) et Royaume-Uni (5,3 %) ;
- Groupe automobile multi-spécialiste organisé en 5 entités ouvrant leur capital à des partenaires : Alpine, marque mondiale zéro-émission, Ampère, pure player de l’électrique et du digital, Horse pour les véhicules thermiques et hybrides, Mobilize dédiée au marché des nouvelles mobilités et The Future is neutral, consacrée à l’économie circulaire ;
- Capital détenu à 15,01 % (29,05 %de droits de vote) par l’Etat français, à 15 % par la filiale Nissan, et à 5 % par les salariés, Jean-Dominique Senard présidant le conseil de 16 administrateurs, Luca de Meo étant directeur général.
Enjeux
- Stratégie « Revolution » :
- Horse : détourage réalisé le 1er juillet, accord de joint-venture avec l’indien Geely donnant la place de n°1 mondial des motorisations à faibles émissions et prise de participation stratégique (10 %) par le saoudien Aramco,
- Ampère : détourage attendu pour le 2nd semestre, ouverture du capital par placement privé et ambition 2027 d’une réduction des coûts de 40 %,
- Alpine : accélération de la stratégie de croissance via les prises de participation à hauteur de 24 % par RedBird Capital, Otro Capital et Maximum Effort Invest,
- lancement opérationnel de Mobilize (mobilité, énergie, financement, assurances et maintenance)- visant 20 % des ventes en 2030 ;
- diminution des coûts redistribuée aux particuliers, renforçant les parts de marché, et dynamisme des canaux de ventes,
- gestion disciplinée des stocks, en repli constant,
- innovation focalisée sur la connectivité, les services et le véhicule électrique, fondée sur une R&D à 4,4 %, dotée d’un portefeuille de + 14 000 brevets et soutenant les start-ups via les fonds Renault Venture Kapital et Alliance Ventures ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone totale en 2050 (2040 en Europe) :
- objectif d’une gamme de véhicules particuliers tous électriques en Europe en 2030,
- économie circulaire de la mobilité portée par l’usine de Flins ;
- Montée en puissance des produits les + rentables : véhicules pour les particuliers (63 % des ventes), véhicules électrifiés (12 %) ou hybrides (36 %) ;
- Bilan renforcé : position nette positive de l’automobile doublée à 7,1 Mds€ , autofinancement libre de 2,9 Mds€ et une réserve de liquidités de 17,6 Mds€,
Défis
- En Europe, repli des ventes de véhicules électriques « purs » en raison du recul des aides étatiques et des incertitudes sur la stratégie de la Commission européenne ;
- Accueil du public aux lancements, notamment de véhicules électriques ;
- Après la diminution de la participation dans Nissan, ramenée à 35,71 % avec impact négatif de 1,1 Md€ sur le bénéfice net 2024, attente par les investisseurs d’un dégagement total ;
- Après une rentabilité record l’an passé, objectif 2025 d’un autofinancement opérationnel de 2 Mds€ et d’une marge opérationnelle autour de + 7 % ;
- Objectifs 2030 : marge opérationnelle de + 10 % et autofinancement libre de + 3
- Dividende 2024 en hausse à 2,2 €.
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