Flash Marchés Edram
- Les discours divergents des membres de la Fed sur les baisses de taux accentuent la nervosité des marchés.
- Le « shutdown » du gouvernement américain, désormais le plus long de l'histoire, pousse les partis vers un dialogue susceptible d'aboutir prochainement à un compromis.
- Dans la zone euro, le PMI Composite est confirmé en hausse et les données économiques surprennent positivement depuis fin octobre.
Le mois de novembre débute avec un peu de nervosité sur les marchés. Les investisseurs ont été surpris par le discours moins accommodant de Jerome Powell la semaine précédente remettant en cause la baisse de taux prévue au mois de décembre. Les prises de parole de membres de la Fed soufflent le chaud et le froid. Tous les avis ont été exprimés à l'instar de ceux de Stephen Miran et Mary Daly qui évoquaient plus de baisses de taux dues à la fragilité du marché de l'emploi, ou ceux de Lorie K. Logan et Beth M. Hammack opposées à cela, mettant en avant la vigueur et la persistance de l'inflation.
Le « shutdown » du gouvernement américain est maintenant le plus long de l'histoire, dépassant celui de fin 2018 – début 2019 qui avait duré 35 jours. Cependant, les possibles conséquences négatives sur l'économie américaine poussent les partis à se reparler et un compromis parait aujourd'hui plus probable dans les prochains jours. La plupart des données économiques ne sont toujours pas publiées et cela complique la tâche de la Fed et des investisseurs. Pour autant, les indicateurs avancés ISM et PMI continuent d'être publiés et l'ISM Manufacturing est ressorti en légère baisse, toujours sous le niveau de 50, montrant la difficulté du secteur industriel. Cependant, la composante prix s'est inscrite en baisse et les nouvelles commandes et l'emploi en hausse, sur des niveaux assez faibles (respectivement 49,4 et 46). Du côté des services, l'environnement est meilleur avec des indicateurs PMI et ISM au-dessus de 50 (respectivement 54,8 et 52,4). La composante « nouvelles commandes » de l'ISM des services est bien meilleure passant de 50,4 à 56,2 et largement au-dessus des attentes. L'emploi est en légère hausse aussi. En revanche, la composante prix est elle aussi plus élevée et au plus haut depuis fin 2022, montrant la pression inflationniste actuelle.
Côté emploi, les chiffres de la semaine donnent des vues un peu contradictoires : l'enquête ADP a montré une légère création d'emplois pour le mois d'octobre alors que le « Challenger Job Cuts » indique une forte remontée des licenciements. Bien que limitées, ces statistiques ont néanmoins eu des effets sur les marchés de taux américains. Ces derniers ont progressé sur les ISM Services et sont repartis à la baisse sur le chiffre du Challenger et d'autres données alternatives alertant sur le ralentissement de l'emploi. Le dollar a réagi de façon similaire.
En Europe, les PMI montrent un fort secteur des services en Espagne, en Italie et en Allemagne, avec la France toujours à la traîne. Globalement pour la zone euro, le PMI Composite est confirmé en hausse à 52,5 et les données économiques surprennent positivement depuis fin octobre. Au Royaume-Uni, la BoE a tenu sa réunion et a laissé ses taux stables en ouvrant la porte à une prochaine baisse. Le vote a cependant été très serré pour cette décision, alors que le dernier chiffre d'inflation était meilleur que prévu. Le risque se trouve du côté de la croissance économique avec la volonté de Rachel Reeves de mettre en place une politique budgétaire plus restrictive.
Sur le volet géopolitique, on peut noter une détente des relations Chine – États-Unis. La Chine a réduit de 24 % ses droits de douane sur les produits américains pour un an, en réponse à la réduction des droits de douane américains liés au fentanyl. La Chine a également suspendu les contrôles sur les exportations de certaines terres rares. Aux ÉtatsUnis, la Cour Suprême a commencé l'examen du recours contre la mise en place des taxes douanières et son premier avis montre que les juges ne sont pas alignés avec la vision de Donald Trump sur l'utilisation de la loi d'urgence. Le chemin est encore long avant d'avoir une décision définitive.
Dans ce contexte, des déclarations de certains responsables de grandes banques américaines et du FMI mettant en garde contre une correction des actions en raison, entre autres, de leurs fortes valorisations, ont été un argument supplémentaire pour des prises de profits, particulièrement sur les actions technologiques liées à l'intelligence artificielle.
Nous conservons notre vue prudente sur les actifs risqués, notamment sur les actions américaines. Nous avons une vue neutre sur la duration et préférons les obligations des pays émergents ainsi que les obligations d'entreprises les mieux notées.
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