Les indices boursiers mondiaux chutent, le dollar grimpe, alors que le président de la Fed, Jerome Powell, ne se prononce pas sur la baisse des taux d'intérêt en septembre

information fournie par Reuters •30/07/2025 à 22:51

L'indice MSCI des
actions mondiales a chuté mercredi, tandis que le dollar
américain a étendu ses gains après que le président de la
Réserve fédérale Jerome Powell ait atténué les espoirs des
investisseurs quant à une réduction des taux d'intérêt en
septembre, déclarant qu'il était trop tôt pour prendre une
décision, et que les prix du cuivre aient chuté à la suite de
l'annonce de tarifs douaniers élevés aux États-Unis. 
La Fed a laissé les taux d'intérêt inchangés à la fin de sa
réunion de politique générale de deux jours et a noté une
croissance économique modérée; la banque centrale a donné peu
d'indications sur la date à laquelle les coûts d'emprunt
pourraient être abaissés.  La décision de maintenir les
taux inchangés a été contestée par deux des gouverneurs de la
banque centrale américaine, tous deux nommés par le président
américain Donald Trump , qui n'a cessé de reprocher à
Jerome Powell de ne pas avoir abaissé les taux d'intérêt. 
La réaction du marché des actions à la déclaration de la Fed a
été discrète. Mais les actions ont perdu du terrain lorsque
Jerome Powell a déclaré, lors d'une conférence de presse, que la
Fed déciderait d'une baisse des taux après avoir examiné les
informations économiques avant sa prochaine réunion, qui aura
lieu en septembre. 
"Les marchés voulaient entendre que des baisses de taux étaient
prévues pour septembre, mais ils n'ont reçu aucune indication en
ce sens de la part de Jerome Powell. Le président a quelque peu
usurpé le rôle de guide de la Fed avec ses déclarations sur les
taux d'intérêt à court terme. Jerome Powell a simplement rappelé
aux marchés que c'est le FOMC qui fixe le taux directeur, et non
le Congrès ni le président, et que les marchés devaient donc
réévaluer le niveau des taux pour les prochains mois", a déclaré
Jamie Cox, associé gérant chez Harris Financial Group.
À Wall Street , le Dow Jones Industrial Average  .DJI  a
perdu 171,71 points, soit 0,38 %, à 44 461,28, le S&P 500  .SPX 
a perdu 7,96 points, soit 0,12 %, à 6 362,90 et le Nasdaq
Composite  .IXIC  a augmenté de 31,38 points, soit 0,15 %, à 21
129,67. 
L'indice MSCI des valeurs mondiales  .MIWD00000PUS  a perdu 2,65
points, soit 0,28 %, à 933,15. 
"Comme nous nous y attendions, le mois de septembre est en jeu,
mais Jerome Powell a réduit la probabilité d'une réduction en
septembre", a déclaré Tony Welch, directeur des investissements
chez SignatureFD, ajoutant que la Fed devait encore examiner
deux rapports sur l'inflation et l'emploi avant la réunion. "Si
les données sur l'inflation se modèrent et que la croissance
ralentit, nous nous attendons à une réduction. Si les conditions
sont les mêmes qu'aujourd'hui, à savoir une croissance plus
lente mais positive et une inflation persistante, il est peu
probable qu'une réduction des taux ait lieu
Sur le marché des devises , le dollar a continué de
progresser à la suite de l'intervention de Jerome Powell.
L'indice du dollar  =USD , qui mesure le billet vert par rapport
à un panier de devises comprenant le yen et l'euro, 
    a augmenté de 1,01 % à 99,89. 
L'euro  EUR=  a baissé de 1,13 % à 1,1416 $, tandis que la livre
sterling  GBP=  s'est affaiblie de 0,78 % à 1,3244 $ et que le
dollar canadien  CAD=  s'est affaibli de 0,52 % par rapport au
billet vert à 1,38 $CAN pour un dollar.
Face au yen japonais  JPY= , le dollar s'est renforcé de 0,67 %
à 149,43 et face au franc suisse  CHF= , la monnaie américaine
s'est renforcée de 0,98 % à 0,814.
Sur le marché des obligations d'État, les rendements des bons du
Trésor américain  ont ajouté des gains en raison de
l'incertitude de Jerome Powell sur une réduction lors de la
prochaine réunion de la Fed en septembre. 
Le rendement des obligations américaines de référence à 10 ans
 US10YT=RR  a augmenté de 3,8 points de base à 4,366 %, contre
4,328 % mardi en fin de journée, tandis que le rendement des
obligations à 30 ans  US30YT=RR  a augmenté de 2,7 points de
base à 4,8949 %. Le rendement de l'obligation à deux ans
 US2YT=RR , qui évolue généralement en fonction des prévisions
de taux d'intérêt de la Réserve fédérale, a augmenté de 5,9
points de base à 3,935 %.
    Les prix du pétrole  ont terminé leur séance en hausse
de plus de 1 %, les investisseurs attendant des développements
sur le délai plus serré fixé par Trump  pour que la Russie
mette fin à la guerre en Ukraine et sur ses menaces de tarifs
douaniers  pour les pays qui commercialisent son pétrole. 
Les contrats à terme sur le brut américain  CLc1  se sont
établis en hausse de 1,14 %, soit 79 cents, à 70 dollars le
baril et le Brent  LCOc1  a clôturé à 73,24 dollars le baril, en
hausse de 1,01 % ou 73 cents sur la journée.
    Pendant ce temps, sur le front commercial, Trump a eu une
journée chargée, signant un ordre pour des droits de douane de
50 % sur certains produits en cuivre  à partir du 1er
août, ce qui a fait plonger les contrats à terme sur le cuivre
du Comex américain HGc2  de 19,5 %. Cela a rapidement fait
disparaître une prime par rapport à l'indice de référence
mondial de Londres qui s'était accrue au cours des dernières
semaines, les négociants ayant supposé que les mines de cuivre
américaines bénéficieraient d'un avantage financier grâce à ces
droits de douane.
Il a également signé un décret prévoyant des droits de douane de
50 % sur les importations américaines en provenance du Brésil.
Auparavant, il avait annoncé des droits de douane de 25 % sur
les importations américaines en provenance de l'Inde  à
compter du 1er août, après que les négociations entre les
États-Unis et la Chine  se sont achevées mardi sans
avancée majeure.
Ailleurs dans les matières premières, le prix de l'or  a
accentué ses pertes après la décision sur les taux de la Fed et
les commentaires de Jerome Powell. Le métal précieux était déjà
en baisse après les solides données économiques américaines.
L'or au comptant  XAU=  a chuté de 1,58 % à 3 273,59 dollars
l'once.
Les communiqués publiés plus tôt dans la journée ont montré que
la croissance économique américaine  a rebondi plus que
prévu au deuxième trimestre, mais cela a largement surestimé la
santé de l'économie car la baisse des importations a représenté
la majeure partie de l'amélioration et la demande intérieure a
augmenté à son rythme le plus lent en deux ans et demi. 
Du côté de l'emploi, les effectifs privés américains ont
augmenté plus que prévu en juillet, selon le rapport national
sur l'emploi de l'ADP . Les effectifs privés ont augmenté
de 104 000 emplois le mois dernier, après une baisse révisée de
23 000 emplois en juin. Les économistes interrogés par Reuters
avaient prévu que l'emploi privé augmenterait de 75 000 après
une baisse de 33 000 en juin.