
Un homme passe devant un marquage de Wall Street à l'extérieur du bâtiment de la Bourse de New York (NYSE) à New York City
par Suzanne McGee et Sinéad Carew
Les futures sur indices new-yorkais ont ouvert en nette baisse dimanche soir, suggérant que se poursuivrait lundi la lourde chute des principaux indices de Wall Street survenue en fin de semaine dernière à la suite des droits de douane annoncés par l'administration du président américain Donald Trump.
Les investisseurs anticipent une semaine de volatilité, alors que les partenaires commerciaux des Etats-Unis à travers le monde réagissent aux taxes dits "réciproques" décidées par Donald Trump, qui a intensifié la guerre commerciale lancée dans la foulée de son retour à la Maison blanche en janvier.
A leur ouverture dimanche, les futures sur indices indiquaient des reculs d'environ 4% pour le S&P-500, 3,8% pour le Dow Jones et 4,6% pour le Nasdaq.
Dans le sillage de l'allocution de Donald Trump après la clôture à Wall Street mercredi, le S&P-500 a plongé de 10,5% en deux séances - du jamais-vu sur deux journées consécutives depuis mars 2020 -, perdant environ 5.000 milliards de dollars de valeur de marché.
Le S&P-500 a reculé ainsi à plus de 17% de son pic historique du 19 février et se rapproche du territoire de marché baissier ("bear market") - une correction de l'indice de plus de 20% par rapport à son record de clôture le plus récent.
"Le marché haussier ('bull market') est mort", a déclaré Mark Malek, directeur des investissements de Siebert Financial, avant l'ouverture des futures sur indices. "Nous pourrions constater certains gains au fil des prochains jours, mais ils ne seront pour l'instant pas durables", a-t-il ajouté.
D'après lui, le fait que l'annonce de Donald Trump coïncide avec le début de la saison des résultats trimestriels a contribué à assombrir les perspectives.
Plus tôt dans la journée, de hauts conseillers économiques de Donald Trump, invités d'émissions matinales de chaînes de télévision américaines, se sont voulus rassurants en présentant la politique commerciale de la Maison blanche comme un repositionnement avisé.
Au cours de l'émission "Meet de Press" sur NBC News, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré qu'il n'y avait "aucune raison" d'anticiper une récession.
Certains traders disent penser que le marché boursier marquera à un moment donné une forme de rebond.
"Il est probablement inévitable qu'il y aura un jour à la hausse cette semaine", a estimé Steve Sosnick, stratégiste en chef chez Interactive Brokers, en amont de l'ouverture des futures sur indices.
Reste qu'une incertitude plane sur la viabilité d'une quelconque hausse à Wall Street.
"Peut-être que nous aurons cette semaine une journée où les écrans seront verts, mais tout 'rally' durable pourrait ne pas intervenir avant trois ou quatre semaines", a commenté Alex Morris, directeur des investissements de F/m Investments.
(Suzanne McGee, avec Sinead Carew; version française Jean Terzian)
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