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Les espoirs des investisseurs se tarissent autour de la prochaine réunion de la BCE
information fournie par Boursorama 19/07/2016 à 17:10

Mario Draghi, président de la BCE, prendra la parole en conférence de presse jeudi 21 juillet à 14h30.

Mario Draghi, président de la BCE, prendra la parole en conférence de presse jeudi 21 juillet à 14h30.

Les investisseurs attendent avec impatience la prochaine réunion de la BCE qui se tiendra jeudi 21 juillet, et pourrait aboutir à d'éventuelles nouvelles annonces relatives au plan de rachat d'actifs de la Banque Centrale. Les attentes des investisseurs vis-à-vis de ce rendez-vous se sont néanmoins tassées au cours des derniers jours, participant à l'essoufflement du rebond des marchés enregistré dans la première quinzaine de juillet.

Les attentes, élevées début juillet, sont redevenues plus modestes

Le mouvement de rebond boursier « post-Brexit » avait notamment été alimenté par l'espoir d'une prolongation, voire d'un renforcement, des politiques monétaires accommodantes des principales banques centrales.

Fin juin et début juillet, les discrètes prises de parole de certains membres du Conseil des gouverneurs de la BCE ont en effet pu laisser envisager une nouvelle action à venir de la BCE pour éviter que le départ du Royaume-Uni de l'UE ne vienne indirectement pénaliser l'économie de la zone euro.

De nombreux analystes et commentateurs, comme Swiss Life AM , ont ainsi évoqué dans la première quinzaine de juillet la possible annonce, de la part de la BCE, d'une prolongation de son plan de rachats d'actifs jusqu'en septembre 2017.

En conséquence, sur les marchés obligataires, les taux d'emprunt des pays-membres de la zone euro ont chuté par anticipation à leurs plus bas niveaux historiques, notamment les taux allemands et français.

La BoE a choisi le statu quo, réduisant les espoirs d'une action de la BCE

Pourtant, depuis la semaine dernière, l'espoir de nouvelles annonces de la part de la BCE s'est tari. Le statu quo de la Bank of England sur ses taux directeurs jeudi 14 juillet a montré aux investisseurs que les banques centrales ne voyaient pas forcément d'urgence à agir pour répondre au climat d'incertitude déclenché le 24 juin.

Ainsi, pour le courtier Aurel BGC, peu de choses sont à attendre de la part de la BCE jeudi. Jugeant « peu probable » l'annonce d'une modification des taux directeurs ou du nouveau plan de TLTRO II par communiqué de presse à 13h45, le courtier estime que « l'attention des investisseurs se portera davantage, jeudi, sur la conférence de presse de Mario Draghi, qui commencera à 14h30 ».

Pourtant, même Mario Draghi n'est plus véritablement attendu au tournant. « Ce dernier devrait, en effet, seulement confirmer le maintien en l'état de la politique de la BCE » estiment les économistes d'Aurel BGC.

« Seuls les programmes d'achats de titres pourraient subir une modification à la marge afin de tenir compte de la poursuite du resserrement du panel de titres éligibles avec le maintien de la tendance baissière sur les rendements des titres d'Etat, en particulier allemands » envisagent-ils.

En effet, depuis le mois de juin, la BCE ne peut plus acheter certaines obligations souveraines dont les taux sont tombés en-dessous de -0,40%. Cette situation concerne notamment les obligations allemandes pour des échéances inférieures ou égales à 5 ans. Certaines obligations françaises à courte échéance sont également concernées par ces taux « ultra-négatifs » qui les excluent par principe du plan de rachats de la BCE.

À ce sujet, la réduction des espoirs autour d'une annonce majeure de la BCE a provoqué une légère remontée des taux d'emprunt des pays-membres de la zone euro. Ainsi, le taux de l'OAT à 10 ans française est remonté à +0,20%, contre +0,10% la semaine dernière, et le taux du Bund allemand à 10 ans est revenu proche de 0%, après avoir atteint -0,20% il y a peu. Le 5 ans français, qui était passé sous la barre des -0,40%, est repassé au-dessus de ce seuil d'éligibilité pour les achats de la BCE.

À noter qu'Aurel BGC ne s'attend pas à l'annonce d'une prolongation du « quantitative easing » jusqu'en septembre 2017, cette information étant de toute manière déjà présente dans l'esprit des investisseurs qui savent que la BCE poursuivra son plan de rachats d'actifs aussi longtemps que nécessaire, tant que l'inflation ne redémarrera pas significativement en zone euro.

Un oreille attentive au sujet des banques italiennes

« Mais Mario Draghi sera [quand même] attendu sur deux thématiques qui préoccupent particulièrement les investisseurs : les conséquences du Brexit et les perspectives de "sauvetage" des banques italiennes », évoque le courtier.

Sur ce second point, les économistes d'Aurel BGC envisagent une éventuelle déception des investisseurs si Mario Draghi venait à répéter que le sauvetage des banques italiennes ne pourra se faire qu'à travers les nouveaux mécanismes prévus par l'Eurosystème, sans que l'Etat italien puisse lui-même intervenir pour soutenir les établissements en difficulté, notamment Banca MPS.

Le premier ministre italien, Matteo Renzi, pèse de tout son poids pour que la situation des banques italiennes soit réglée sans tarder avec l'aide de l'Etat italien, ce qui serait de nature à rassurer les investisseurs et à permettre de refermer cet épineux dossier. Mais l'UE ne l'entend pas de cette oreille : en 2008, le recours à ce type de sauvetage s'était traduit par l'annulation d'actifs toxiques du système bancaire à l'aide de fonds publics, provoquant ensuite des craintes sur la soutenabilité des dettes souveraines des Etats concernés.

Il n'en reste pas moins que le sort des banques italiennes inquiète régulièrement les investisseurs, qui ont tendance à fuir l'ensemble du secteur bancaire de la zone euro depuis le début de l'année. Agir devient urgent et l'intransigeance de la BCE sur les modalités du sauvetage ne ferait que jeter de l'huile sur le feu.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

4 commentaires

  • 21 juillet 14:08

    Du pognon, du pognon ! Crient les marchés..


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