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Les élections italiennes peuvent-elles faire dérailler les marchés?
information fournie par Boursorama 02/03/2018 à 18:42

En Italie, rarement l'issue d'une élection n'aura été aussi incertaine. Le risque de ne pas parvenir à former une coalition est grand, ce qui pourrait réveiller l'aversion au risque. (Crédit Adobe Stock)

En Italie, rarement l'issue d'une élection n'aura été aussi incertaine. Le risque de ne pas parvenir à former une coalition est grand, ce qui pourrait réveiller l'aversion au risque. (Crédit Adobe Stock)

Avec l’Allemagne, les élections de ce week-end en Italie « sont probablement l'événement politique le plus important en Europe d’une année 2018 présentant un calendrier relativement calme » souligne Nicolas Mai, gérant de portefeuille chez PIMCO. Mais entre le nouveau système électoral, et selon lyxor, « les sondages italiens [qui] soulignent la fragmentation du pouvoir politique à Rome », rarement l’issue d’une élection aura été aussi incertaine. Le risque de s’enfoncer dans l’impasse politique est grand. Pourtant le pays a cruellement besoin de réformes…

Un paysage politique éclaté et le risque de l’impasse politique

Pour les élections du dimanche 4 mars, pas moins de 5 scénarios sont sur la table. Les sondages, interdits depuis le 16 février, faisaient alors apparaitre trois factions politiques : le centre-droit, dirigé par Forza Italia et la Ligue du Nord, le centre-gauche, dirigé par le Parti démocrate (PD) et enfin le mouvement « anti-establishment» 5 étoiles.

Et avec un nouveau système électoral qui fait la part belle à la proportionnelle, le risque de s’enfoncer dans l’impasse politique est grand. C’est d’ailleurs « l’absence de majorité au parlement [qui] semble être le scénario central des analystes politiques » selon Lyxor, avant d’ajouter que « le centre droit pourrait surprendre les anticipations qui tablent sur une absence de majorité au parlement ».

Mais si les différentes fractions politiques ne parviennent pas à obtenir suffisamment de suffrages (environ 40% selon les analystes), pour former une coalition, alors l'équipe actuelle du président du Conseil Paolo Gentiloni classée centre gauche, conserverait la conduite des affaires courantes jusqu'à l'organisation « rapide » de nouvelles élections.

Le risque de l’enlisement

Et même en cas de formation d’une nouvelle coalition, « les chances que ces élections aboutissent à un gouvernement engagé à réformer le pays sont minces » s’inquiète Nicolas Mai  car « cela ne présage rien de bon pour un Etat qui porte un lourd fardeau de dette publique et un besoin important de réformes». Le pays croule en effet sous une dette abyssale de 2300 milliards d'euros, soit 132 % du PIB, le ratio le plus élevé de l’Union européenne après la Grèce, ce qui inquiète la Commission européenne. Un constat partagé par Aberdeen Standard Investiments qui explique que « l’efficacité du prochain gouvernement à mener des réformes structurelles indispensables à la croissance est cruciale pour stabiliser le système bancaire et les finances publiques. Un gouvernement dépourvu de fermeté ne sera pas en mesure de résoudre ces problèmes et l’Italie pourrait alors stagner à un niveau économique faible sur le long terme, maintenant ainsi un risque politique élevé ».

Le gérant de PIMCO s’étonne quant à lui que « la formation d'un gouvernement faible ne préoccupe pas énormément les marchés financiers, soutenus par la reprise cyclique en cours en Europe et peu focalisés sur les questions à moyen terme. Ce qui inquiète d'avantage les marchés, c'est qu'un accident à court terme puisse avoir lieu » complète le gérant obligataire, le pire scénario étant « la formation d'un gouvernement anti-establishment » construit sur un terrain eurosceptique. Mais « bien qu'il soit résolument en tête des sondages (~28%), le parti anti-establishment 5 étoiles ne devrait pas être en mesure de former un gouvernement dès lors qu'il s'oppose jusqu'ici à une quelconque alliance » souligne Lyxor.

Un non évènement pour les marchés

Pour Paul Ehrlichman, Responsable Global Value chez ClearBridge Investments, filiale de Legg Mason « il semble que les investisseurs soient quelque peu complaisants quant à l'issue de ces élections. Les marchés sont préparés à un résultat incertain, mais qui ne menace pas la reprise économique de la zone euro, ou la monnaie unique.  Mais même si nous pensons qu’un parlement sans majorité et la poursuite du gouvernement intérimaire soit l’issue la plus probable de ces élections, il y a de fortes chances qu'un scénario plus perturbateur se dessine. »

Le spread des PIIGS (Portugal Italie, Grèce, Espagne, Espagne) et le spread italien versus Allemagne sont proches de leur plus bas niveau d’avant crise, respectivement à 1,5% et 1,32% souligne Chritopher Dembik, Responsable de la recherche macroéconomique de Saxo Bank.  Pour Aberdeen, « les élections en Italie pourraient provoquer un pic de volatilité sur le marché des BTP (obligations souveraines italiennes) alors que cette classe d’actifs s’est pourtant bien portée en 2017. Il s’agit toutefois d’un risque balisé et l’avènement d’un gouvernement eurosceptique est peu probable. Le marché des BTP devrait par ailleurs bénéficier d’un soutien supplémentaire de la part de la Banque centrale européenne (BCE). Les cours des BTP devraient encore bénéficier de soutien à court terme et nous maintenons une surpondération par rapport aux bunds allemands » souligne leur note.

Pour lyxor pas d’inquiétude non plus à avoir à court terme « l'année 2018 a bien démarré en termes de flux de capitaux en faveur des actions Eurozone.  Même les investisseurs américains sont de retour après six mois de désintérêt dans un contexte de triple d'incertitude politique: la Catalogne, l'Italie et l'Allemagne. » Pour Lyxor c’est le signe que les actifs Eurozone résistent aux tensions politiques dans un contexte de reprise économique qui « semble sous-évaluée ». « La dynamique économique de la zone euro s'est accélérée en 2017 et demeure bien orientée. En revanche, le marché actions reste inférieur de 15% aux précédents plus hauts cycliques! »  Pas de risque donc de turbulences financières pour les marchés ? Ce qui les inquiète davantage aujourd’hui serait « un rejet inattendu de la coalition en Allemagne [qui] pourrait raviver les craintes de l’extrême droite et susciter une résurgence de l’aversion au risque sur les marchés en zone euro dans la zone, faire souffrir l’Euro et bénéficier aux obligations souveraines les plus sûres », conclue l’investment strategy.

FL (redaction@boursorama.fr)

4 commentaires

  • 02 mars 23:14

    l'italie a une difference monumentale avec nous actuellement, leurs "vieux" , de l'ancien monde sont tjrs la, et tres nombreux, et ils sont tres respectés encore la bas ... nous on est en train de perdre nos "vieux" de l'ancien monde,et on les fout/entasse, dans des couloirs de la mort ... apres.. comment voulez vous que des banquiers/financiers englobent ds leurs visions les facteurs sociaux ... ils ne voient que par des chiffres sur des bilans ...


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