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Les différents modes de réplication des ETF
information fournie par Café de la Bourse 25/11/2022 à 11:05

(Crédits photo : Adobe Photos Stock - Fokussiert )

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Les trackers (ou ETF) sont des produits d'investissement listés en Bourse, dont l'objectif est de répliquer un sous-jacent, le plus généralement, la performance d'un indice ou d'un secteur d'activité. Ce type de produit de Bourse est de plus en plus populaire auprès des investisseurs français, que ce soit dans le cadre de la gestion d'un portefeuille sur un compte titre ou encore dans le cadre de la gestion pilotée d'un contrat d'assurance-vie.

Bien que largement utilisé depuis ces dernières années, peu d'investisseurs particuliers comprennent réellement comment ces trackers traquent les performances d'un indice. C'est ce que nous allons vous expliquer dans cet article.

Réplication physique

La définition la plus simple à comprendre pour décrire ce qu'est un ETF est la suivante : un fonds d'investissement listé en Bourse.

Puisqu'il s'agit d'un type de fonds d'investissement, le mode de réplication le plus logique pour traquer un indice sous-jacent, c'est que le gérant de l'ETF achète les actions qui composent l'indice. C'est ce que l'on appelle la réplication physique.

La réplication physique est un mode de fonctionnement rassurant pour un investisseur, déjà car facile à comprendre comme nous le disions, mais aussi puisque la possible faiblesse financière de l'émetteur de l'ETF devient moins importante. En effet, les sommes en gestion dans le tracker sont investies directement dans les actions, qui constituent le collatéral.

Les ETF à réplication physique permettent aussi d'investir réellement dans les entreprises qui composent le fonds, ce qui peut être important notamment pour les investisseurs ciblant des placement ISR, et pour qui l'impact direct de leurs investissements est important.

En ce qui concerne les dividendes, deux méthodes découlent de ce mode de réplication. Le gérant de l'ETF reçoit régulièrement les dividendes des actions acquises, et il peut ensuite décider de les réinvestir (capitalisation) ou de les verser (distribution). Ce point sera important à prendre en compte dans le choix d'un ETF en fonction de votre plan d'investissement et de vos objectifs.

Il y a cependant des inconvénients et des limites à connaître avec ce type d'ETF. Premièrement, pour qu'il soit éligibles au PEA, les trackers à réplication physique ne pourront être investis que dans des entreprises européennes. On oublie alors dans ce cas de figure les ETF Nasdaq, S&P 500, Footsie, Nikkei et autres.

Un inconvénient plus ennuyeux, c'est le « tracking error » qui peut être plus important. Le « tracking error » est la différence entre la performance de l'ETF et la performance de l'indice qu'il tente de répliquer. Puisque le gérant doit acheter, vendre, rebalancer le portefeuille du fonds, cela occasionne des opérations qui peuvent créer des écarts avec les variations de l'indice. Le fait de devoir réaliser régulièrement des opérations de Bourse engendre également des frais qui vont imputer la performance de l'ETF.

À propos des frais, les ETF à réplication physique offrent généralement un TER plus élevé. Il faut donc bien mesurer les points positifs et les points négatifs avant de choisir ce type d'ETF.

Réplication synthétique

La réplication synthétique est une autre méthode qu'un émetteur d'ETF peut utiliser pour traquer un indice ou un secteur d'activité. Le principe de réplication synthétique fonctionne avec un swap de contrepartie qui va générer une performance identique au sous-jacent de l'ETF.

Commençons par une brève explication au sujet du swap de contrepartie. Les banques et les grandes institutions financières ne cherchent pas forcément à obtenir une exposition sur les marchés boursiers, leur rôle sur la Bourse étant plus généralement proche du courtier ou de l'intermédiaire en opérations financières.

Cependant, leurs activités imposent parfois d'accepter une exposition sur des valeurs boursières, une exposition et un risque qu'ils vont chercher à neutraliser. C'est ainsi que sont apparus les swaps de contrepartie, qui ne sont en fait que des contrats entre deux institutions financières pour transférer l'exposition et le risque d'un actif, sans transférer pour autant le titre en question.

Grâce au swap de contrepartie, les ETF à réplication synthétique sont possibles car l'émetteur du tracker, au lieu d'acheter les actions du S&P 500, va tout simplement pouvoir « acheter l'exposition » associée à l'indice phare américain sans avoir besoin de détenir les 500 actions qui le composent.

L'avantage de ce mode de réplication, c'est que le « tracking error » est quasiment inexistant et il n'y a plus de coûts pour l'achat et la vente d'actions. Les frais pour l'émetteur étant fortement réduits, le TER est également plus faible dans la plupart des cas.

Autre avantage, la possibilité d'une éligibilité au PEA même pour les ETF sur actions étrangère (hors Europe).

Les inconvénients sont principalement associés aux risques de contrepartie du fournisseur de swap. Dans un ETF à réplication physique, si tout va mal il y aura toujours les actions qui composent l'ETF, alors que dans un ETF à réplication synthétique, si la contrepartie du swap fait défaut c'est la performance de l'ETF qui part en fumée. Notons quand même que ce risque de contrepartie est souvent réduit via un collatéral de garantie déposé auprès d'une banque tierce.

Pour conclure sur les ETF à réplication synthétique, il faut aussi souligner qu'il est plus rare de trouver des trackers distribuant des dividendes dans cette catégorie d'ETF, mais cela existe tout de même.

Échantillonnage

La principale motivation poussant un émetteur à opter pour la réplication synthétique plutôt que physique est bien souvent le coût (ou d'éligibilité au PEA pour les émetteurs ciblant le marché français).

Il existe pourtant une autre méthode à mi-chemin entre les deux modes de réplication, laquelle permet aussi de réduire les coûts et parfois même d'être éligible au PEA. Les gérants peuvent décider de n'acheter, par exemple, que les 10 actions les plus représentatives du CAC 40, c'est ce que l'on appelle l'échantillonnage.

Dans la plupart des cas, les indices ne sont pas équipondérés, ce qui signifie que le poids des 10 premières actions du CAC40 est, par exemple, plus important que le poids des 30 dernières actions. Le gérant va donc se focaliser sur les titres qui ont le plus d'importance dans la composition d'un indice et délaisser les actions les moins importantes dans le calcul de la valorisation de l'indice.

La finalité est de réduire les coûts en n'achetant que 10 actions au lieu de 40.

Pour conclure, vous avez maintenant compris qu'un ETF peut être très différent d'un autre ETF. En fonction de vos souhaits et de votre stratégie d'investissement, il faudra aller regarder en détails comment fonctionne chaque tracker afin de choisir celui qui sera le plus adapté à vos besoins.

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