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Lending Club chute en Bourse, miné par la démission de son patron
information fournie par Boursorama 10/05/2016 à 14:08

Lending Club a chuté en bourse lundi 9 mai.

Lending Club a chuté en bourse lundi 9 mai.

La plate-forme de « crowdlending » Lending Club, cotée à New York, a chuté de 34,37% lundi 9 mai après l’annonce de la démission de son patron, le Français Renaud Laplanche.

Lending Club est spécialisé dans l’organisation de prêts de particulier à particulier. Au cours du dernier trimestre, Lending Club a organisé des prêts à hauteur de 2,7 milliards de dollars, pour un total de 18,7 milliards de dollars depuis sa création en 2009.

En pleine ascension, la plate-forme phare de crowdlending a néanmoins dépassé les règles de fonctionnement qui lui sont imposées, coûtant son poste à son patron Renaud Laplanche.

L’affaire est technique et seules les grandes lignes ont été expliquées : Lending Club, qui prête directement aux particuliers avant de trouver des investisseurs prêts à refinancer ces prêts, a revendu un package de crédits « near prime » (risqués mais proches du niveau « prime » désignant les emprunteurs de bonne qualité) pour 22 millions de dollars à un investisseur institutionnel unique. Or, l’entreprise n’aurait pas dû vendre un tel package de crédits à cet investisseur, enfreignant les règles de fonctionnement auxquelles l’entreprise est soumise.

Qu’est-ce que le « crowdlending » ?

Pour rappel, les entreprises de « crowdlending », ou de « finance participative », sont des intermédiaires financiers en ligne permettant généralement à des PME, ou à des particuliers, d’emprunter directement ou indirectement de l’argent à des investisseurs privés attirés par les taux d’intérêt élevés associés à ces prêts. Ces taux sont de l’ordre de 6 à 10% en fonction du profil de l’emprunteur et de la durée de l’emprunt.

En France, le terme « crowdlending » est encore peu usité, contrairement à « crowdfunding », terme plus large qui désigne tout type de levée de fonds en ligne, sans que l’argent prêté le soit forcément en l’échange d’un taux d’intérêt : il peut notamment s’agir de dons pour soutenir des projets culturels.

Au départ, les investisseurs privés prêtant via des plates-formes de crowdlending étaient principalement des particuliers. D’où l’image de « solution alternative face aux circuits bancaires classiques » associée à ces plates-formes. Or, depuis 2012, les investisseurs institutionnels (banques, assureurs, fonds, etc.) sont de plus en plus nombreux à utiliser ce type de plates-formes pour prêter des sommes d’argent élevées en bénéficiant des taux d’intérêts attrayants. À titre d’exemple, le Journal du net expliquait en février dernier qu’un acteur comme Groupama allait prêter 100 millions d’euros à des petites entreprises via une plate-forme de crowdlending, en l’occurrence Unilend.

L’attrait des investisseurs institutionnels pour ce type d’activité est un point positif pour la croissance de l’industrie du « crowdlending », mais a éveillé l’appétit des régulateurs, qui encadrent déjà et vont encadrer encore plus étroitement à l’avenir ce secteur en forte croissance.

Les plates-formes de prêts en ligne sont chahutées en Bourse

Pour cette même raison, les plates-formes de « crowdfunding » ou « crowdlending » cotées en Bourse à Wall Street essuient des revers depuis plusieurs mois.

Ainsi, Lending Club n’en est pas à sa première déception : en-dehors de sa première séance de cotation en décembre 2014, où le groupe avait vu son cours s’envoler de 67%, la tendance boursière à l’œuvre depuis cette date est clairement baissière.

Introduite à 15 dollars/action, Lending Club s’est tout de suite rapproché des 25 dollars/actions avant de chuter régulièrement jusqu’à 4,66 dollars/action lundi 9 mai à la clôture de Wall Street suite à l’annonce du départ de Renaud Laplanche.

Le concurrent Funding Circle, coté au Royaume-Uni, connaît également un parcours chahuté depuis son introduction.

Les résultats financiers de ces plates-formes ne sont pourtant pas en cause : Lending Club a par exemple fait état d’un résultat net positif au T1 2016 (4,1 millions d’euros), alors que l’entreprise avait enregistré des pertes un an plus tôt.

Il se pourrait donc que le désamour des investisseurs ne soit que temporaire vis-à-vis d’un secteur qui reste en plein boom et pourrait attirer de plus en plus de particuliers prêteurs, notamment en Europe. Sur le Vieux Continent, la faible rémunération des placements « sans risque » (en France : Livret A, PEL, fonds en euros d’assurance-vie) rend beaucoup plus attrayants les investissements via des plates-formes de finance participative offrant des taux pouvant facilement atteindre 8%/an, en contrepartie d’une prise de risque plus élevée et d’une moindre liquidité.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

Retrouvez tous les articles de la rédaction de Boursorama dans la rubrique dédiée .

6 commentaires

  • 10 mai 14:54

    Les résultats ne sont pas à la hauteur des montants engagés! Et les petits investisseurs toujours aussi naïfs!


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