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Le tribunal de commerce de Paris se prononce lundi sur le sauvetage du distributeur Casino
information fournie par Boursorama avec AFP 23/02/2024 à 08:38

( AFP / DAMIEN MEYER )

( AFP / DAMIEN MEYER )

C'est lundi après-midi que le tribunal de commerce de Paris doit rendre sa décision sur le plan de sauvetage du distributeur en difficultés Casino, qui a fait l'objet d'avis défavorables des représentants des salariés et du ministère public mais qui n'a pas d'alternative.

Si le plan de sauvegarde accéléré, âprement négocié pendant de nombreux mois par la direction de Casino avec ses créanciers et les candidats à sa reprise n'était pas adopté, Casino serait dans "une situation économique catastrophique", avait rappelé le juge-commissaire le 12 février, lors d'une audience publique concernant le plan de sauvegarde du distributeur.

L'une des trois administrateurs judiciaires au chevet du groupe qui employait encore fin 2022 50.000 salariés en France, Aurélia Perdereau, avait aussi fait de ce plan "l'unique solution sur la table permettant de viabiliser" le groupe.

Ce serait donc une immense surprise si le tribunal de commerce de Paris n'annonçait pas, lundi 15h, qu'il donne son aval à ce plan, décision qui ouvrira la voie à la prise de contrôle du distributeur par les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d'investissement Attestor, à horizon mars/avril.

C'est ce "consortium" de repreneurs qui permet le sauvetage d'un groupe à la dérive, en apportant une large partie (925 millions d'euros) de l'argent frais (1,2 milliard d'euros) devant servir à faire face aux échéances et à relancer l'activité, en échange d'un écrasement de dette très significatif.

Malgré l'absence d'alternative, le Comité social économique central (CSEC) et ses avocats ont émis un avis défavorable sur ce plan de sauvetage, regrettant l'insuffisance de son volet social.

Les avocats du CSEC ont plaidé qu'un volet social était obligatoire dès lors que des réductions d'emplois sont envisagées. Or, entre le moment où ce plan de sauvegarde a été négocié et aujourd'hui, le groupe a "topé" avec ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour pour leur céder 288 magasins de grande taille, supermarchés et hypermarchés, et leurs 12.800 salariés. Une opération de grande ampleur aux conséquences certaines sur l'emploi dans les fonctions supports.

En outre les syndicats ont rappelé à de multiples reprises que les conditions de travail ne se valent pas selon les groupes de distribution.

- Périmètre réduit -

Du côté du consortium des repreneurs, les engagements pris sont de "préserver l'emploi au maximum", de maintenir un siège à Saint-Etienne et, concernant les salariés qui vont changer d'enseigne, une "mission spécifique de mesure de suivi des conséquences sociales".

Sont en outre prévues "des indemnités supra-légales" ainsi que "des possibilités de départ volontaire sur un périmètre à négocier" au sein des entités visées par un plan de sauvegarde de l'emploi.

Toutefois l'intersyndicale n'a pas obtenu les engagements "précis, chiffrés et concrets du consortium" qu'elle avait demandés sur l'ampleur de ces dispositions.

Le ministère public a également émis un avis défavorable sur le plan de sauvegarde, regrettant notamment une "trop grande disparité entre le plan présenté initialement" et celui sur lequel le tribunal doit se prononcer, ainsi que "le contenu parfaitement lacunaire du volet social".

Une fois le plan de sauvetage avalisé par le tribunal, les diverses augmentations de capital doivent avoir lieu en mars et une assemblée générale des nouveaux actionnaires devra dans la foulée statuer sur la nouvelle composition du conseil d'administration.

Quant aux magasins cédés, ils le seront en trois vagues successives, au 30 avril, 31 mai et 1er juillet.

Que restera-t-il ensuite du groupe Casino? La direction a selon l'intersyndicale reçu des "marques d'intérêt" de concurrents pour acquérir les 26 magasins qui n'intéressaient ni Intermarché ni Auchan ni Carrefour, et au sein desquels travaillent au total quelque 1.200 salariés.

Resterait ensuite le réseau de plus de 6.000 magasins de proximité en régions sous enseignes Spar, Vival ou Le Petit Casino, l'e-commerçant CDiscount, un millier de magasins Franprix (dont 75% en franchise), et Monoprix, 20.000 salariés et 800 magasins sous cinq enseignes, dont Naturalia.

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