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Le secteur de la gestion d’actifs face à de nombreux défis en 2023
information fournie par Newsmanagers 09/01/2023 à 10:15

(NEWSManagers.com) - Après une année 2022 difficile pour le secteur de la gestion d’actifs, 2023 s’annonce aussi compliquée. Dans ses perspectives pour la nouvelle année publiées mi-décembre, Moody’s a revu ses perspectives de stables à négatives pour le secteur de la gestion d’actifs. Fitch, de son côté, affichait en novembre des perspectives neutres, mais en détérioration pour les sociétés de gestion traditionnelles.

Des vents contraires

Plusieurs défis continueront de tourmenter les sociétés de gestion, à commencer par un contexte macro-économique défavorable, doublé d’un environnement géopolitique instable. Cette situation a déjà conduit à une contraction des encours sous gestion du secteur - de plus de 15% en cumulé en 2022, selon Moody’s - et à une diminution des revenus. A cela s’ajoute maintenant la réouverture totale de la Chine, qui fait craindre une nouvelle flambée de l’épidémie de Covid-19 dans le monde.

« Nous pensons que les encours sous gestion du secteur vont rester sous pression en 2023, et qu’un fort rebond est improbable, mais la croissance des encours sera in fine influencée par la performance des marchés dans son ensemble », anticipe Moody’s.

Des opportunités

Pour l’agence, la croissance organique des encours relèvera du tour de force en 2023. Mais certains pourraient tout de même tirer leur épingle du jeu. « Les grandes sociétés de gestion diversifiées et les plus petites sociétés de gestion avec des produits et services qui se démarquent sont les mieux placés pour gagner des parts de marché en 2023 », estime-t-elle. De plus, les sociétés de gestion alternatives diversifiées vont continuer à croître, même si le rythme sera moins soutenu. En revanche, « les gestionnaires traditionnels, notamment ceux dont les encours sous gestion sont fortement exposés aux actions gérées activement, sont les plus susceptibles de perdre des parts de marché en 2023 », prévient Moody’s.

Fitch partage à peu près ce constat. L’agence s’inquiète notamment pour les petites sociétés de gestion, dont le modèle économique pourrait être mis à mal.

Côté classes d’actifs, celles qui devraient attirer des flux sont les ETF, les fonds durables et les fonds d’actifs non cotés, comme en 2022.

Moody’s estime enfin que la gestion de fortune et la clientèle asiatique resteront deux vecteurs de croissance sur le long terme bien que leurs perspectives demeureront fragiles sur les 12 à 18 prochains mois.

Des réductions de coûts à prévoir

Dans ce contexte tourmenté, les sociétés de gestion continueront d’être confrontées à l’érosion des marges, alors que les revenus, qui ont déjà baissé, devraient continuer à s’effriter, et qu’elles ont peu de latitude pour réduire les coûts opérationnels. Cette tendance devrait particulièrement concerner les sociétés de gestion fortement exposées aux actions, notamment les valeurs de croissance.

Pour Oliver Wyman, la réduction des coûts constitue l’un des défis du secteur de la gestion d’actifs en 2023. « Au sortir de l'année 2022, alors que la pression sur les coûts s'intensifie, les gestionnaires d'actifs seront contraints de faire des choix difficiles, non seulement pour rationaliser le paysage prolifique des applications, mais aussi pour identifier les zones de complexité improductive et de "mollesse" dans l'entreprise afin de réduire les coûts de 20 à 30 % ». Plusieurs sociétés de gestion ont d’ailleurs d’ores et déjà gelé les recrutements, comme AllianceBernstein et BlackRock, et certaines, en difficulté depuis plusieurs années, ont même réduit les effectifs. C’est le cas de Jupiter et de Janus Henderson, qui décollectent depuis de nombreux mois.

Fusions et acquisitions ?

Cette situation est propice aux fusions et acquisitions, après une année 2022 plutôt calme sur ce front. « Bien que la hausse des taux d'intérêt puisse ne pas favoriser les grandes opérations de fusion et d'acquisition financées par la dette, nous prévoyons que les opérations plus modestes seront florissantes dans un contexte d'intensification de la concurrence et de baisse des évaluations », estime Moody’s. L’agence estime que les sociétés qui réalisent des acquisitions le feront avec trois objectifs en tête : se doter d’une classe d’actifs alternative, acquérir une taille critique ou se renforcer dans le domaine technologique.

La technologie restera en effet l’un des défis clés du secteur de la gestion d’actifs, même s’il n’est pas nouveau. A cela s’ajoute celui de la tokenisation des actifs financiers, qui, malgré l’hiver crypto, agite l’univers financier. Le Boston Consulting Group (BCG) estime que la technologie blockchain pourrait accueillir, d’ici à 2030, 16.000 milliards de dollars de tokens portant sur des actifs illiquides, contre 1.000 milliards de dollars aujourd’hui. En France, Natixis IM parait parmi les plus avancés en matière de distribution de fonds via la blockchain avec son partenariat avec FundsDLT.

L’ESG : à manier avec précaution

Enfin, bien que la gestion selon des critères ESG soit identifiée comme l’un des rares domaines qui pourraient attirer des investisseurs en 2023, elle recèle aussi des risques. En effet, les régulateurs devraient intensifier l’an prochain leurs actions contre l’éco-blanchiment, et les sociétés de gestion devront plus que jamais être attentives à ne pas commettre d’impair dans ce domaine. Les dénominations des fonds durables figurent notamment dans le viseur de nombreuses autorités de marché, des Etats-Unis à la Chine en passant par l'Inde, le Royaume-Uni ou encore la Suisse, et qui devraient être bien plus encadrées d'ici la fin de l'année.

On peut aussi prédire sans trop se mouiller que le mouvement des déclassement de fonds d’article 9 en article 8 va se poursuivre en 2023, après la clarification par l’Esma, le régulateur européen, de ce qu’est un fonds catégorisé article 9. Il a déjà largement été entamé et concerne désormais des encours de 140 milliards de dollars, selon une estimation de Bloomberg. Fin novembre, Morningstar anticipait une forte diminution du nombre de produits relevant de l'article 9 au cours des six prochains mois par rapport à son niveau actuel de 1.080 fonds (représentant 4,3 % des fonds distribués dans l'UE).

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