LONDRES, 19 novembre (Reuters) - En dépit des dégâts économiques provoqués par la crise sanitaire du coronavirus, le Royaume-Uni prévoit d'investir massivement dans son armée, à un niveau record depuis la fin de la Guerre froide, alors que Londres entend définir son rôle post-Brexit sur la scène internationale.
Le Premier ministre Boris Johnson entend installer le pays comme un chef de file d'une nouvelle ère de coopération mondiale et de libre-échange, soutenu par une armée moderne et des capacités informatiques de pointe.
Durant un discours qu'il prononcera jeudi devant le Parlement pour présenter les premières conclusions du plus important rapport en matière de politique étrangère et de défense depuis trois décennies, le dirigeant conservateur annoncera un budget supplémentaire pour l'armée de 16,5 milliards de livres sterling (18,4 milliards d'euros) au cours des quatre prochaines années.
Le budget de défense est actuellement d'un peu moins de 42 milliards de livres sterling par an.
"J'ai pris cette décision en dépit de la pandémie parce que la défense du royaume doit passer en premier", a dit Boris Johnson dans un communiqué.
"La situation internationale est plus périlleuse et plus intensément compétitive que jamais depuis la Guerre froide, et la Grande-Bretagne doit être fidèle à notre histoire et se tenir au côté de nos alliés. Pour y parvenir, nous devons améliorer nos capacités sur tous les fronts", a-t-il ajouté.
Le référendum de 2016 sur la sortie de l'Union européenne a jeté une ombre sur le futur rôle et l'influence mondiale du Royaume-Uni, dans un contexte d'incertitudes mondiales croissantes, d'influence grandissante de la Chine et après quatre années d'approche diplomatique non-conventionnelle du président américain Donald Trump.
Le gouvernement dit voir dans les nouvelles dépenses militaires un moyen pour le pays de conforter son rang de premier budget européen en matière de défense et de financer des avancées dans les domaines informatique et spatial.
Boris Johnson doit annoncer la création d'une nouvelle agence dédiée à l'intelligence artificielle, d'une unité nationale informatique et d'un nouveau "commandement de l'espace" capable de lancer la première fusée britannique en 2022.
(Andrew MacAskill; version française Jean Terzian)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer