MOSCOU, 27 novembre (Reuters) - Ramzan Kadirov, président de la République de Tchétchénie, s'est déclaré prêt à mourir pour Vladimir Poutine et à renoncer à son poste si ce dernier le lui demande. Interrogé dimanche soir sur la télévision publique russe, Kadirov, 41 ans, a présenté le président russe comme son idole. "Je suis prêt à mourir pour lui, à obéir à tous ses ordres", a-t-il dit. Dans la perspective de l'élection présidentielle russe de l'an prochain, Vladimir Poutine n'a pas caché son intention de renouveler les classes dirigeantes de la fédération, ce qui peut inquiéter certains hommes politiques comme Kadirov, au pouvoir depuis plus de dix ans. L'émission de dimanche soir a été pour le président tchétchène, qui se présente comme "le fantassin de Poutine", l'occasion de vanter son action et de renouveler son allégeance au Kremlin. Lundi matin, le parole-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pris acte de ces bonnes intentions. "Ramzan continue d'être le président de la République (de Tchétchénie)", a-t-il dit. Le Kremlin se félicite de voir la Tchétchénie, majoritairement musulmane et qui a connu deux guerres sanglantes entre 1994 et 1996 puis en 1999-2000, tenue d'une main de fer par un fidèle partisan de Poutine. Mais Kadirov a été accusé de nombreux abus par des organisations de défense des droits de l'homme, et récemment encore de persécuter les homosexuels. Interrogé sur une éventuelle démission, il a répondu que c'était "son rêve" de pouvoir un jour quitter son poste, "un travail très difficile". Dans ce cas, il a ajouté qu'il proposerait plusieurs personnalités pour lui succéder. "A un moment, il était nécessaire que des gens comme moi se battent pour remettre les choses en ordre. Aujourd'hui, nous avons l'ordre et la prospérité (...) et le temps du changement est venu", a-t-il dit. Ce n'est pas la première fois que Kadirov tient de tels propos. Sa position ne semble d'ailleurs pas très menacée. Il a été réélu l'année dernière pour un nouveau mandat de cinq ans, avec l'appui de Poutine qui a cependant souligné que la loi russe devait s'appliquer sans réserve en Tchétchénie. Accusé de réprimer violemment l'homosexualité, Kadirov a dénoncé dans son interview des allégations sans fondement. Nous ne pouvons pas persécuter les homosexuels en Tchétchénie, a-t-il dit, tout simplement parce qu'il n'y en a pas. (Andrew Osborn et Dmitry Solovyov, avec Maria Tsvetkova; Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)
Le président tchétchène se dit prêt à mourir pour Poutine
information fournie par Reuters 27/11/2017 à 12:18
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