(Actualisé avec arrestation et transfert à La Haye)
par Bardh Krasniqi
PRISTINA, 5 novembre (Reuters) - Le président kosovar Hashim Thaçi a démissionné jeudi puis a été arrêté et transféré à La Haye après la confirmation de son inculpation par le tribunal spécial chargé des crimes de guerre commis au Kosovo.
Il doit répondre de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour des faits commis entre 1998 et 2000 pendant l'insurrection de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), dont il a été l'un des dirigeants.
"Je démissionne aujourd'hui de mes fonctions de président", a déclaré Hashim Thaçi, lors d'une conférence de presse, ajoutant avoir été informé que le procureur du tribunal spécial avait confirmé son inculpation.
"Il ne me permettra pas de comparaître devant le tribunal en tant que président. Par conséquent, afin de protéger l'intégrité de l'Etat, je démissionne aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Hashim Thaçi, âgé de 52 ans, a ensuite été conduit à l'aéroport militaire de Pristina et transféré à La Haye, où il a été placé en détention par les Chambres spécialisées pour le Kosovo, tribunal spécial qui dépend du droit national kosovar mais au sein duquel siègent des magistrats internationaux.
En juin dernier, il avait protesté contre sa mise en accusation, déclarant qu'il ne démissionnerait pas à moins qu'un juge confirme la tenue d'un procès.
Les Chambres spécialisées pour le Kosovo le soupçonnent de près de 100 meurtres commis pendant la guerre. Il nie toute responsabilité.
La présidente du Parlement kosovar, Vjosa Osmani, exercera les fonctions de présidente par intérim comme le prévoit la Constitution.
Les Chambres spécialisées pour le Kosovo ont été mises en place en 2015 afin de juger de crimes de guerre présumés commis lors de la guerre de 1998-2000 entre les forces serbes et les forces séparatistes kosovares. La province du Kosovo a proclamé son indépendance de la Serbie en février 2008.
Trois autres anciens membres de l'UCK devenus responsables politiques ont aussi été transférés mercredi et jeudi à La Haye en raison de leurs inculpations pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il s'agit de Rexhep Selimi, député au Parlement, Kadri Veseli, président du Parti démocratique du Kosovo, et Jakup Krasniqi, ancien porte-parole de l'UCK.
(Bardh Krasniqi version française Henri-Pierre André, Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey)
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