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Le président de Credit Suisse s'excuse face à des actionnaires en colère
information fournie par Reuters 04/04/2023 à 13:14

Axel Lehmann, président de Crédit Suisse, à Berne

Axel Lehmann, président de Crédit Suisse, à Berne

par Noele Illien et John O'Donnell

ZURICH (Reuters) - Le président de Credit Suisse, Axel Lehmann, a présenté ses excuses aux actionnaires pour avoir conduit le groupe au bord de la faillite, lors de la dernière assemblée générale de l'histoire de la banque helvétique avant son rachat par sa rivale UBS.

La reprise, organisée à la hâte par les autorités suisses, s'est faite sans l'accord des actionnaires de Credit Suisse et en grande partie à leur détriment.

L'assemblée générale marque la fin de l'histoire de Credit Suisse, un établissement fondé il y a 167 ans par le magnat suisse Alfred Escher, et qui a été affaibli ces dernières années par une série de scandales financiers et de pertes.

C'est la première fois qu'Axel Lehmann et le directeur général Ulrich Koerner s'adressaient publiquement aux actionnaires depuis l'annonce du rachat par UBS pour un montant de trois milliards de francs suisses, soit une fraction de la valeur de marché antérieure de Credit Suisse.

Des manifestants se sont rassemblés à l'extérieur de la salle où se tenait l'AG, certains dressant un bateau naufragé pour illustrer la fin de la banque.

Le président Axel Lehmann a expliqué avoir manqué de temps pour remettre la banque à flot, bien qu'il ait cru "jusqu'au début de la semaine fatidique" que l'établissement suisse pourrait survivre.

"Je suis vraiment désolé", a-t-il dit. "Je m'excuse de ne pas avoir été en mesure d'enrayer la perte de confiance".

Après des années de scandales et de pertes, Credit Suisse a été au bord de la faillite avant qu'UBS ne vienne à son secours grâce à une fusion conçue et financée par les autorités suisses.

"Jusqu'à la fin, nous nous sommes battus pour trouver une solution. Mais en fin de compte, il n'y avait que deux options: un accord ou la faillite. Un rapprochement devait se faire", a poursuivi Axel Lehmann, ajoutant que cinq membres du conseil d'administration ne se représenteraient pas.

DES DIRIGEANTS "INCOMPÉTENTS"

L'achat de Credit Suisse a suscité la colère des actionnaires, parmi lesquels le fonds souverain norvégien qui a indiqué qu'il voterait contre la réélection d'Axel Lehmann et de six autres administrateurs en signe de protestation.

La société de conseil aux actionnaires Ethos a dénoncé "l'avidité et l'incompétence des dirigeants" de Credit Suisse ainsi que des rémunérations atteignant "des sommets inimaginables". "Les actionnaires ont perdu des sommes considérables et des milliers d'emplois sont menacés.

Un sondage réalisé par le cabinet gfs.bern a révélé qu'une majorité de Suisses ne soutenait pas l'opération.

"Le recours par le gouvernement à des pouvoirs d'urgence pour faire passer cette transaction va au-delà des normes légales et démocratiques", a déclaré Dominik Gross de l'Alliance suisse des organisations de développement.

"Les contribuables doivent eux aussi payer pour des milliards de francs d'investissements de pacotille et pourtant le gouvernement, la Finma (l'autorité de régulation des marchés) et la banque centrale n'ont donné que peu d'explications sur la garantie de neuf milliards de francs accordée par l'Etat à UBS", a-t-il ajouté.

Certaines propositions qui devaient être à l'ordre du jour de l'assemblée générale ont été retirées, comme le plan de gestion - considéré généralement comme un indicateur de confiance dans la direction - ou encore le projet de bonus spécial lié au plan de transformation de la banque.

Le rachat en urgence de Credit Suisse s'est aussi traduit par la dévaluation à néant de 17 milliards de dollars de dette "Additional Tier 1" (AT1), provoquant l'émoi parmi les investisseurs obligataires habituellement protégés en cas de faillite ou de sauvetage d'urgence.

Un groupe d'investisseurs sur la dette AT1 de Credit Suisse a engagé le cabinet d'avocats Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan pour réclamer un dédommagement.

Le parquet fédéral suisse a par ailleurs indiqué dimanche avoir ouvert une enquête sur le rachat de Credit Suisse par UBS pour examiner d'éventuelles infractions au droit pénal suisse par des responsables gouvernementaux, des régulateurs et des dirigeants des deux banques.

(Reportage Noele Illien ; Blandine Hénault et Laetitia Volga pour la version française, édité par Kate Entringer)

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3 commentaires

  • 04 avril 13:45

    Au moins un actionnaire lucide "le fonds souverain norvégien qui a indiqué qu'il voterait contre la réélection d'Axel Lehmann et de six autres", a priori le pool de commandement semble être candidat à sa propre réelection - on s'excuse et on repart pour un tour


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