(Actualisé avec précisions sur l'audit, déclarations supplémentaires) par Sarah White PARIS, 28 octobre (Reuters) - Le PDG d'EDF EDF.PA , Jean-Bernard Lévy, va devoir présenter d'ici un mois un plan d'action pour remédier aux problèmes de la filière nucléaire française, a déclaré lundi Bruno Le Maire, lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la remise d'un audit de la filière. Ce plan d'action demandé par le gouvernement contribuera à poser les fondations de futurs projets nucléaires, a poursuivi le ministre de l'Economie, qui avait dit plus tôt dans la journée que Jean-Bernard Lévy conservait la confiance du gouvernement. Alors que la construction de la centrale EPR de Flamanville a pris un retard considérable, et s'est traduite par une envolée du coût total désormais évalué à 12,4 milliards d'euros, l'audit présenté lundi pointe des problèmes majeurs de qualité industrielle, de compétences et d'intégration pour la filière nucléaire. "Je ne suis pas satisfait. Ces retards ne sont pas acceptables. Ces difficultés à répétition ne sont pas à l'honneur de la filière nucléaire qui doit se ressaisir et se ressaisir vite", a commenté Bruno Le Maire. "Il en va de notre souveraineté énergétique", a ajouté le ministre, qui avait déjà dénoncé en septembre des "dérives inacceptables" dans cette filière au moment où le gouvernement se penche sur le futur mix énergétique de la France. Bruno Le Maire a souligné que l'EPR de Flamanville, qui aura été construit dans le meilleur des cas en 15 ans au lieu de six, pour un coût près de quatre fois supérieur aux estimations initiales, est "un échec pour toute la filière électronucléaire française". Dans son rapport d'audit réalisé à la demande du PDG d'EDF, Jean-Martin Folz souligne que la construction de l'EPR s'est heurtée à "une kyrielle d'évènements négatifs" qui expliquent en grande partie, selon lui, "les dérapages successifs des coûts et des délais". "RÉTABLIR LA SITUATION" C'est le cas, notamment, d'une série de fuites et de soudures mal effectuées qui, combinées à des inspections déficientes, ont entraîné de nombreux arrêts du chantier et travaux de réparation à la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Mais le rapport dénonce aussi une estimation initiale des coûts et des délais de construction complètement "irréalistes", relevant que les projets d'EPR en Finlande et en Chine ont subi également des retards. L'audit a également fait ressortir une gouvernance de projet inappropriée, avec en particulier une "confusion entre les rôles majeurs dans la gestion d'un projet, maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'oeuvre". Les difficultés rencontrées par l'EPR de Flamanville peuvent être en partie imputées au changement de réglementation dans le domaine de la sûreté nucléaire, relève Jean-Martin Folz. Mais elles proviennent aussi des relations tendues entre EDF et ses fournisseurs, notamment Areva qui a longtemps été considéré comme un rival avant de redevenir, sous le nom de Framatome, une filiale d'EDF en 2018. Il appartient désormais à Jean-Bernard Lévy de redresser la barre. "Nous lui faisons confiance pour rétablir la situation", a déclaré Bruno Le Maire, précisant qu'au-delà du délai initial d'un mois pour faire des propositions, l'ancien patron de Thales devrait rendre des comptes de la mise en oeuvre de son plan de redressement courant 2020. "C'est une réalité, la filière nucléaire française vit des moments difficiles (...) Nous allons redoubler d'efforts", a déclaré Jean-Bernard Lévy, qui dirige EDF depuis 2014, pendant la conférence de presse. (Avec Bate Felix, version française Benoit Van Overstraeten et Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Bélot)
Le PDG d'EDF doit présenter d'ici un mois un plan pour la filière nucléaire
information fournie par Reuters 28/10/2019 à 15:52
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