( AFP / DANIEL ROLAND )
L'Allemagne doit rompre avec son "fort scepticisme" envers la Chine et le chancelier Friedrich Merz doit resserrer les liens économiques avec Pékin, a insisté mercredi le patron du chimiste BASF, qui a récemment inauguré un complexe au montant record dans le pays.
"Il y a beaucoup de choses où la Chine peut aider l'Europe à s'améliorer, sans tomber dans des dépendances qui nous affaiblissent", a déclaré Markus Kamieth à l'AFP, lors d'une table ronde avec des journalistes.
Le premier chimiste mondial en termes de chiffre d'affaires mise de plus en plus sur le marché chinois pour contourner la crise du secteur en Europe, où la demande est faible et les prix de l'énergie élevés.
La semaine passée, BASF a démarré la production sur son nouveau site de Zhanjiang, dans le sud de la Chine, le plus haut investissement de l'histoire du groupe, à hauteur de 8,7 milliards d'euros.
"Si vous voulez être une entreprise en croissance dans les produits chimiques, vous devez croître en Chine", qui représente la moitié du marché mondial, a indiqué l'ancien directeur de BASF en Asie.
"Je plaiderai toujours pour que le gouvernement cherche une bonne relation de travail" avec Pékin, a-t-il ajouté, alors qu'aucun ministre du chancelier conservateur ne s'est pour le moment rendu en Chine.
Le ministre des finances Lars Klingbeil doit s'y rendre la semaine prochaine, peu après qu'une visite du chef de la diplomatie allemande a capoté.
Ces dernières années, les tensions géopolitiques et les critiques du système politique autoritaire chinois ont incité Berlin à réduire sa dépendance à Pékin, ancien premier importateur du Made in Germany.
BASF n'a pas été épargné par cette situation, contraint en avril de céder ses parts dans deux coentreprises locales impliquées dans des accusations de violations des droits des Ouïghours.
"Beaucoup moins de choses sont politiquement orientées par Pékin que ce que nous pensons parfois", a assuré Markus Kamieth, plaidant pour une "vision plus équilibrée" du pays.
A cause de prix bas des produits chimiques en Chine, le démarrage du site de Zhanjiang sera "plus difficile que prévu" selon lui.
"Mais cela se rééquilibrera au cours des cinq prochaines années", promet-il.
Le groupe basé à Ludwigshafen (sud-ouest), engagé dans un strict plan d'économies, avait déjà dû revoir à la baisse de plus de 10% son investissement dans son futur troisième plus grand complexe chimique.
La fédération de l'industrie chimique et pharmaceutique allemande, dont BASF est membre, a alerté mardi sur son niveau de production, au plus bas depuis 30 ans, et appelé Berlin à s'attaquer à la bureaucratie et aux prix de l'énergie.
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