LONDRES, 15 octobre (Reuters) - David Frost, le négociateur en chef des Britanniques sur la question du Brexit, a exhorté Boris Johnson à ne pas se retirer des discussions sur un accord commercial avec l'Union européenne en lui expliquant qu'il était encore possible de parvenir à un terrain d'entente dans les deux prochaines semaines, rapporte jeudi le quotidien britannique The Times.
Boris Johnson réclamait un accord sur la future relation commerciale entre les deux entités pour ce jeudi 15 octobre au plus tard. Mais Londres et les Européens ont encore de larges divergences à aplanir avant de pouvoir s'entendre.
Le Times ajoute que le dirigeant britannique n'a pas encore décidé s'il restera ou non à la table des négociations et qu'il ne tranchera pas avant la fin du conseil européen qui s'ouvre jeudi et pour deux jours à Bruxelles.
Sa décision, poursuit le Times, dépendra des signaux qu'enverront les Vingt-Sept à cette occasion.
Le Royaume-Uni et les Européens ont officiellement divorcé le 31 janvier dernier mais sont entrés dans une période de transition, le temps de trouver un terrain d'entente sur leurs futures relations, notamment commerciales. Cette période s'achèvera le 31 décembre. Passée cette date, faute d'accord, ce sera un divorce "sec", le "saut de la falaise" que redoutent notamment les milieux d'affaires.
Selon leur projet de déclaration que Reuters a consulté, les dirigeants des 27 pays membres de l'Union européenne devraient acter que les progrès réalisés dans les discussions avec le Royaume-Uni sur leurs relations commerciales post-Brexit ne sont toujours pas "suffisants" pour obtenir un accord.
Ils devraient demander à Londres de bouger sur les trois grands points de friction: les droits de pêche, les questions de gouvernance - et notamment les mécanismes de règlement des litiges - et la garantie de règles du jeu équitables en matière de concurrence.
JOHNSON "IMPATIENT" D'ENTENDRE LES EUROPÉENS
Boris Johnson, qui s'est entretenu mercredi soir avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lui a fait part de sa déception devant l'absence de progrès dans les négociations.
"Le Premier ministre, a fait savoir Downing Street, a dit être impatient de connaître l'issue du Conseil européen et qu'il l'examinerait avant de définir les prochaines décisions du Royaume-Uni à la lumière de ses déclarations du 7 septembre."
Ce jour-là, le chef du gouvernement britannique avait prévenu: "Si nous ne pouvons pas nous entendre d'ici là (ndlr, le 15 octobre), je ne crois pas qu'il y aura un accord de libre-échange entre nous, et nous devrons à la fois l'accepter et passer à autre chose."
Sans accord, les échanges bilatéraux qui représentent quelque 1.000 milliards d'euros par an seraient soumis aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et des droits de douane seraient rétablis.
Dans le camp européen, on maintient qu'un accord est possible. Bruxelles veut surtout éviter d'être tenu pour responsable d'un éventuel échec.
"Nous sommes prêts à poursuivre les négociations aussi longtemps que possible", a dit une source gouvernementale allemande (l'Allemagne assure ce semestre la présidence tournante de l'UE). "L'Union européenne, ajoute-t-elle, ne sera pas celle qui quittera la table."
(Guy Faulconbridge avec Robin Emmott et Philip Blenkinsop à Bruxelles version française Henri-Pierre André, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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