
(Crédit photo : Adobe Stock)
A la fin du premier semestre, le marché avait repris plus de 30% par rapport à ses plus bas de mars mais depuis on sent comme un manque de conviction certain. Les valeurs « tech », tant recherchées, commencent à faire peur au regard de leurs valorisations stratosphériques, surtout aux Etats-Unis. Les valeurs pharma ont surfé sur la vague « covid ». In fine, on termine septembre sur un sentiment mi-figue, mi-raisin. Il manque de catalyseurs, l'élection à venir aux USA ajoutant à l'attentisme ambiant et la Covid mettant un peu de piment, si l'on peut parler ainsi…
En fait, il manque des grandes annonces de la part des banques centrales et des Etats. Le marché a été trop habitué depuis quelques mois à les voir intervenir tels des super héros à même de distribuer de l'argent gratuitement comme jamais cela n'a été fait dans l'histoire de l'économie moderne. Comme nous l'évoquions, le marché est drogué aux liquidités et là il semble en manque. Même nous, nous ne savons pas trop quoi dire car finalement il n'y a pas grand-chose à dire sur les 3 mois qui viennent de passer. Cette période a permis de mettre en exergue les forces et faiblesses de chaque secteur, cela a été un des plus gros stress test que nous n'ayons jamais vu et surtout cela a montré à quel point le monde moderne est interconnecté. Plus personne ne pourra dire que l'effet papillon n'existe pas…
Consensus
La correction dans les prévisions avait été sévère à la fin du S1, l'été aura poursuivi dans ce sens. Les corrections sont plus que sévères et peut-être un peu exagérées pour 2020. En revanche pour 2021, nous sommes plus que sceptiques. Le marché estime que nous reviendrons au niveau de 2019 en 2021 pour le CAC 40 et plus on descend dans la cote plus la croissance sera forte. Ainsi, le consensus estime pour le CAC Mid&Small que les BPA 2021 seront 23% supérieurs à ceux de 2019 et pour le CAC Small la progression sera proche des +60%. Pour nous c'est totalement irrationnel donc attention aux déceptions lorsque l'on va commencer à véritablement regarder 2021.
Valorisation
Comme nous l'avons dit fin juin, 2020 est hors de prix mais 2020 est année à part donc regardons 2021. En soit, au regard des taux et des prévisions de croissance des BPA même si « facialement » les ratios paraissent élevés ça tient la route. Après attention, surtout pour les Small, les prévisions sont très très optimistes.
Conclusion
Le marché a besoin de catalyseurs et pour le moment il a plus de raison de se mettre en stand-by. En effet, l'élection américaine crée naturellement un certain attentisme et surtout l'Europe est au centre des attentions du fait de la Covid. Par ailleurs, il est encore très difficile de mesurer les impacts économiques de la Covid même si les nouvelles estimations sont moins catastrophiques qu'avant l'été. Après nous n'y verrons plus clair qu'à la fin du S1, après que les entreprises aient vraiment ajusté leurs périmètres au nouveau contexte. Tout ceci plaide pour un flottement durable des marchés à moins qu'on nous annonce de nouveaux plans d'aides massifs. Vu ce qui a déjà été fait, ça nous semble peu probable. Tout juste aurons-nous un discours des banques centrales très accommodant, la BCE ayant même commencé à parler différemment de sa vision de l'inflation, forcément il n'y en a plus…
Bref le contexte actuel nous frustre car nous ne savons pas trop quoi en penser. Il semble encore trop tôt pour revenir sur les valeurs liées au tourisme, aux loisirs, à l'aéronautique, au conseil et peut être trop tard pour se positionner sur les valeurs tech à forte récurrence de revenus à l'image de certains éditeurs de logiciels ou autres utilities.
Après à n'en pas douter de nombreuses opportunités vont se présenter car jamais, ou alors il y a très longtemps, certains secteurs n'auront été aussi « donnés », si la consommation repart bien sûr. Il faudra toutefois chercher les acteurs qui auront appris de la crise que nous traversons et qui auront su adapter leurs modèles afin de mieux encaisser la prochaine. Le post Covid va induire pour certains une nouvelle manière de travailler, une nouvelle manière de consommer. Il n'y aura pas de révolutions mais des évolutions et c'est là que se fera la création de valeur. On pourrait donc voir apparaître de nouveaux acteurs, en cela le marché des small sera le meilleur des laboratoires.
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