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Le marché a sauvé les meubles… pour les grandes valeurs…
information fournie par GreenSome Finance 02/01/2023 à 15:42

Arnaud  Riverain
Arnaud  Riverain

Arnaud Riverain

GreenSome Finance

Associé Fondateur

http://www.greensome-finance.fr/

"2023 pourrait ressembler à 2022 avec un premier semestre sous le signe de la prudence et un second semestre plus optimiste. Finalement, c’est peut-être 2024 qui sera l’année du retour à la normale…" (crédit : Adobe Stock)

"2023 pourrait ressembler à 2022 avec un premier semestre sous le signe de la prudence et un second semestre plus optimiste. Finalement, c’est peut-être 2024 qui sera l’année du retour à la normale…" (crédit : Adobe Stock)

L'an dernier au même moment, nous parlions de doutes çà et là au sein du marché qui commençaient à poindre du fait de l'évocation du retour de l'inflation et on ne parlait pas encore du renchérissement du coût de l'énergie. Il nous semblait donc crédible de vivre des moments de correction, les marchés ayant horreur de l'incertitude surtout après avoir connu une année 2021 exceptionnelle en termes de performance boursière.

Nous ne croyions pas si bien dire et bien que nous soyons plutôt « bear », le mouvement de correction s'est installé dans la durée alors que nous nous attendions plus à des à-coups. Ainsi, fin septembre on pouvait officiellement parler de « bear market » avec des reculs supérieurs à 20%. Le déclencheur a eu lieu dès le mois de janvier avec des chiffres jamais vus en termes d'inflation aux USA depuis 40 ans et en Europe depuis 20 ans. A cela s'est ajoutée la crise ukrainienne qui, outre les tensions géopolitiques que cela induit, a été un accélérateur des problèmes que nous rencontrons en termes de prix de l'énergie. Enfin, la politique zéro covid menée en Chine a fini par enfoncer le clou. A contrario les résultats des entreprises ont été plutôt bons et n'ont pas suscité de surprises.

C'est probablement cet élément qui a permis au marché de rebondir nettement en octobre et novembre avec l'espoir grandissant que les banques centrales soient moins virulentes dans leur politique de hausse des taux. Les opérateurs en sont même venus à espérer des indicateurs plus mauvais qu'escompté en termes de croissance pour valider cette hypothèse. Leurs espoirs ont néanmoins été vite mis au placard car si la hausse des taux sera moins violente dans leur rythme que jusque-là, il y a fort à parier qu'elle dure plus longtemps. In fine le résultat sera le même et cela valide le fait que nous sommes entrés dans une phase d'inflation « longue ». L'alpha et l'oméga des banques centrales est désormais de casser cette inflation pour revenir sur un niveau aux alentours des 2% même si cela doit amener une phase de récession, phase qui selon nous est inévitable, selon nous.

In fine, les marchés terminent l'année mollement sauvés par les mois d'octobre et de novembre. Les entreprises ont tenu le coup. Les premiers signes de baisse de l'inflation se font sentir aux USA mais pour ce qui concerne l'Europe, comme d'habitude, elle a un train de retard.

En termes d'indices, le CAC 40 s'en est bien sorti et plus on descend dans la cote plus la performance se dégrade. Cela est assez logique car, pour nous répéter, dans un marché qui baisse les small sous-performent. Par ailleurs, dans un environnement où une pression inflationniste s'installe, leur capacité à répercuter son impact est plus limité que les mastodontes de la cote qui en plus bénéficie des valeurs du luxe par exemple.

Performances des indices

Source : Nyse Euronext. Au 31/12/2022 après Bourse

Source : Nyse Euronext. Au 31/12/2022 après Bourse

Consensus

Un peu comme pour l'évolution des indices, plus on descend dans la cote plus les révisions à la baisse sont importantes. C'est somme toute assez logique car elles sont plus exposées au risque « inflation » étant donné leur moindre capacité à répercuter la hausse des coûts induite.
Fait important, nous constatons une anticipation de baisse des résultats des valeurs du CAC pour 2023. L'inflation est passée par là certainement. Comme à leur habitude, les Small affichent encore des estimations pour le moins optimistes et l'on peut s'attendre à des révisions à la baisse fréquentes. Cet élément pourrait être pénalisant, notamment en première partie d'année.

Estimations de variation des BPA

Source : InFront, au 31/12/2022

Source : InFront, au 31/12/2022

Valorisation

Dans l'absolu le marché semble sur des niveaux de prix intéressants qui offre des points d'entrée. Même si l'on peut s'attendre à des révisions à la baisse des résultats, cela peut être un facteur de soutien ou du moins un facteur permettant de se positionner sur repli de manière opportuniste.

Valorisation des indices

Source : InFront au 31/12/2022. Valeurs médianes

Source : InFront au 31/12/2022. Valeurs médianes

Conclusion

Une des clés, voire la clé, est de savoir à quel niveau les banques centrales vont arrêter leur politique de hausse des taux. Ils vont monter moins vite mais plus longtemps, reste à savoir jusqu'où et jusqu'à quand ? L'évolution à venir des marchés dépend en grande partie de ces deux éléments. En effet, une fois ce seuil et l'horizon fixés, ils n'auront en tête qu'une chose, la hausse des taux est finie, la baisse est à venir ce qui est pour eux « réconfortant » et veut surtout dire que le pire est passé.

Avant d'en arriver là, nous allons certainement vivre un premier semestre compliqué en Europe qui va « vraiment » subir l'effet de la hausse des prix de l'énergie doublée d'une hausse des coûts du crédit. Le 1er semestre sera donc marqué par les annonces de récession ou de quasi-récession dans telle une telle zone ce qui, paradoxalement, peut être bien vu car ça peut être précurseur de l'infléchissement des politiques de resserrement des banques centrales. Ajoutez à cela toutes les incertitudes liées à la réouverture de la Chine qui pourrait alimenter la pression inflationniste du fait d'une demande accrue de la seconde économie mondiale en pétrole et matières premières. Bref, le premier semestre sera semé d'embuches mais un consensus semble se dessiner comme quoi on se rapproche de la sortie du tunnel.

Concernant les résultats des entreprises, comme jusque-là ça a bien tenu surtout pour les grandes valeurs, on ne devrait pas avoir de mauvaises surprises pour le T4. Pour les small Caps ce sera une autre histoire et les révisions à la baisse pourrait se poursuivre. La suite sera plus compliquée car l'effet de base sera nettement moins favorable. Cet élément venant s'ajouter à l'environnement macro-économique plus que morose sera un facteur supplémentaire pesant sur les indices. Dans tous les cas, gageons que pour tout le monde ou presque, les estimations 2023 seront revues à la baisse.

Le S1 sera donc à risque et, selon nous, ça ne devrait être qu'à compter du S2 que nous devrions retrouver plus de sérénité ou du moins de visibilité hors événement exogène.

Aussi, 2023 pourrait ressembler à 2022 avec un premier semestre sous le signe de la prudence et un second semestre plus optimiste. Finalement, c'est peut-être 2024 qui sera l'année du retour à la normale…

Sur ces bons mots, nous vous souhaitons une très belle et heureuse année 2023 😊

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