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Le magnat syrien des médias enjoint d'abandonner le contrôle de l'opérateur Syriatel
information fournie par Reuters 18/05/2020 à 00:00

par Suleiman Al-Khalidi

AMMAN, 18 mai (Reuters) - Le magnat syrien des médias Rami Makhlouf, cousin du président Bachar al Assad, a diffusé dimanche une vidéo dans laquelle il annonce que des responsables du gouvernement lui ont enjoint d'abandonner la présidence de l'opérateur mobile Syriatel, dernier épisode d'une lutte de clans au sein de l'élite au pouvoir en Syrie.

Dans cette vidéo, Makhlouf promet de résister à ces pressions et assure qu'il ne démissionnera pas, même si ces responsables l'ont menacé de retirer la licence de Syriatel et de saisir ses actifs s'il n'obtempère pas.

Les autorités de Damas n'ont pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Rami Makhlouf, un temps considéré comme l'un des membres du cercle des intimes de Bachar al Assad et l'homme d'affaires le plus puissant de Syrie, possède un empire allant des télécoms à l'immobilier, le BTP et le commerce de pétrole.

Il a joué un rôle crucial dans le financement de l'effort de guerre syrien depuis le début de la guerre civile en 2011 et il est visé par des sanctions américaines et européennes.

Son message vidéo, le troisième qu'il diffuse en moins d'un mois, reflète de profondes divisions au sein de la minorité alaouite qui contrôle le pouvoir en Syrie.

Pour certains experts, il pourrait s'agir des plus fortes tensions depuis que Rifaat el Assad a tenté de déposer son frère et président Hafez, le père de Bachar al Assad, en 1984.

Makhlouf a déjà accusé ce mois-ci les forces de sécurité d'avoir arrêté ses employés de "manière inhumaine", une attaque sans précédent contre le régime autoritaire en place à Damas de la part d'un des personnages les plus influents du pays.

Dans une déclaration diffusée sur Facebook, l'homme d'affaires déclare que des officiels, qu'il ne nomme pas, lui ont sommé d'obtempérer faute de quoi "la licence sera révoquée".

"Ils ont dit que j'avais jusqu'à dimanche pour obtempérer ou la société serait prise et ses actifs saisis", ajoute-t-il.

Rami Makhlouf estime que l'effondrement de Syriatel porterait un coup "catastrophique" à l'économie syrienne.

Dans son message, le magnat des médias, dont l'ascension remonte aux années 2000, s'en prend aussi à ceux qu'il nomme des profiteurs de guerre.

La livre syrienne est tombée dimanche à un plus bas record de 1.750 pour un dollar, par crainte que ces dissensions au plus haut niveau ne plongent encore davantage dans la tourmente l'économie du pays, déjà frappée par le durcissement des sanctions américaines et la crise financière au Liban, principale source de dollars pour la Syrie.

(Suleiman al Khalidi, version française Jean-Stéphane Brosse)

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