Les actions des champions européens du luxe reculaient fortement jeudi, les traders évoquant les inquiétudes croissantes suscitées par le ralentissement de la demande en Chine, marché clé pour le secteur, après que la deuxième économie mondiale a montré de nouveaux signes d'essoufflement.
A 15h00 GMT, l'indice regroupant les dix premières valeurs européennes du luxe .STXLUXP reculait de 2,8%, se rapprochant du creux atteint lors de la déroute générale des marchés financiers au début du mois d'août. Au même moment, l'indice paneuropéen Stoxx 600 .STOXX600 perdait 0,26%.
Le poids lourd de l'industrie, LVMH LVMH.PA , était en recul de plus de 3% à Paris, tandis que l'action de son concurrent Hermès chutait de plus de 6%. A Milan, le groupe italien Brunello Cucinelli reculait de 4%.
Cette semaine, JPMorgan a abandonné sa recommandation à l'achat sur les actions chinoises, mettant en garde contre le risque d'une deuxième guerre tarifaire après l'élection présidentielle américaine prévue en novembre et mentionnant les inquiétudes concernant la croissance chinoise.
En Chine, la croissance du secteur des services a ralenti en août malgré le pic des voyages d'été, ce qui a incité certaines entreprises à réduire leurs effectifs pour parer à l'augmentation de leurs dépenses, d'après une enquête du groupe privé chinois Caixin avec S&P Global publiée mercredi.
Pour expliquer la faiblesse des cours du luxe jeudi, les analystes ont également évoqué des informations de presse selon lesquelles Tiffany, maison détenue par LVMH, s'apprête à réduire la taille de son magasin phare à Shanghai.
"Les préoccupations autour de la demande en Chine ont affecté le secteur du luxe de manière disproportionnée", estime Jelena Sokolova, analyste financière chez Morningstar.
D'après elle, la réduction de la taille du magasin amiral de Tiffany pourrait constituer un signe précurseur d'"un effet domino potentiel", ajoutant qu'il s'agissait d'un sujet "à surveiller".
Le 21 août, le détaillant de produits de beauté Sephora, lui aussi propriété de LVMH, avait déjà déclaré qu'il réduisait ses effectifs en Chine, où les consommateurs limitent leurs achats de crèmes et de maquillage.
Les analystes et les dirigeants de l'industrie ont prévenu que le ralentissement des dépenses de luxe en Chine ne s'inverserait probablement pas cette année.
(Reportage Danilo Masoni et Samuel Indyk et Mimosa Spencer; Version française Florence Loève, édité par Blandine hénault)
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