WASHINGTON, 19 août (Reuters) - La communauté internationale ne financera plus des dirigeants libanais qui privilégient leur enrichissement personnel au mépris de la volonté populaire, a déclaré mercredi un haut responsable de la diplomatie américaine, ajoutant que le Liban avait "touché le fond" et devait engager des réformes de grande ampleur après l'explosion meurtrière du 4 août.
David Hale, sous-secrétaire d'Etat, a tenu ces propos une semaine après une visite à Beyrouth, la capitale libanaise, en partie détruite il y a deux semaines par l'explosion de quelque 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées depuis des années dans le port.
La catastrophe, qui a fait au moins 172 morts, 6.000 blessés et 300.000 sans abri, s'ajoute à une grave crise économique qui a nourri ces derniers mois la colère populaire contre l'élite politique libanaise.
Les Libanais "voient leurs dirigeants utiliser le système pour s'enrichir tout en ignorant les revendications populaires", a dit David Hale.
"Cette époque est révolue. Il n'y a plus d'argent pour ça. Ils ont touché le fond et un jour ou l'autre, je pense, les dirigeants vont réaliser qu'il est temps que cela change."
"Et si ce n'est pas le cas, je suis convaincu que l'opinion publique fera monter la pression sur eux", a-t-il ajouté lors d'une téléconférence au cours de laquelle il a évoqué entre autres la nécessité de mettre en oeuvre des réformes économiques et budgétaires et de mettre fin à une corruption endémique.
L'explosion du port, a-t-il poursuivi, "est symptomatique de problèmes plus larges au Liban".
"Nous ne pouvons pas résoudre ça de l'extérieur. Les dirigeants libanais doivent apporter la preuve de leur volonté politique et de leur engagement à le faire, c'était l'essentiel de mon message", a également dit David Hale.
(Marc Angrand)
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