Le harcèlement des femmes dans la finance éclipse d'autres secteurs - directeur général d'Aviva

information fournie par Reuters •13/12/2023 à 22:22

par Kirstin Ridley

Amanda Blanc, directeur général de l'assureur Aviva AV.L , a déclaré mercredi aux législateurs britanniques que le harcèlement physique et verbal des femmes dans les services financiers éclipsait les autres secteurs et qu'elle avait entendu des histoires "absolument épouvantables".

Mme Blanc, qui témoignait devant la commission du Trésor sur le sexisme dans la finance, a indiqué qu'elle avait publié un message sur LinkedIn avant de se présenter devant les législateurs et qu'elle avait été "inondée" de messages privés de femmes faisant état d'"expériences essentiellement mauvaises".

je me suis retrouvée dans une situation où j'avais un test de grossesse dans une main, une offre d'emploi dans l'autre et un patron qui me disait: "Vous vous inscrivez quand même"", a-t-elle déclaré.

"Cependant, de nombreuses femmes ne... Les femmes d'une entreprise doivent savoir qu'il existe une procédure pour s'exprimer, que cette procédure sera suivie, que tout fera l'objet d'une enquête et que la personne qui a commis l'erreur () quittera l'organisation, et non la femme"

La session de témoignages oraux s'inscrit dans le contexte des allégations d'agression sexuelle et de mauvaise conduite à l'encontre du fondateur du fonds spéculatif Crispin Odey et de fonctionnaires de la Confédération de l'industrie britannique (CBI), qui ont plongé le fonds spéculatif d'Odey et l'organisation professionnelle dans une crise. M. Odey a nié toute malversation.

Les législateurs ont déclaré qu'ils avaient été "extrêmement choqués" par les témoignages privés qu'ils avaient également entendus de la part de femmes travaillant dans la finance au sujet d'agressions sexuelles, de harcèlement, de brimades et d'une culture qui permet aux auteurs de ces actes d'agir en toute impunité.

La parlementaire Angela Eagle a déclaré qu'une "série de pommes pourries bien connues, contre lesquelles personne ne fait jamais rien" continuait d'opérer dans le secteur. Elle n'a pas cité de noms.

Mme Blanc, "championne" de l'initiative gouvernementale "Women in Finance Charter" (Charte des femmes dans la finance) qui milite en faveur d'une représentation égale des hommes et des femmes, a déclaré que l'ampleur des violences verbales et physiques dans les entreprises financières interrogées l'année dernière était supérieure de 10 points de pourcentage à celle d'autres secteurs, soit 43 % et 28 % respectivement.

Les auteurs de comportements prédateurs doivent quitter l'entreprise, a-t-elle déclaré. Les fautes plus subtiles consistant à exclure les femmes des promotions ou des réunions, et les commentaires désobligeants qui les empêchent de s'exprimer, sont souvent le fait de la direction.

"L'objectif de la charte est de permettre à davantage de femmes d'accéder à des postes d'encadrement supérieur", a-t-elle déclaré. "Je suis convaincue que si davantage de femmes occupent des postes de direction, ces comportements disparaîtront