
Nicolai Tangen, le directeur général de Norges Bank Investment Management
Le fonds souverain norvégien, plus grand fonds d'investissement au monde, a déclaré mardi prévoir de se désengager d'autres entreprises israéliennes, dans le cadre de la révision en cours de ses investissements en Israël en raison de la situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Le fonds souverain a annoncé lundi mettre fin aux contrats avec les gestionnaires d'actifs externes chargés de ses investissements en Israël et avoir cédé une partie de son portefeuille dans ce pays, en raison de la détérioration de la situation humanitaire à Gaza.
La révision a débuté la semaine dernière, après la publication d'informations de presse selon lesquelles le fonds avait accumulé une participation d'un peu plus de 2% dans Bet Shemesh Engines Ltd (BSEL), un groupe israélien de fabrication de moteurs d'avions qui fournit également ses services à l'armée israélienne, y compris dans la maintenance de ses avions de combat.
La participation dans BSEL a désormais été liquidée, a déclaré le fonds norvégien mardi.
BSEL n'a pas répondu à une demande de commentaire.
Norges Bank Investment Management (NBIM), l'opérateur du fonds, qui détenait au 30 juin des participations dans 61 entreprises israéliennes, a liquidé ses parts dans 11 sociétés dont BSEL. NBIM n'a pas cité les autres sociétés concernées.
"Nous prévoyons de nous désengager d'un plus grand nombre d'entreprises", a déclaré mardi le directeur général de NBIM, Nicolai Tangen, lors d'une conférence de presse.
Selon Nicolai Tangen, le fonds norvégien avait pris une participation dans BSEL par l'intermédiaire d'un gestionnaire d'investissement externe en novembre 2023, environ un mois après l'attaque menée par le Hamas contre le sud d'Israël et la vaste campagne militaire déclenchée en réponse par Tel-Aviv.
Le fonds a refusé de nommer le gestionnaire de portefeuille externe.
NBIM avait tenu depuis des réunions trimestrielles avec BSEL, au cours desquelles la guerre à Gaza n'avait pas été abordée thématiquement.
"Nous avons discuté de leurs activités aux États-Unis, pas de la guerre à Gaza", a déclaré Nicolai Tangen, ajoutant que le fonds avait classé BSEL comme une action à "risque moyen" en ce qui concerne les risques éthiques, avant de la placer en mai dans la catégorie à haut risque.
Ce changement aurait dû être plus rapide, a concédé Nicolai Tangen, ajoutant que NBIM aurait dû exercer un contrôle plus strict sur ces investissements plus tôt.
"Nous aurions dû reprendre plus rapidement le contrôle des investissements israéliens."
BÉNÉFICE SEMESTRIEL
Le fonds norvégien, qui gère les revenus de l'État provenant de la production de pétrole et de gaz, détient 1,5% de l'ensemble des actions cotées en bourse et investit aussi dans l'obligataire, l'immobilier non coté et les projets d'énergies renouvelables.
Il a fait état mardi d'un bénéfice semestriel de 698 milliards de couronnes (58,75 milliards d'euros), soutenu par les solides performances des actions du secteur financier.
Le rendement global du fonds pour la période janvier-juin s'est établi à 5,7%, soit 0,05 point de pourcentage de moins que le rendement de son indice de référence.
"Ce résultat s'explique par les bons rendements enregistrés sur les marchés boursiers, en particulier dans le secteur financier", explique le directeur général Nicolai Tangen dans un communiqué.
Le rendement des investissements en actions s'est élevé à 6,7% au premier semestre, tandis que celui de l'obligataire a atteint 3,3%, celui de l'immobilier non coté 4,0% et celui des infrastructures d'énergie renouvelable non cotées 9,4%, selon le communiqué.
(Rédigé par Gwladys Fouche, version française Augustin Turpin, édité par Blandine Hénault)
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