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par Terje Solsvik
Le fonds souverain norvégien a annoncé mardi son intention de s'opposer au gigantesque projet de rémunération d'Elon Musk, le directeur général Tesla TSLA.O , lors de l'assemblée générale annuelle du constructeur automobile.
Les actionnaires de Tesla doivent se prononcer jeudi par vote sur ce projet qui prévoit d'accorder à l'homme le plus riche du monde une rémunération globale pouvant atteindre 1.000 milliards de dollars (870 milliards d'euros) sur dix ans sous réserve de l'atteinte de nombreux objectifs.
Les détracteurs d'Elon Musk jugent la proposition du conseil d'administration de Tesla excessive, car si elle est approuvée, elle en ferait l'un des "packages" les plus importants de l'histoire.
L'annonce du fonds norvégien, premier fonds souverain au monde et septième actionnaire de Tesla, intervient au lendemain de celle de Baron Capital, deuxième actionnaire du constructeur automobile, qui a dit lundi qu'il apporterait son soutien au projet de rémunération d'Elon Musk.
Des investisseurs institutionnels comme BlackRock, Vanguard et State Street n'ont pas encore dévoilé leurs intentions.
Les sociétés de conseils en matière de vote par procuration ISS et Glass Lewis ont toutes deux exhorté les actionnaires à rejeter l'actuel projet, arguant qu'il serait trop important, qu'il entraînerait des versements élevés même si le directeur général n'atteignait que certains objectifs et qu'il pourrait diluer les participations d'autres investisseurs.
ISS et Glass Lewis se sont également opposés l'année dernière à un projet de rémunération de 56 milliards de dollars accordé à Elon Musk en 2018, qui a été finalement adopté avec le soutien massif de petits investisseurs de Tesla.
Malgré l'opposition affichée par certains, l'énorme plan de rémunération d'Elon Musk devrait être adopté, au regard du large soutien des investisseurs. Une nouvelle loi au Texas, où Tesla a transféré son siège l'an dernier, permet en outre au milliardaire de prendre part au vote alors que sa participation au capital du constructeur lui confère environ 13,5% des droits de vote.
Parallèlement, le conseil d'administration de Tesla fait pression pour que les actionnaires approuvent le projet, la présidente Robyn Denholm ayant averti la semaine dernière qu'Elon Musk pourrait quitter le groupe si la proposition était rejetée.
"Même si nous saluons l'importante valorisation (du groupe) liée au rôle visionnaire d'Elon Musk, nous sommes préoccupés par le montant total de la rémunération, la dilution et le manque d'atténuation du risque lié à une personne clé - conformément à notre point de vue sur la rémunération des dirigeants", écrit Norges Bank Investment Management (NBIM) sur son site internet.
Le fonds norvégien détient une participation de 1,12% au capital de Tesla, d'une valeur de 17 milliards de dollars. Il s'était déjà prononcé contre le précédent plan de rémunération d'Elon Musk, ce qui avait suscité une vive réaction de la part de ce dernier, qui a décliné une invitation à une conférence à Oslo.
(Reportage Terje Solsvik; avec la contribution de Nick Carey à Londres; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

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