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Le chinois CATL va produire des batteries en Allemagne
information fournie par Reuters09/07/2018 à 19:26

    * CATL choisit Erfurt pour sa première usine européenne
    * L'Europe à la traîne dans une technologie d'avenir
    * Le marché des semi-conducteurs, un exemple à suivre ?
    * Le secteur appelé à miser sur le sodium-ion ou le
magnésium-ion

 (Actualisé avec signature, précisions, citations)
    par Irene Preisinger
    MUNICH, 9 juillet (Reuters) - Le fabricant chinois de
batteries Contemporary Amperex Technology (CATL)  300750.SZ  a
choisi l'Allemagne pour sa première usine en Europe, signant
lundi un contrat majeur avec BMW  BMWG.DE  pour la fourniture de
batteries lithium-ion.
    Le contrat signé sous les auspices de la chancelière Angela
Merkel et du Premier ministre chinois Li Keqiang sonne toutefois
comme un signal d'alarme pour l'industrie automobile européenne,
dont le manque de capacités de production propres risque de
freiner le développement de la mobilité électrique.
    Le contrat signé avec BMW prévoit un premier investissement
d'environ 240 millions d'euros pour construire une usine à
Erfurt, en Allemagne orientale, a déclaré à la presse Wolfgang
Tiefensee, le ministre des affaires économiques du Land de
Thuringe.
    En tout, BMW prévoit de commander pour quatre milliards
d'euros de cellules de batteries à CATL dans les prochaines
années, dont 1,5 milliard d'euros en provenance d'Erfurt, a dit
le directeur des achats du constructeur, Markus Duesmann.
    CATL, le premier fabricant mondial de cellules de batteries
pour voitures électriques, a affirmé que l'usine allemande
n'était que la première étape de son expansion en Europe.
    "Nous voulons approvisionner tous les constructeurs en
Europe", a dit le président du groupe chinois, Robin Zeng. "Si
le projet en Thuringe réussit, on pourra envisager d'autres
sites".
    Angela Merkel a salué l'investissement de CATL, dont l'usine
d'Erfurt fera travailler 600 personnes, tout en appelant de ses
voeux une future concurrence européenne. "Si on y arrive par
nous-mêmes, je n'en serais pas mécontente", a-t-elle dit.
    Pour Jörn Neuhausen, expert de Strategy&, une branche du
consultant PwC, l'implantation de CATL en Allemagne fait figure
de "coup de semonce" pour l'industrie locale.
    Les constructeurs allemands mettent l'accent sur le
développement de technologies plus propres pour tenter de faire
oublier le scandale du "dieselgate", qui a éclaté en 2015 et a
souligné leur dépendance excessive au moteur à explosion.
    Volkswagen  VOWG_p.DE  appelle de ses voeux une alliance
dans l'automobile européenne en général et allemande en
particulier axée sur la production de batteries. Les experts
pensent que la "révolution" de la mobilité portera le marché des
batteries européen à 250 milliards d'euros d'ici 2025.
    
    "SILICON SAXONY"
    Les analystes ne peuvent s'empêcher de dresser un parallèle
entre ce secteur et celui des semi-conducteurs, dans lequel
l'Europe s'est laissée distancer par le continent asiatique sur
les produits de masse comme les mémoires mais est parvenue -
grâce entre aux aides publiques - à conserver des acteurs de
premier plan dans les puces à haute performance, par exemple
dans le domaine de la gestion de l'énergie.
    Ce type de semi-conducteurs est notamment très demandé dans
la voiture électrique, les trains, les turbines d'éoliennes ou
encore les centres de serveurs.
    "Lorsqu'on parle de puces de silicium pour l'automobile, il
ne s'agit pas de produits standard mais d'applications
spécialisées", observe Elmar Kades, du cabinet de conseil
AlixPartners. "C'est du bon business".
    Le groupe industriel allemand Robert Bosch  ROBG.UL  est en
train de construire un nouveau site dans la "Silicon Saxony",
littéralement la "Silicon Valley saxone", dans l'est du pays,
une usine qui produira des puces pour l'automobile et
l'"internet des objets".
    L'équipementier automobile a choisi de ne pas produire ses
propres cellules de batteries lithium-ion, en expliquant qu'il
faudrait investir 20 milliards d'euros sur ce marché pour
espérer pouvoir en prendre 20% d'ici 2030.
    De l'avis des experts, la vraie valeur réside dans les
procédés de combinaison des cellules de façon à augmenter leurs
performances, que ce soit en termes d'autonomie des véhicules
électriques ou de temps de recharge.
    "Faire la course aux technologies du moment ne sert à rien",
estime Peter Cammerer, membre du comité d'entreprise de BMW.
    Il exhorte donc l'industrie automobile à se préparer à
"l'ère de l'après-lithium" en se concentrant dans les
technologies jugées prometteuses du sodium-ion ou du
magnésium-ion. Les sels de sodium sont plus abondants que ceux
de lithium, tandis que le magnésium peut être employé dans des
batteries à composants solides, en principe plus performantes.
    Elon Musk, le fondateur du constructeur de voitures
électriques Tesla  TSLA.O , a dit en juin réfléchir lui aussi à
bâtir une "méga-usine" de batteries en Allemagne.  
   

 (Wilfrid Exbrayat et Véronique Tison pour le service français)
 

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